
Vlasta Chramostová naît le 17 novembre 1926 à Brno, dans la région tchécoslovaque de Moravie. Fille d’un ingénieur électricien, elle est l’aînée d’une famille de cinq enfants. Elle grandit dans le village de Skryje. De 1941 à 1945, elle étudie l’Art dramatique auprès de Rudolf Walter et Zdeňka Gräfová au Conservatoire de Brno. De 1946 à 1950, elle joue au Théâtre National de Brno. Au cours des vingt années suivantes, elle se produit au Théâtre Vinohrady de Prague, où elle interprète bon nombre de rôles, comme celui de «Marie Stuart» de Friedrich von Schiller, «Anna Karenine» de Tolstoï ou Roxane dans «Cyrano de Bergerac» de Edmond Rostand. De 1970 à 1972, elle est engagée au «Théâtre derrière la porte», établissement contestataire important dans l’histoire de la scène tchèque dirigé par Otomar Krejča.
Après une apparition dans un film de K.M. Walló en 1949, Vlasta Chramostová décroche le rôle principal dans «Le piège» (1950) de Martin Fric, où elle interprète une jeune clandestine qui va se faire manipuler par les soldats allemands pour découvrir la cache des résistants. Le film présenté en sélection officielle au Festival de Cannes 1951, remporte un beau succès dans son pays. Pendant la période communiste, elle travaille sans cesse au théâtre, au cinéma, à la télévision et prête sa voix pour de nombreux doublages. On peut la voir notamment dans «Condamné à vivre» (1959), drame social sur la jeunesse rebelle au début des années soixante réalisé par Jirí Krejcík; «Un jour un chat» (1962) de Vojtech Jasný, un conte autour de l’arrivée d’un chat dans une petite communauté qui va semer le trouble; «La dame blanche» (1965) de Zdenek Podskalský, histoire fantastique autour d’une mystérieuse dame blanche qui sort d’un tableau lorsque l’on prononce une formule magique; «L’incinérateur de cadavres» (1968) film d’horreur de Juraj Herz, où l’employé d’un crématorium bien sous tous rapports, Rudolf Hrusínský, finit par coopérer avec l’occupant nazi et élimine de manière monstrueuse, toutes personnes qu’il juge néfaste pour son quartier, y compris les membres de sa propre famille.
En 1970, il lui est interdit d’exercer son métier d’artiste en raison de son attitude courageuse contre les autorités au pouvoir de son pays et de son désaccord avec l’invasion des troupes du pacte de Varsovie. En 1977, Vlasta Chramostová signe la Charte 77. Elle fonde alors et organise un soi-disant théâtre résidentiel, chez elle, pour ses amis. Après la chute des communistes en 1990, elle est nommée membre honoraire du Théâtre national de Prague et membre à part entière un an après. Après plus de 35 ans d’absence sur les écrans, elle revient dans des productions télévisées et encore 3 films pour le cinéma.
En 1998, le président Václav Havel la décore de l’ordre de Tomáš Garrigue Masaryk pour son remarquable investissement pour la démocratie et des droits de l’homme. Egalement membre honoraire et fondatrice du Mouvement démocratique Masaryk, Vlasta Chramostová reçoit la médaille honorifique T.G. Masaryk pour sa fidélité à son engagement. L’actrice s’est mariée à deux reprises. Son premier mari, depuis 1950, est Bohumil Pavlinec, directeur de la radio tchécoslovaque de Brno, de qui elle divorce par la suite. En 1971, elle épouse le caméraman Stanislav Milota , avec qui elle a vécu jusqu’à sa mort en février 2019. De sa liaison avec le sculpteur Konrád Babraj, elle a un fils, Konrad, né en 1963, qui va décéder 4 ans plus tard dans un accident de voiture. Vlasta Chramostová s’éteint le 6 octobre 2019 à l’âge de 92 ans.
© Pascal DONALD

1949 | Une grande opportunité ( veliká prílezitost ) de K.M. Walló avec Vladimír Smeral |
1950 | Le piège ( past ) de Martin Fric avec Miroslav Holub |
1951 | Action B ( akce B ) de Josef Mach avec Josef Bek |
1952 | Nad námi svítá – de Jirí Krejcík avec Adolf Král |
1953 | Le secret du sang ( tajemství krve / Dr. Janský ) de Martin Fric
avec Zdenek Stepánek
CM Ó ti lektori – de Vladimír Svitácek avec Jirí Sovák |
1955 | Rudá záre nad Kladnem – de Vladimír Vlcek
avec Vilém Besser
Po noci den – de Jaroslav Mach avec Marie Vásová |
1956 | Enjeu de la vie ( hra o zivot ) de Jirí Weiss
avec Karel Höger
Honzíkova cesta – de Milan Vosmik avec Miroslav Cervenka |
1957 | L’école des pères ( škola otců ) de Ladislav Helge
avec Blazena Holisová
La bombe ( bomba ) de Jaroslav Balík avec Zdenek Stepánek |
1959 | Condamné à vivre / Le réveil ( probuzení ) de Jirí Krejcík avec Jan Smíd |
1960 | Lundi tragique ( zlé pondelí ) de Milan Vosmik avec Frantisek Maxián |
1961 | Spadla s mesíce – de Zdenek Podskalský
avec Vlastimil Brodský
CM Námluvy – de Martin Fric avec Jan Pivec |
1962 | Un jour un chat ( az prijde kocour ) de Vojtech Jasný
avec Jan Werich
CM Destivý den – de Jirí Belka avec Helga Cocková |
1963 | Letos v zari – de Frantisek Daniel avec Susanna Martinková |
1964 | Komedie s Klikou – de Václav Krska
avec Jan Tríska
Délka polibku devadesát – de Antonín Moskalyk avec Otomar Krejca |
1965 | La dame blanche / The white lady ( bílá paní ) de Zdenek Podskalský avec Vlastimil Brodský |
1967 | Le détour ( objízdka ) de Josef Mach
avec Jirí Sovák
+ chansons |
1968 | Le marathon ( maratón ) de Ivo Novák
avec Jaromír Hanzlík
L’incinérateur de cadavres ( spalovac mrtvol ) de Juraj Herz avec Rudolf Hrusínský |
1990 | DO Schritte im Labyrinth – de Ivan Fíla
avec Jirí Dienstbier
Seulement apparition |
1991 | DO Nový Hyperion aneb Volnost, rovnost, bratrství – de Karel Vachek
avec Václav Havel
Seulement apparition |
1996 | DO Co delat? – de Karel Vachek
avec Václav Klaus
Seulement apparition |
1997 | Le piège : Il faut tuer Sekal ( je treba zabít Sekala ) de Vladimír Michálek avec Olaf Lubaszenko |
1998 | Le poulet mélancolique ( kure melancholik ) de Jaroslav Brabec avec Karel Roden |
2010 | Sur le départ ( odcházení ) de Václav Havel avec Josef Abrhám |