Patrick Schulmann

Né le 2 janvier 1949 à Paris, Patrick Schulmann apparaît adolescent dans un film à sketches de Louis Daquin intitulé «La foire aux cancres» (1963) ou les chroniques d’une année scolaire d’après les perles de l’humoriste Jean-Charles. Débuts sans lendemain car il se prédestine à une carrière éphémère de chanteur à la fin des années soixante. Cette vocation pour la musique ne le quittera car il sera le compositeur des musiques de l’ensemble de ses films ainsi que de chansons pour Georges Moustaki, Serge Reggiani et Jean-Michel Caradec.

Après quelques courts-métrages, dont «Axel et Zoé s’aiment d’amour tendre» (1971) et «L’intrus» (1976), Patrick Schulmann réalise son premier long-métrage «Et la tendresse?... Bordel!...» (1978), comédie qui trace le portrait de trois couples dans leurs rapports intimes allant du romantisme à la pornographie. Ce film où l’on retrouve Jean-Luc Bideau et Marie-Catherine Conti en couple phallocrate, Evelyne Dress et Bernard Giraudeau en couple tendre, Anne-Marie Philipe et Régis Porte en couple romantique atteint le sommet du box-office en attirant plus de trois millions de spectateurs. Sur cette lancée, il dresse un portrait de la société dans «Rendez-moi ma peau» (1980) avec Erik Colin et Bee Michelin puis tourne «Zig Zag Story» (1982) rebaptisé «Et la tendresse?... Bordel 2!...» avec Diane Bellego, Christian François et Fabrice Luchini. Ces deux comédies n’obtiennent hélas pas l’audience escomptée.

Patrick Schulmann renoue avec le succès en adaptant Georges Wolinski dans «Aldo et junior » (1983) avec Aldo Maccione alors au faîte de sa gloire avec les films de Philippe Clair. Á la rentrée 1985, «P.R.O.F.S.» (titre en référence à « M.A.S.H» de Robert Altman) créé la surprise avec ses trois millions d’entrées et révèle au grand public Patrick Bruel et Fabrice Luchini tandis que Christophe Bourseiller, Laurent Gamelon complètent la distribution. Cette comédie qui égratigne les travers de l’Education Nationale permet à Charlotte Julian, Guy Montagné ou Isabelle Mergault de jouer des scènes mémorables. L’année suivante, conforté par ce succès, il retrouve Jean-Luc Bideau et Fabrice Luchini pour «Les oreilles entre les dents», une comédie satirique qui s’avère un terrible échec et l’empêche de se lancer dans d’autres projets cinématographiques. Durant dix ans, il travaille pour la télévision notamment en réalisant des reportages pour «Envoyé Spécial», l’émission de Bernard Benyamin et Paul Nahon diffusée sur France 2.

En 1997, Patrick Schulmann réalise son dernier film «Comme une bête» avec Sagamore Stévenin et Richard Bohringer, une comédie qu’il définit comme «un zapping sur tous les travers de la fin du vingtième siècle», qui passe totalement inaperçu. En 2001, il produit le premier court-métrage de son fils Tristan Schulmann et songe à réaliser une suite à «P.R.O.F.S.» pour laquelle les principaux interprètes donnent leur accord de principe. Mais le 19 mars 2002, il est victime d’un accident de voiture en banlieue parisienne à Neauphle-le-Vieux en perdant le contrôle de son véhicule dans un virage et percutant un car sans passager venant en sens inverse. Admis en urgence dans un hôpital du Chesnay dans les Yvelines, il meurt dans de la nuit.

© Olivier SINQSOUS