![]() 1950 Quatorze heures (fourteen hours) de Henry Hathaway avec Paul Douglas, Barbara Bel Geddes & Grace Kelly | ![]() 1951 La maison sur la colline (the house of Telegraph Hill) de Robert Wise avec Valentina Cortese & Fay Baker | ![]() 1955 Moby Dick – de John Huston avec Gregory Peck, Leo Genn, Orson Welles & James Robertson Justice | ![]() 1962 La chevauchée des outlaws (the savage guns) de Michael Carreras avec Paquita Rico & Don Taylor | ||
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Richard Basehart, c’est l’eau qui dort. Sous le calme apparent ce cet Américain bien tranquille, se cachent des pulsions inavouables. L’acteur sait faire apparaître, sous l’anonymat d’un physique assez ordinaire, des fêlures qui peuvent conduire à la folie ou au crime. Il restitue ainsi, avec une criante vérité, la démesure du «Fou», ce personnage de «La strada» (1954), le grand classique de Federico Fellini, qui sera finalement assassiné par Anthony Quinn. Quant à son interprétation du double personnage de «Tension» (1949), de John Berry, elle fait froid dans le dos. Il y interprète un timide pharmacien, homme exemplaire et rangé, qui croyait faire le bonheur de sa femme (sublime Audrey Totter). Quand il s’aperçoit qu’elle le trompe, il décide de tuer son rival. Pour écarter les soupçons, il se construit, avec la méticulosité qu’il apporte à toutes choses, une nouvelle identité. Dans cette préparation méthodique, où le personnage va jusqu’à changer la couleur de ses yeux en portant des lentilles, Richard Basehart met une impassibilité qui en fait une sorte d’automate meurtrier.
Cette froideur glaciale, on la retrouve dans un autre personnage, celui du meurtrier de «Il marchait la nuit» (1948), de Alfred L. Werker. Richard Basehart y incarne un voleur, qui dérobe du matériel électronique. Ce qui frappe dans cette composition géniale, c’est l’insensibilité du malfrat, qui n’hésite pas à tuer quiconque menace sa sécurité. Avec un sang-froid, il prend, sans jamais céder à l’émotivité, toutes les précautions destinées à tromper la vigilance de policiers qui, sans le secours du hasard, ne l’auraient jamais démasqué. L’inhumanité du personnage, l’acteur la rend, là encore, avec une intensité palpable. C’est pourquoi on ne s’étonne pas de le voir personnifier, dans «Le livre noir» (1949), de Anthony Mann, l’impassible et froid Robespierre. Et il n’a pas même hésité à incarner le tyran qui, dans la conscience collective, symbolise le mieux la cruauté. Dans «La vie privée d’Hitler» (1961), de Stuart Heisler, il personnifie le Führer, ce qui, pour tout acteur, représente un véritable défi. Dans «La maison sur la colline» (1951), de Robert Wise, il incarne, un arriviste sans états d’âme, décidé à tout, fût-ce un meurtre, pour entrer en possession d’un héritage. Décidément, l’acteur avait un don pour incarner des maniaques, détournés de la vie par la poursuite d’une idée fixe. Les autres personnages qu’il incarbe sont le plus souvent torturés, à l’image de ce Robert Cosick qui, dans le haletant «14 heures» (1950), de Henry Hathaway, menace de se jeter dans le vide du haut d’un immeuble. On les voit aussi hantés par un passé qui les empêche de s’insérer dans la société, comme le héros de «J’ai grandi en prison» (1949), de Crane Wilbur, qui, en sortant de prison, ne peut s’empêcher d’accepter un douteux marché. Certains sont pourtant plus pragmatiques, comme le minable escroc de «Il bidone» (1955), de Frederico Fellini, qui n’éprouve aucun scrupule à duper de pauvres gens.
Mais Richard Basehart se voyait parfois confier des rôles plus positifs. On se souvient ainsi de sa magistrale interprétation d’Ismaël, ce jeune marin qui, dans «Moby Dick» (1955), s’embarque avec le capitaine Achab - Gregory Peck - et conte la folle quête qui pousse celui-ci à pourchasser la baleine blanche qui l’a blessé. Dans les années 70, Richard Basehart se tourne vers la télévision, paraissant dans des série comme «Hawaï police d’Etat», «La petite maison dans la prairie» ou encore «La conquête de l’Ouest». Il décède d’une crise cardiaque le 17 septembre 1984.
© Jean-Pascal LHARDY

1947 | Repeat performance – de Alfred L. Werker
avec Joan Leslie
Le loup des trois collines / Le cri du loup ( cry wolf ) de Peter Godfrey avec Barbara Stanwyck |
1948 | Il marchait la nuit / L’assassin frappe la nuit ( he walked by night / the L. A. investigator / 29 clues ) de Alfred L. Werker avec Scott Brady |
1949 | Roseanna McCoy – de Irving Reis
avec Joan Evans
Le livre noir / Sous la terreur ( reign of terror / the black book ) de Anthony Mann avec Robert Cummings Tension – de John Berry avec Cyd Charisse J’ai grandi en prison ( outside the wall ) de Crane Wilbur avec Dorothy Hart La rue de la mort ( Side Street ) de Anthony Mann avec Cathy O’Donnell |
1950 | Quatorze heures ( fourteen hours ) de Henry Hathaway
avec Grace Kelly
Prix NBR du meilleur acteur par la National Board of Review, USA |
1951 | La maison sur la colline / La villa du mystère ( the house of Telegraph Hill ) de Robert Wise
avec Valentina Cortese
Baïonnette au canon ( fixed bayonets ) de Samuel Fuller avec Gene Evans La légion des damnés / Le traître ( decision before dawn ) de Anatole Litvak avec Hildegard Knef |
1953 | Titanic – de Jean Negulesco
avec Audrey Dalton
La main de l’étranger / Rapt à Venise ( the stranger’s hand / la mano del straniero / la mano dello straniero ) de Mario Soldati avec Alida Valli Femmes damnées ( donne proibite ) de Giuseppe Amato avec Linda Darnell Seulement apparition Les bons meurent jeunes / L’engrenage ( the good die young ) de Lewis Gilbert avec Margaret Leighton |
1954 | La strada – de Federico Fellini
avec Anthony Quinn
Repris de justice ( avanzi di galera ) de Vittorio Cottafavi avec Antonella Lualdi Un émule de Cartouche ( Cartouche / le avventure di Cartouche ) de Gianni Vernuccio avec Patricia Roc |
1955 | Chasse à l’uranium ( Canyon Crossroads ) de Alfred L. Werker
avec Phyllis Kirk
La veine d’or ( la vena d’oro ) de Mauro Bolognini avec Marta Toren Il bidone – de Federico Fellini avec Giulietta Masina Moby Dick – de John Huston avec Gregory Peck Prix NBR du meilleur second rôle masculin par la National Board of Review, USA |
1956 | L’étrangère intime ( the intimate stranger / finger of guilt ) de Joseph Losey
avec Mary Murphy
The extra day – de William Fairchild avec Simone Simon Les jeudis miraculeux ( los jueves milagro / arrivederci Dimas / miracles of Thursday ) de Luis Garcia Berlanga avec Guadalupe Muñoz Sampedro |
1957 | La chute des héros ( time limit ) de Karl Malden
avec Richard Widmark
Les frères Karamazov ( the brothers Karamazov / the murder of Dmitri Karamazov ) de Richard Brooks avec Maria Schell |
1958 | Amour et ennuis ( amore e guai ) de Angelo Dorigo avec Marcello Mastroianni |
1959 | L’ambitieuse / Le passager clandestin – de Yves Allégret
avec Andréa Parisy
Epouses coupables ( jons und erdme ) de Victor Vicas avec Karin Baal Cinq femmes marquées ( five banded women / Jovanka e le altre ) de Martin Ritt avec Jeanne Moreau |
1960 | Meurtre sans faire-part ( portrait in black ) de Michael Gordon
avec Lana Turner
Pour l’amour de Mike ( for the love of Mike / none but the brave ) de George Sherman avec Stuart Erwin Visa pour Canton ( visa to Canton / passport to China ) de Michael Carreras avec Lisa Gastoni |
1961 | La vie privée d’Hitler ( Hitler / women of nazi Germany ) de Stuart Heisler avec Cordula Trantow |
1962 | La chevauchée des outlaws ( the savage guns / tierra brutal ) de Michael Carreras avec Paquita Rico |
1963 | Les rois du soleil / Les dieux du soleil ( kings of the sun ) de Jack Lee Thompson
avec Yul Brynner
DO The yanks are coming – de Marshall Flaum Seulement voix & narration |
1964 | Station 3 : Ultra secret ( the Satan bug ) de John Sturges
avec Anne Francis
DO Four days in november – de Mel Stuart Seulement voix & narration |
1965 | DO Let my people go – de Marshall Flaum
Seulement voix & narration |
1967 | DO The rise and fall of the third Reich – de Jack Kaufman
Seulement voix & narration |
1968 | DO Giotto – de Luciano Emmer
Seulement voix & narration |
1969 | Un homme qui me plaît – de Claude Lelouch
avec Annie Girardot
Seulement apparition |
1971 | Les collines de la terreur ( Chato’s land ) de Michael Winner avec Charles Bronson |
1972 | La rage au cœur ( rage ) de George C. Scott avec George C. Scott |
1973 | And millions will die / …And millions die ! – de Leslie H. Martinson
avec Susan Strasberg
DO Treasure Galleons – de Richard Basehart Seulement réalisation |
1976 | Mansion of the doomed / Eyes of doctor Cheney / Eyes / House of blood / Massacre
mansion / The terror of Dr. Chaney – de Michael Pataki
avec Gloria Grahame
Déluge sur la ville ( flood ) de Earl Bellamy avec Teresa Wright L’île du docteur Moreau ( the island of Dr. Moreau ) de Don Taylor avec Burt Lancaster Les vingt et une heures de Munich ( twenty one hours at Munich ) de William A. Graham avec William Holden |
1978 | Shenanigans ( the Great Bank Hoax / the Great Georgia Bank Hoax ) de Joseph Jacoby
avec Burgess Meredith
DO Where Jesus walked – de Scott Whitaker Seulement voix & narration |
1979 | Bienvenue mister Chance ( being there / Chance ) de Hal Ashby avec Shirley MacLaine |
1981 | DO Bix ( Bix: Ain’t none of them play like him yet ) de Brigitte Berman
Seulement voix & narration |
1983 | DO The challenge of change – de Michael Mendizza
avec J. Krishnamurti
Seulement voix & narration |