1969 Dossier prostitution – de Jean-Claude Roy avec Michel Dacquin, Katia Tchenko & Béatrice Cardon | 1977 Certaines nouvelles – de Jacques Davilla avec Bernadette Lafont, Micheline Presle & Roger Hanin | 1994 Bab El Oued City – de Merzak Allouache avec Nadia Kaci, Mohamed Ourdache & Hassan Abidou | 2007 Cartouches gauloises – de Mehdi Charef avec Mohamed Faouzi Ali Cherif, Thomas Millet & Tolga Cayir | ||
Nadia Samir est née le 12 avril 1947 à Orléansville (Maintenant Chlef) en Algérie Française. Après une formation de comédienne, elle est révélée dans «Mendiants et orgueilleux» (1970) de Jacques Poitrenaud. Son partenaire Georges Moustaki signe également l’adaptation de cette comédie avec l’auteur Albert Cossery. Elle enchaîne les petits rôles au cinéma, notamment face à Alain Delon dans «La race des seigneurs» (1973) de Pierre Granier-Deferre, Simone Signoret dans «La vie devant soi» (1977) de Moshé Mizrahi ou Micheline Presle dans «Certaines nouvelles» (1977) de Jacques Davilla, ainsi que dans des téléfilms ou des feuilletons. Seul le cinéma algérien lui offre un rôle conséquent dans «Leïla et les autres» (1976) de Sid Ali Mazif qui évoque l’émancipation de la femme au Maghreb.
C’est par le biais de la télévision que Nadia Samir va acquérir une notoriété conséquente. Lorsque Hervé Bourges devient président de TF1 en 1983, il décide de mettre à l’antenne les «minorités visibles». A l’époque où le paysage audiovisuel français n’est composé que de quatre chaînes (TF1, Antenne 2, FR3 et Canal+), elle devient la première présentatrice d’origine maghrébine. Au même titre que Sylvette Cabrisseau qui fut la première speakerine noire de la télévision française, son apparition sur le petit écran permet à sa communauté d’être représentée dans les médias. Cette reconnaissance lui vaut également de tourner dans un téléfilm de Roger Hanin «Un coupable» (1987) d’après Jean-Denis Bredin avec Michel Piccoli qui défend un étudiant arabe accusé d’avoir blessé un policier.
Lorsque les speakerines disparaissent du petit écran pour laisser place à des bandes-annonces, Nadia Samir retourne à son métier de comédienne. Sa popularité acquise lui permet d’être sollicitée dans des sitcoms dont les «beurs» sont les vedettes. Pour M6, dans «Sixième gauche» (1989) avec Amidou, elle compose la mère d’une famille d’immigrés d’un immeuble de banlieue. Pour France 3, dans «Fruits et légumes» (1993) sont évoqués les préoccupations quotidiennes d’une famille de commerçants. Cette série permettant à Gad Elmaleh de faire ses débuts de comédien. En 1995, elle participe également à des épisodes de «Studio Sud», une sorte de «Fame» à la française dont Tomer Sisley est l’un des principaux personnages. Mis à part Claude Lelouch pour le premier volet de sa trilogie inachevée «Le genre humain 1: Les Parisiens» (2004), elle n’est demandée par aucun réalisateur français.
Malgré elle, Nadia Samir se trouve cantonnée dans un cinéma communautaire de qualité, souvent présenté dans les festivals. Si sa participation à «Bab El Oued City» (1993) de Merzak Allouache relève de l’anecdotique, elle obtient des rôles plus étoffés dans quelques films arabes. Dans «Le cri des hommes» (1990) de Okacha Touita, elle compose la femme d’un policier qui s’oppose au FLN durant la guerre d’Algérie. En 2005, elle interprète une institutrice dans «Pour dix millions de centimes» de Bachir Derrais où un ingénieur emprunte de l’argent auprès de terroristes pour financer l’hospitalisation de son père. En 2006, on la retrouve dans «Cartouches Gauloises», présenté hors compétition au Festival de Cannes, où le réalisateur Mehdi Charef évoque ses souvenirs d’enfance au cours du dernier printemps avant l’indépendance de l’Algérie. Cette prestation reste sa dernière apparition à l’écran avant son décès des suites d’un cancer dans la nuit du 1er au 2 mai 2011 à l’hôpital parisien de Saint-Antoine.
© Olivier SINQSOUS
1969 | Dossier prostitution – de Jean-Claude Roy avec Michel Dacquin |
1970 | Mendiants et orgueilleux – de Jacques Poitrenaud avec Georges Moustaki |
1971 | Pervertissima / Une femme – de Jean-Louis van Belle avec Maelle Pertuzo |
1973 | La race des seigneurs – de Pierre Granier-Deferre avec Alain Delon |
1976 | Leïla et les autres ( Leila wa wa akhawto / ليلي وغيرها ) de Sid Ali Mazif avec Biyouna |
1977 | La vie devant soi / Madame Rosa – de Moshé Mizrahi
avec Simone Signoret
Certaines nouvelles – de Jacques Davilla avec Bernadette Lafont |
1978 | CM Versailles, peut-être – de Michel Sibra avec Eric Meter |
1988 | Cœur nomade ( ruqayya / megaya ) de Fitouri Belhiba avec Ahmed Sinoussi |
1990 | Le cri des hommes – de Okacha Touita avec Roland Blanche |
1994 | Bab El Oued City – de Merzak Allouache avec Mohamed Ourdache |
1999 | Là-bas… mon pays – de Alexandre Arcady
ave Antoine de Caunes
Seulement voix |
2000 | DO Les gardiennes de la mémoire – de Jacqueline Gozland
Seulement voix & narration |
2003 | Le genre humain, 1ère partie : Les parisiens – de Claude Lelouch avec Michel Leeb |
2005 | Dix millions de centimes – de Bachir Derrais avec Hichem Mesbah |
2007 | Cartouches gauloises – de Mehdi Charef avec Nassim Meziane |