![]() 1946 La maison sous la mer – de Henri Calef avec Viviane Romance, Clément Duhour & Guy Decomble | ![]() 1956 Les aventures de Till l’Espiègle – de Gérard Philipe & Joris Ivens avec Gérard Philipe & Françoise Fabian | ![]() 1959 Bal de nuit – de Maurice Cloche avec Pascale Audret, Sophie Daumier, Jany Clair, Roger Fradet & Claude Titre | ![]() 1980 La banquière – de Francis Girod avec Romy Schneider, Marie-France Pisier, Claude Brasseur & Jean Carmet | ||
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Ce qui frappe d’emblée chez Yves Brainville, c’est sa voix, d’un beau timbre cuivré, aux inflexions sonores et graves. Une voix de père noble ou de notable cultivé. Et, de fait, Yves de La Chevardière de La Grandville, né le 8 mars 1914 à Paris, avait vu les fées se pencher sur son berceau. Issu d’une famille noble, par son père, et fortunée, par sa mère, il fait ses études chez les jésuites et les termine dans un des lycées les plus prestigieux de France, Janson-de-Sailly. Plus tard, il abandonne Normale Sup et part un temps diriger une orangeraie familiale en Californie.
Mais c’est le théâtre qui a toutes ses faveurs. Il suit les cours de Julien Bertheau et de Raymond Rouleau, dont il devient l’assistant et l’ami juste avant la guerre. Il est prisonnier durant tout le conflit et sa carrière ne peut s’épanouir qu’après la Libération. C’est la scène d’abord qui le requiert, et ce durant près de quatre décennies. À la fin des années 40, il participe à l’aventure du Festival d’Avignon, avec Jean Vilar, et interprète de grands textes, «La tragédie du roi Richard II», de Shakespeare, «Le Cid», de Corneille ou «La mort de Danton», de Büchner. Toujours exigeant, il choisit ses pièces avec soin, et paraît dans «Les justes» (1949) d’Albert Camus, avec Maria Casares, «Tous contre tous» (1953) d’Arthur Adamov, «Le crapaud-buffle» (1959), d’Armand Gatti, dans une mise en scène de Jean Vilar, ou encore «La mouette» (1961), de Tchékov. Artiste éclectique, Yves Brainville signe aussi plusieurs mises en scène, comme celle d’une pièce de Marguerite Duras, «Les eaux et forêts» (1965), écrit lui-même des textes, comme «L’obstacle», ou traduit ceux des autres, notamment des livres de Patricia Highsmith.
Au cinéma, où il débute en 1938, Yves Brainville multiplie les rôles de composition. On se souvient de certains rôles plus marquants: le docteur Jégou qui, dans «Si tous les gars du monde» (1955) de Christian-Jaque, sauve des marins bretons victimes d’une intoxication alimentaire, le révérend Hale des «Sorcières de Salem» (1956) de Raymond Rouleau, qui tente d’élucider de troublants cas de possession démoniaque, le Danton du «Marie-Antoinette» (1956) de Jean Delannoy, avec Michèle Morgan, le père de Pascale Audret dans «Bal de nuit» (1959) de Maurice Cloche, ou encore l’inspecteur de police polonais chargé d’enquêter sur le meurtre d’une prostituée dans «La nuit des généraux» (1966) de Anatole Litvak.
Des policiers, Yves Brainville, avec sa contenance placide et sa voix de bronze, en a joué beaucoup: l’inspecteur Aubier dans «Le couteau sous la gorge» (1955) de Jacques Séverac, avec Jean Servais, l’inspecteur Dupont d’«À Paris tous les deux» (1957) de Gerd Oswald, le commissaire de police des «Distractions» (1960) de Jacques Dupont ou de «Bye bye Barbara» (1968) de Michel Deville, ou encore le commissaire Dedru d’«Un beau monstre» (1970) de Sergio Gobbi. Yves Brainville silhouette aussi des aristocrates ou des ministres: La Trémoille dans un épisode de «L’histoire dépasse la fiction» (1960); Sully, dans un téléfilm de Stellio Lorenzi (1960); le général de Boisdeffre dans «Emile Zola ou la conscience humaine» (1978); le Président de la République dans «Au plaisir des dames» (1974) de Jean-François Davy. À noter aussi ses interprétations de Khrouchtchev dans «Staline est mort» (1981) de Yves Ciampi, et de Pétain dans «Moi, général de Gaulle» (1990) de Denys Granier-Deferre, un de ses derniers rôles. Yves Brainville, dont les trois filles sont devenues artistes, s’éteint à Paris le 16 novembre 1993.
© Jean-Pascal LHARDY

1938 | Entrée des artistes – de Marc Allégret
avec Odette Joyeux
Accord final – de Ignacy Rosenkranz avec Käthe von Nagy |
1939 | Entente cordiale – de Marcel L’Herbier
avec Gaby Morlay
Le monde en armes – de Jean Oser avec Odile Pascal Les musiciens du ciel – de Georges Lacombe avec Michèle Morgan |
1945 | Mission spéciale – de Maurice de Canonge
avec Jany Holt
Film en 2 parties 1 : L’espionne 2 : Réseau clandestin |
1946 | La maison sous la mer – de Henri Calef
avec Viviane Romance
Dernier refuge – de Marc Maurette avec Giselle Pascal Erreur judiciaire – de Maurice de Canonge avec Michèle Alfa |
1947 | Vertiges – de Richard Pottier
avec Micheline Francey
Le destin exécrable de Guillemette Babin – de Guillaume Radot avec Héléna Bossis Seulement dialogues |
1948 | Cartouche, roi de Paris – de Guillaume Radot
avec Renée Devillers
La louve – de Guillaume Radot avec Claude Génia + dialogues & scénario DO Un village dans Paris, l’Île Saint-Louis – de André Petit Seulement voix & narration |
1951 | Les sept péchés capitaux – de Yves Allégret, Eduardo De Filippo, Claude Autant-Lara, Jean
Dréville, Roberto Rossellini, Georges Lacombe & Carlo Rim
avec Françoise Rosay
Segment « L’orgueil » de Claude Autant-Lara |
1953 | L’esclave – de Yves Ciampi
avec Eleonora Rossi Drago
Un acte d’amour / Quelque part dans le monde ( act of love ) de Anatole Litvak avec Kirk Douglas Par ordre du tsar / Quand les cloches sonneront – de André Haguet avec Michel Simon Les cloches n’ont pas sonné ( ungarische rhapsodie ) de André Haguet avec Colette Marchand Version allemande de « Par ordre du tsar » Le grand pavois – de Jacques Pinoteau avec Nicole Courcel |
1954 | Double destin ( das zweite leben ) de Victor Vicas avec Simone Simon |
1955 | Le couteau sous la gorge – de Jacques Séverac
avec Madeleine Robinson
Si tous les gars du monde – de Christian-Jaque avec Hélène Perdrière L’homme qui en savait trop ( the man who knew to much ) de Alfred Hitchcock avec James Stewart |
1956 | Marie-Antoinette / Marie-Antoinette reine de France – de Jean Delannoy
avec Richard Todd
Le long des trottoirs – de Léonide Moguy avec Anne Vernon Les aventures de Till l’Espiègle – de Gérard Philipe & Joris Ivens avec Françoise Fabian La neige en deuil ( the mountain ) de Edward Dmytryk avec Spencer Tracy Les sorcières de Salem – de Raymond Rouleau avec Simone Signoret |
1957 | Le grand bluff - de Patrice Dally
avec Eddie Constantine
À Paris tous les deux ( Paris holiday ) de Gerd Oswald avec Bob Hope Sous la terreur ( a tale of two cities ) de Ralph Thomas avec Dirk Bogarde |
1958 | Chaque jour a son secret – de Claude Boissol
avec Jean Marais
Rapt au deuxième bureau – de Jean Stelli avec Dalida |
1959 | Bal de nuit – de Maurice Cloche
avec Sophie Daumier
Y’en a marre ! / Le gars d’Anvers / Ce soir on tue – de Ivan Govar avec Dominique Wilms Monsieur Suzuki – de Robert Vernay avec Claude Farell À pleines mains – de Maurice Régamey avec Colette Riedinger |
1960 | Drame dans un miroir ( crack in the mirror ) de Richard Fleischer
avec Orson Welles
Les distractions – de Jacques Dupont avec Alexandra Stewart |
1961 | Le crime ne paie pas – de Gérard Oury
avec Philippe Noiret
Segment « L’affaire Hugues » |
1962 | Le couteau dans la plaie / La troisième dimension ( five miles to midnight ) de Anatole
Litvak avec Sophia Loren
CM Bolivar 63-29 – de Serge d’Artec avec Christiane Minazzolli |
1964 | Le ciel sur la tête – de Yves Ciampi avec Marcel Bozzuffi |
1966 | Le judoka, agent secret – de Pierre Zimmer
avec Perrette Pradier
Soleil noir – de Denys de La Patellière avec Michèle Mercier La nuit des généraux ( the night of the generals ) de Anatole Litvak avec Peter O’Toole |
1967 | Le tigre sort sans sa mère ( da Berlino l’apocalisse ) de Mario Maffei avec Roger Hanin |
1968 | Bye bye, Barbara – de Miche Deville
avec Ewa Swann
DA Astérix et Cléopâtre – de René Gosciny & Albert Uderzo Seulement voix |
1969 | Le clan des siciliens – de Henri Verneuil
avec Jean Gabin
Un beau monstre – de Sergio Gobbi avec Virna Lisi Taste of excitement / Why would anyone want to kill a nice girl like you ? – de Don Sharp avec Eva Renzi |
1971 | Mont-Dragon – de Jean Valère
avec Jacques Brel
Seulement voix |
1973 | Stavisky… / L’empire d’Alexandre ( Stavisky, il grande truffatore ) de Alain Resnais avec Jean-Paul Belmondo |
1974 | Impossible… pas français – de Robert Lamoureux
avec Jean Lefebvre
Q [le gros lot] / Au plaisir des dames – de Jean-François Davy avec Yvonne Clech |
1975 | Guerre et amour ( love and death ) de Woody Allen
avec Olga Georges-Picot
Blondy ( germicide / vortex ) de Sergio Gobbi avec Bibi Andersson |
1980 | La banquière – de Francis Girod
avec Romy Schneider
DA Les maîtres du temps – de René Laloux Seulement voix |
1981 | Chanel solitaire ( Coco Chanel ) de George Kaczender avec Marie-France Pisier |
1989 | Une femme parfaite ( sweet revenge ) de Charlotte Brandstrom avec Rosanna Arquette |