![]() 1940 Ensuite, nous divorçons (dopo divorzieremo) de Nunzio Malasomma avec Amedeo Nazzari & Lilia Silvi | ![]() 1942 Benghazi (Bengasi anno 41) de Augusto Genina avec Fosco Giachetti, Amedeo Nazzari & Guido Notari | ![]() 1943 Service de nuit – de Jean Faurez avec Gaby Morlay, Jacques Dumesnil, Gabrielle Fontan & Yves Deniaud | ![]() 1947 La chasse tragique (caccia tragica) de Guiseppe De Santis avec Andrea Checchi, Carla del Poggio & Massimo Girotti | ||
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Avec ses cheveux blonds, ses sourcils peints et son maquillage appuyé, Vivi Gioi, née le 2 janvier 1914, à Livourne, ressemblait plus à une actrice nordique, à la Kristina Söderbaum, qu’à une beauté latine. L’essentiel de sa carrière se déroule juste avant et durant la Seconde Guerre mondiale, alors que le fascisme impose au cinéma un contrôle pointilleux. Pour échapper aux ennuis, et à une éventuelle interdiction, les réalisateurs tournent alors des comédies légères, restées célèbres sous le nom de «téléphones blancs».
Vivi Gioi débute dans ces films un peu bavards, où des protagonistes bourgeois évoluent dans des appartements de standing, au décor interchangeable. On la voit ainsi dans «Mais ça n’est pas une chose sérieuse» (1936), de Mario Camerini, spécialistes de ces comédies mousseuses. Pour ce premier film, elle adopte le pseudonyme de Vivien Diesca, formé d’après le nom de son amant d’alors, qui joue dans le film, le déjà célèbre jeune premier Vittorio De Sica. Devenue Vivi Gioi, elle poursuit dans ce registre amusant en interprétant la fille d’un savant dans «Mille kilomètres à la minute» (1939), de Mario Mattoli, un autre habitué des «Telefoni bianchi», une actrice de vaudeville dans «Alexandre tu es grand» (1940), de Carlo Ludovico Bragaglia ou encore une épouse trompée dans «Cent lettres d’amour» (1940), de Max Neufeld.
L’actrice ne manque pas de cet abattage comique qui évoque une Carole Lombard ou une Claudette Colbert. Elle le prouve haut la main dans des films comme «La blonde sous clé» (1939), de Camillo Mastrocinque ou «Ensuite, nous divorçons» (1940), de Nunzio Malasomma, avec Amedeo Nazarri. Ces films des années 40 rappellent un peu, par leur rythme enlevé et la vivacité des réparties, ces «screwball comedies» américaines dont Carole Lombard est l’une des spécialistes. À une époque où les films américains sont quasiment absents des écrans de la péninsule, Vivi Gioi, avec son physique peu italien, pouvait avantageusement la remplacer. Mais la comédienne aborde aussi d’autres genres, comme le mélodrame, avec «La maîtresse secrète» (1941), de Carmine Gallone, ou un registre plus réaliste, avec l’un des chefs-d’œuvre du néo-réalisme, «Chasse tragique» (1947), de Giuseppe De Santis. Ce film, où Vivi Gioi incarne une ancienne «collabo» du nom de Lili Marleen, comme la fameuse chanson, lui vaut, sur le tard, des récompenses et l’attention de critiques qui, jusque-là, la classaient plutôt parmi les starlettes. Malgré ce succès, la carrière de Vivi Gioi ne reprend pas vraiment. Elle est victime de l’ostracisme frappant les acteurs ayant tourné durant l’ère fasciste, d’autant que, contrairement à d’autres, elle est apparue dans certains films de propagande, comme «Benghazi» (1942), de Augusto Genina. Certains des rôles qu’on lui confie encore sont d’ailleurs empreints de ce passé fasciste, tels ceux de cette femme médecin nazie dans «Femmes sans nom» (1949), de Géza von Radványi ou, surtout, de la femme de Mussolini, Rachele, dans «Le procès de Vérone» (1962), de Carlo Lizzani, l’un de ses derniers films.
Vivi Gioi s’illustre aussi au théâtre, en participant notamment à deux pièces mises en scène par Luchino Visconti, «Le mariage de Figaro» (1946) de Beaumarchais, et «Un tramway nommé désir» (1949), au théâtre Eliseo, à Rome. Elle y reprend le rôle de Blanche DuBois, immortalisé par Vivien Leigh. Le 12 juillet 1975, Vivi Gioi s’éteint d’une crise cardiaque à Fregene, dans le Latium.
© Jean-Pascal LHARDY

1936 | Mais ça n’est pas une chose sérieuse ( ma non è una cosa seria ) de Mario Camerini avec Assia Noris |
1937 | Monsieur Max ( il signor Max ) de Mario Camerini avec Vittorio De Sica |
1938 | Frénésie ( frenesia ) de Mario Bonnard avec Osvaldo Valenti |
1939 | La blonde sous clé ( bionda sotto chiave ) de Camillo Mastrocinque
avec Fausto Guerzoni
Mille kilomètres à la minute ( mille chilometri al minuto / 1000KM al minuto ! ) de Mario Mattoli avec Nino Besozzi Vento di milioni – de Dino Falconi avec Umberto Melnati Roses écarlates ( rose scarlatte ) de Vittorio De Sica & Giuseppe Amato avec Renée Saint-Cyr |
1940 | Alexandre, tu es grand ( Alessandro sei grande ) de Carlo Ludovico Bragaglia
avec Armando Migliari
Cent lettres d’amour ( cento lettere d’amore ) de Max Neufeld avec Armando Falconi Ensuite, nous divorçons ( dopo divorzieremo ) de Nunzio Malasomma avec Amedeo Nazzari La canzone rubata – de Max Neufeld avec Paolo Stoppa Le puits des miracles ( il pozzo dei miracoli ) de Gennaro Righelli avec Carlo Lombardi |
1941 | L’acteur disparu ( l’attore scomparso ) de Luigi Zampa
avec Carlo Campanini
La maitresse secrète ( l’amante segreta / l’amante segreta : Troppo bella ) de Carmine Gallone avec Fosco Giachetti Le premier amour ( primo amore ) de Carmine Gallone avec Leonardo Cortese Giungla – de Nunzio Malasomma avec Albrecht Schoenhals |
1942 | Piazza San Sepolcro / Cronaca di due secoli / Cronache di due secoli – de Giovacchino
Forzano avec Rossano Brazzi
Benghazi ( Bengasi / Bengasi anno 41 ) de Augusto Genina avec Amedeo Nazzari Sept ans de félicité ( sette anni di felicità ) de Ernst Marischka & Roberto Savarese avec Wolf Albach-Retty Laisser chanter votre cœur ( lascia cantare il cuore ) de Carl Boese & Roberto Savarese avec Alberto Rabagliati Harlem ( knock out ) de Carmine Gallone avec Massimo Girotti Saison à Salzbourg ( ...und die musik spielt dazu / saison in Salzburg ) de Carl Boese avec Georg Alexander |
1943 | Court-circuit ( cortocircuito ) de Giacomo Gentilomo
avec Luigi Almirante
Service de nuit – de Jean Faurez avec Jacques Dumesnil |
1944 | Toute la ville chante ( tutta la città canta ) de Riccardo Freda
avec Nino Taranto
La casa senza tempo – de Andrea Forzano avec Rossano Brazzi |
1945 | Pauvre mari ( il marito povero ) de Gaetano Amata avec Leonardo Cortese |
1947 | La chasse tragique ( caccia tragica ) de Guiseppe De Santis
avec Andrea Checchi
Ruban d’Argent du meilleur second rôle féminin par le syndicat des journalistes de cinéma, Italie |
1948 | Gian le contrebandier / Gens étranges ( gente così ) de Fernando Cerchio avec Adriano Rimoldi |
1949 | Terre Promise / Exodus / Le cri de la terre ( il grido della terra ) de Duilio Coletti
avec Carlo Ninchi
Femmes sans nom ( donne senza nome / le indesiderabili ) de Géza von Radványi avec Gino Cervi La porteuse de pain ( la portatrice di pane ) de Maurice Cloche avec Philippe Lemaire |
1950 | Senza bandiera – de Lionello De Felice avec Massimo Serato |
1955 | La fille de la rizière ( la rasaia ) de Raffaello Matarazzo avec Michel Auclair |
1962 | Le procès de Vérone ( il processo di Verona ) de Carlo Lizzani avec Frank Wolff |
1966 | Dieu ne paie pas le samedi ( Dio non papa il sabato ) de Tonio Boccia avec Larry Ward |
1973 | Il baco da seta – de Mario Sequi avec Guy Madison |