Serge Nubret

Né le 6 octobre 1938 à Anse-Bertrand au nord de la Grande-Terre en Guadeloupe, Serge Nubret passe son enfance dans la «Petite Bretagne des Antilles». À l’adolescence, ses parents viennent s’installer à Joinville-le-Pont en métropole avant de regagner la Guadeloupe pour échapper à la Guerre d’Algérie en 1958. De retour sur son île natale, il découvre la musculation obtenant le titre de «Mr Guadeloupe» ce qui lui permet de se présenter à Montréal aux championnats du monde où il est élu «l’homme le plus musclé du monde».

De retour à Paris, Serge Nubret est contacté par la société de production de Alexandre Mnouchkine «Les Films Ariane» pour participer au péplum «Les titans» (1961) de Duccio Tessari dont Pedro Armendariz est tête d’affiche tandis que Giuliano Gemma et Antonella Lualdi complètent la distribution. Malgré lui, il va être cantonné dans ce genre cinématographique apparaissant dans «Goliath et l’Hercule noir» (1963) avec Gordon Scott ou dans des films d’action de série Z «Espionnage à Bangkok pour U-92» (1964) ou «Les sept de Marsa Matruh» (1968). Parallèlement à ces débuts cinématographiques, surnommé «La panthère noire», il collectionne les titres de «Mr Europe» (1966), «Mr Univers» (1976) ou «Mr World» (1977). Dans les années soixante-dix, le cinéma français le sollicite uniquement pour sa plastique irréprochable pour le meilleur et le pire. Dans la première catégorie, il joue furtivement dans le film policier «Un condé» (1969) de Yves Boisset, la comédie dramatique «César et Rosalie» (1972) de Claude Sautet avec Yves Montand et Romy Schneider ou le film d’action «Le professionnel» (1981) de Georges Lautner avec Jean-Paul Belmondo. Dans la seconde catégorie, il apparaît dans un film érotique «Les demoiselles à péage» (1975) de Richard Balducci ou une comédie franchouillard «Nous maigrirons ensemble» (1979) de Michel Vocoret avec Peter Ustinov et Bernadette Lafont. Par la suite, seule la télévision fait appel à lui dans des compositions de culturiste pour une série comique «Petit déjeuner compris» (1979) de Michel Berny avec Marie-Christine Barrault et Pierre Mondy ou une mini-série américaine tournée en France «La griffe du destin» (1986) avec Joan Collins, Timothy Dalton et Marisa Berenson.

Alors qu’il devient dirigeant de l’«International Federation of BodyBuilders Europe» (1970-1975), il est souvent en concurrence avec Arnold Schwarzenegger apparaissant brièvement d’ailleurs dans «Pumping Iron» (1977) de George Butler et Robert Fiore, documentaire qui s’intéresse au milieu du bodybuilding professionnel aux Etats-Unis où débute également Lou Ferrigno. Comme Serge Nubret, Arnold Schwarzenegger et Lou Ferrigno tentent une carrière de comédien avec plus de succès: le premier avec notamment la saga des «Terminator» et le second avec la série télévisée «L’incroyable Hulk». Au niveau sportif, Serge Nubret concourt jusqu’en 1984 faisant des démonstrations dans des championnats jusqu’au début des années 2000. En 2006, Serge Nubret, avec l’aide du journaliste Louis-Xavier Babin-Lachaud, publie son autobiographie «Je suis … Moi et Dieu» où il revient sur son parcours de culturiste mais évoque également son attachement à la religion. Le 19 mars 2009, il est retrouvé dans le coma à son domicile et est hospitalisé à l’Hôpital de la Pitié Salpetrière à Paris. Par la suite, il est pris en charge à «La Peupleraie», maison de retraite à Pierrefitte-sur-Seine en Seine-Saint-Denis où il décède le 19 avril 2011.

© Olivier SINQSOUS