Dani (I)

De son vrai nom Danièle Graule, Dani est née le 1er octobre 1944 à Castres. Aînée d’une fratrie de trois filles, elle passe son adolescence à Perpignan où ses parents tiennent un magasin de chaussures. À dix-huit ans, elle quitte sa région natale pour venir suivre les cours de l’Ecole des Beaux-Arts à Paris où elle débarque le 11 novembre 1963. Passant devant le journal «Jours de France», elle décide de s’y présenter et est engagée pour faire des photos. Devenue mannequin dans l’agence de Catherine Harlé, elle se fait remarquer par sa silhouette androgyne. Elle débute au cinéma en apparaissant dans «La ronde» (1964) de Roger Vadim. Elle obtient un rôle plus conséquent dans un sketch du film «La chance et l’amour» (1964) où elle compose l’amie de Stefania Sandrelli. À cette époque, elle se marie avec Benjamin Auger, photographe au magazine «Salut les copains», père de son fils unique Julien né en 1969.

En 1966, Danielle passe une audition chez Pathé-Marconi et sort un premier titre intitulé «Garçon manqué». Mais c’est avec la chanson humoristique «Papa vient d’épouser la bonne» (1968) qu’elle connaît son plus grand succès. Vedette populaire, elle enregistre son premier album. En 1970, elle devient meneuse de revue pour quatre saisons dans le cabaret l’Alcazar dirigé par Jean-Marie Rivière. Sollicitée par le cinéma, elle est la partenaire de Marc Porel dans «Tumac-Humac» (1970) de Jean-Marie Périer et intègre la distribution de la comédie populaire «Quelques messieurs trop tranquilles» (1972) de Georges Lautner. Mais elle se fait véritablement remarque en interprétant la petite amie volage de Jean-Pierre Léaud recrutée comme stagiaire scripte dans «La nuit américaine» (1972) de François Truffaut. À la fin de la décennie, elle retrouve le réalisateur et son interprète fétiche dans «L’amour en fuite» (1978). Entre-temps, elle est sélectionnée pour représenter la France à l’Eurovision mais elle doit retirer sa candidature après la disparition de Georges Pompidou. En 1974, elle ouvre un night-club nommé «L’aventure» qui devient un temple des nuits parisiennes. Mais rattrapée par des addictions qu’elle relate dans le livre «Drogue la galère» (1987), elle se retire de la vie publique et s’installe dans le Vaucluse.

À la fin des années quatre-vingt, Dani tente un retour discographique sous la houlette de Etienne Daho sans grand succès. Elle est dirigée par Claude Chabrol dans «Une affaire de femmes» (1988) et apparaît dans quelques téléfilms dont un épisode de «Commissaire Moulin» (1991) avec Yves Rénier. Parallèlement, elle ouvre plusieurs enseignes de fleurs à Paris dont «Au nom de la rose» (1993). Ruinée, inscrite au RMI, elle quitte la capitale pour sa région de naissance. C’est de nouveau grâce à Etienne Daho qu’elle fait son véritable come-back avec le titre «Comme un boomerang» (2001) écrit pour elle par Serge Gainsbourg en 1975. L’énorme succès du duo avec Etienne Daho relance la carrière de Dani. Elle interprète «Les monologues du vagin» (2005) au théâtre, décroche un second rôle dans «Fauteuils d’orchestre» (2005) de Danièle Thompson avec Cécile de France et apparaît dans un épisode de «Capitaine Marleau» (2016) de Josée Dayan avec Corinne Masiero à la télévision. Elle est sollicitée à deux reprises par Olivier Marchal dans «Carbone» (2016) et «Bronx» (2019). Pour l’un de ses derniers rôles, elle interprète la mère de Jenifer dans la série «Le temps est assassin» (2018). À la fin de sa vie, Dani s’installe dans la région de Tours où elle décède le 18 juillet 2022 des suites d’un malaise cardiaque. Elle est inhumée dans le cimetière Saint-Martin de Perpignan aux côtés de ses parents et de sa sœur.

© Olivier SINQSOUS