Mae Busch

Fille des artistes de vaudeville Elizabeth Maria Lay et Frederick William Busch, Mae Busch est née le 20 janvier 1891 à Melbourne en Australie où ses parents sont en représentation. Deux ans plus tôt, les Bush avaient eu une autre petite fille, Dorothy, qui ne vécut que quelques mois. Sa mère, connue sous le nom de Dora Revere, travaille pour plusieurs compagnies australiennes; son père rencontre un certain succès comme musicien au sein du Trio Paragon. Après une tournée de concerts en Nouvelle-Zélande, en 1896, la famille part pour les Etats-Unis (via Tahiti) et débarque à San Francisco début 1897. Sa mère intègre le Grand Opera Quartet en février 1897, et joue à l’Orpheum Theatre. Vers la fin de l’année, les Busch déménagent vers à la côte Est. William se produit avec le Trio Paragon (renommé Lelliott Busch & Lelliott) au Théâtre Drexel de Chicago. La petite Annie May est alors placée dans un couvent du New Jersey. En 1903, elle rejoint ses parents pour former le Trio Busch Devere, très actif jusqu’en 1912.

A cette époque, Mae Busch aurait fait sa première apparition au cinéma dans un film de Mack Sennett. C’est en 1915, qu’elle commence vraiment à tourner pour les studios Keystone. Elle est alors l’interprète d’une vingtaine de comédies de deux bobines pour Mack Sennett où elle est la partenaire de Harry Gribbon, Roscoe Fatty Arbuckle, Eddie Foy, Harry McCoy ou Charles Murray. En 1919, elle est engagée par la Paramount Pictures pour être la covedette avec le célèbre illusionniste Harry Houdini dans «The Grimm game» réalisé par Irvin Willat. Dès lors sa côte de popularité ne cesse de s’accroître notamment avec ses rôles de vamp dans «Le passe-partout du diable» (1920) et «Folies de femmes» (1922) deux réalisations de Erich von Stroheim. Elle devient une véritable star avec des films tels que «Calvaire d’apôtre» (1923) de Maurice Tourneur avec Richard Dix, «Âmes à vendre» (1923) de Rupert Hughes avec Frank Mayo, «Married flirts» (1924) de Robert G. Vignola avec John Gilbert et «Le club des trois» (1925) de Tod Browning avec Lon Chaney. En 1926, son contrat avec la MGM est rompu, la belle actrice sombre alors dans une profonde dépression nerveuse.

Par la suite, Mae Busch tourne encore en tête d’affiche dans quelques films produits par les petites compagnies Gotham et Tiffany mais se voit très vite reléguée aux rôles secondaires. Elle est, entre autres, le parfait faire-valoir de Stan Laurel et Oliver Hardy dans quatorze comédies. Elle termine sa prolifique carrière riche de plus de 130 rôles, en apparaissant dans des films comme «Les flibustiers» (1938) de Cecil B. DeMille, «Marie-Antoinette (1938) de W.S. Van Dyke, «La danseuse des Ziegfeld Follies» (1941) de Robert Z. Leonard et «Le dahlia bleu» (1945) de George Marshall.

Mae Busch a été mariée trois fois: la première avec l’acteur Francis McDonald de 1915 à 1922, puis avec John Earl Cassell de 1926 à 1929, et avec l’ingénieur Thomas C. Tate, de 1936 jusqu’à sa mort survenue le 19 avril 1946, dans un sanatorium de San Fernando Valley où elle était hospitalisée depuis cinq mois pour soigner un cancer du côlon. Elle a été incinérée et ses cendres sont restées dans une boîte en carton à l’Hôpital Motion Picture Country Home jusqu’à ce qu’elles soient retrouvées dans les années 1970. L’organisation caritative «The Laurel & Hardy Society» s’est chargée des frais pour qu’elle ait une sépulture décente. Elle repose désormais au Chapel of The Pines de Los Angeles.

© Pascal DONALD