![]() 1974 C’est pas parce qu’on a rien à dire qu’il faut fermer sa gueule! – de Jacques Besnard avec Bernard Blier | ![]() 1989 Tatie Danielle – de Etienne Chatiliez avec Catherine Jacob, Madeleine Cheminat & Neige Dolsky | ![]() 1992 La soif de l’or – de Gérard Oury avec Christian Clavier, Catherine Jacob & Philippe Khorsand | ![]() 2008 La boite de Pandore (Pandora’nin kutusu) de Yesim Ustaoglu avec Onur Ünsal, Derya Alabora & Övül Avkiran | ||
![]() |

Tsilla Chelton est née le 21 juin 1919 à Jérusalem, en Palestine à l’époque sous le joug de l’Empire Ottoman, où elle ne passe que les quinze premiers jours de sa vie. Puis elle sillonne l’Orient avant de partir avec son père veuf et sa sœur en Belgique. Lorsque les allemands envahissent la Belgique, elle s’exile en Suisse. À la Libération, elle s’installe à Paris et s’inscrit au Cours d’éducation par le jeu dramatique fréquenté par Charles Denner, Maurice Garrel ou Jacques Dufilho.
Tsilla Chelton décroche son rôle premier grand rôle dans une pièce montée par Roger Blin et apparaît dans les spectacles de Jean-Louis Barrault. Parallèlement, elle fait un numéro de cabaret à «L’Ecluse», un one-woman-show avant l’heure qu’elle reprend à «La Rose Rouge» entre deux inconnus Charles Aznavour et Fernand Raynaud. Un sketch remarqué où elle compose une effeuilleuse chaisière à ses moments perdus lui permet de jouer dans «Les chaises» (1952) de Eugène Ionesco dont elle devient l’une des interprètes privilégiée avec onze pièces. Vie professionnelle et vie privée se mêlent en épousant le décorateur attitré de Ionesco, Jacques Noël, dont elle a trois enfants. Elle joue le théâtre classique (Shakespeare, Racine ou Tchekhov) mais aussi des auteurs contemporains comme Jacques Audiberti ou du théâtre de boulevard comme Ray Cooney et John Chapman. En 1964, sur les conseils d’une ouvreuse du Théâtre de l’Athénée, Tsilla Chelton ouvre un Cours d’art dramatique qu’elle tient durant trente-quatre ans. Parmi ces élèves, on retrouve les noms de Thierry Lhermitte, Gérard Jugnot, Christian Clavier ou Valérie Mairesse. «Je les faisais travailler sur Proust: si un comédien arrive à trouver le fil dans un passage de «La Recherche», à intégrer le souffle de la phrase dans les méandres des incises, après, il peut dire n’importe quoi.» (Libération 1996). Cette carrière sur les planches est récompensée par le Molière de la meilleure actrice pour «Les chaises» en 1994 qu’elle interprète à plusieurs reprises.
Au cinéma, Tsilla Chelton connaît la reconnaissance très tardivement. Certes, elle débute dans «Bébert et l’omnibus» (1963) mais ses apparitions suivantes relèvent de l’anecdotique à l’exception d’un rôle de «Dame pipi» «C’est pas parce que on a rien à se dire qu’on doit fermer sa gueule» (1974) avec Bernard Blier, Michel Serrault et Jean Lefebvre. Malgré tout, elle mène une carrière fructueuse sur le petit écran. On la découvre septuagénaire dans «Tatie Danielle» (1990) de Etienne Chatiliez où elle interprète une personne âgée aigrie qui tyrannise ses neveux, cette étonnante composition couronnée d’un gros succès public lui permet d’acquérir une grande notoriété. En 1992, Gérard Oury l’associe à Christian Clavier dans «La soif de l’or», une comédie qui ne rencontre pas le succès escompté. Par la suite, elle se consacre de nouveau au théâtre avec «Miss Daisy et son chauffeur» (1991) ou «Le mal de mère» (1996) qui lui valent des nominations aux Molières. Elle est remarquable dans «La boîte de Pandore» (2008) de Yesim Ustaoglu où sa prestation d’une mère turque est récompensée dans de nombreux festivals.
À la fin de sa carrière, Tsilla Chelton se fait rare sur les écrans en raison du refus des compagnies d’assurance. Elle joue malgré tout un dernier rôle à 93 ans dans «Landes» de François-Xavier Vives avec Miou-Miou et Marie Gillain, avant de décéder le 15 juillet 2012 à Bruxelles quelques jours après le tournage. Incinérée en Belgique, ses cendres sont rapatriées au Père-Lachaise.
© Olivier SINQSOUS

1961 | Les sept péchés capitaux – de Philippe de Broca, Claude Chabrol, Jacques Demy, Sylvain
Dhomme, Max Douy, Jean-Luc Godard, Eugène Ionesco, Edouard Molinaro & Roger
Vadim avec Marie José Nat
Segment « La colère » de Sylvain Dhomme, Max Douy et Eugène Ionesco |
1963 | Bébert et l’omnibus – de Yves Robert avec Blanchette Brunoy |
1964 | Les copains – de Yves Robert avec Claude Rich |
1965 | La grosse caisse – de Alex Joffé
avec Bourvil
La communale – de Jean L’Hôte avec Fernand Ledoux |
1967 | Alexandre le bienheureux – de Yves Robert avec Philippe Noiret |
1968 | Les gauloises bleues – de Michel Cournot
avec Annie Girardot
Mazel Tov ou le mariage – de Claude Berri avec Grégoire Aslan |
1970 | Le distrait – de Pierre Richard
avec Pierre Richard
L’alliance – de Christian de Chalonge avec Anna Karina |
1971 | La décade prodigieuse – de Claude Chabrol avec Orson Welles |
1974 | Shanks – de William Castle
avec Marcel Marceau
C’est pas parce qu’on a rien à dire qu’il faut fermer sa gueule ! – de Jacques Besnard avec Bernard Blier |
1975 | La adúltera – de Roberto Bodegas avec Rufus |
1977 | La nuit, tous les chats sont gris – de Gérard Zingg
avec Gérard Depardieu
Diabolo menthe – de Diane Kurys avec Anouk Ferjac |
1989 | Tatie Danielle – de Etienne Chatiliez avec Catherine Jacob |
1991 | Les eaux dormantes – de Jacques Tréfouel avec Danièle Delorme |
1992 | La soif de l’or – de Gérard Oury avec Christian Clavier |
2000 | Que faisaient les femmes pendant que l’homme marchait sur la lune ? / Une petite fête – de Chris Vander Stappen avec Hélène Vincent |
2001 | D’Artagnan ( the musketeer ) de Peter Hyams avec Tim Roth |
2002 | Le pacte du silence – de Graham Guit
avec Gérard Depardieu
Mauvais esprit – de Patrick Alessandrin avec Thierry Lhermitte |
2003 | Tout le plaisir est pour moi – de Isabelle Broué avec Julien Boisselier |
2006 | Zone libre – de Christophe Malavoy
avec Jean-Paul Roussillon
Faut que ça danse ! – de Noémie Lvovsky avec Jean-Pierre Marielle CM En fanfare – de Véronique Jardin avec Quantin Meert |
2008 | La boite de Pandore ( Pandora’nin kutusu ) de Yesim Ustaoglu
avec Onur Ünsal
Coquille d’Argent de la meilleure actrice au festival international du cinéma de San Sebastián, Espagne Licorne d’Or de la meilleure actrice au festival international du cinéma de Amiens, France Sœur Sourire – de Stijn Coninx avec Cécile de France |
2009 | Persécution – de Patrice Chéreau avec Romain Duris |
2012 | Landes – de François-Xavier Vives avec Miou-Miou |