![]() 1945 Peloton d’exécution – de André Berthomieu avec Pierre Renoir, Yvonne Gaudeau & Robert Dalban | ![]() 1945 Roger la honte – de André Cayatte avec Louis Salou, Paul Bernard, Maria Casares & Jean Debucourt | ![]() 1947 Un flic – de Maurice de Canonge avec Suzy Carrier, Raymond Pellegrin, Thomy Bourdelle & Albert Dinan | ![]() 1947 Une belle garce – de Jacques Daroy avec Ginette Leclerc, Marc Valbel, Michel Barbey & Georges Paulais | ||
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Lucien Coëdel naît à Paris le 30 août 1899. Issu d’un milieu modeste, il entre tout jeune à l’usine puis il devient employé chez un courtier en assurances avant de prendre des cours d’art dramatique auprès de Fernand Ledoux.
Il est déjà un comédien accompli, même si la notoriété reste à venir, lorsqu’il commence à faire du cinéma au milieu des années trente mais il doit souvent se contenter de rôles de figuration notamment dans des films maritimes. Lucien Coëdel joue un radio tandis qu’on aperçoit Habib Benglia en matelot dans «Nitchevo» (1936) de Jacques de Baroncelli. Il est promu maître d’équipage dans le film de Robert Siodmak, avec Gabrielle Dorziat, Harry Baur et Robert Lynen qui constituent les membres de la famille «Mollenard» (1938) et Jean Grémillon le fait matelot, tout comme Alain Cuny, dans «Remorques» (1939).
Après l’armistice de juin quarante et l’occupation d’une partie de la France, Lucien Coëdel est figurant dans le premier film français produit sous l’occupation par la firme allemande la Continental-Films: «L’assassinat du Père Noël» (1941) de Christian-Jaque avec Harry Baur, Fernand Ledoux et Robert Le Vigan. Il participe encore à onze autres films jusqu’à la libération en interprétant des rôles toujours secondaires comme par exemple: le patron du «Boxing bar» où se réunissent la fille d’un avocat alcoolique joué par Raimu et ses amis dont Marcel Mouloudji, dans le film de Henri Decoin «Les inconnus dans la maison» (1942); et le Chourineur, truand notoire du feuilleton de Eugène Sue, «Les mystères de Paris», paru cent ans plus tôt dans «Le journal des débats» et dont c’est déjà la huitième adaptation au cinéma en 1943.
Après la guerre, Lucien Coëdel a enfin son premier grand rôle, un agent double au service de la France dans «Peloton d’exécution» (1945) de André Berthomieu, d’après le roman et scénario de Pierre Nord. L’acteur enchaîne avec deux films de André Cayatte sur le thème de l’erreur judiciaire: «Roger la honte» (1945) et «La revanche de Roger la honte», tiré du roman de Jules Mary. Il succède ainsi à Constant Rémy (1933) et à Gabriel Signoret (1922) tandis que l’Espagnol José Buchs a déjà tourné en 1921 une version intitulée «Víctima del odio» avec Florián Rey. Lucien Coëdel est encore en tête d’affiche mais cette fois comme policier dans «Contre-enquête» (1946) de Jean Faurez avec Jany Holt, et «Un flic» (1947) de Maurice de Canonge avec Suzy Carrier. Et même dans «La chartreuse de Parme» (1947) avec Gérard Philipe et Renée Faure il est le chef de la police. Puis il se transforme en dompteur de cirque amoureux de Ginette Leclerc, «La belle garce» (1947) de Jacques Daroy.
Lucien Coëdel promu vedette sur le tard, fait la une des journaux lors de son décès le 28 septembre 1947. Rentrant de nuit en train avec son épouse, la comédienne Lolita de Silva, du lieu de tournage de «La carcasse et le tord-cou» dans lequel il forme un duo avec Michel Simon, il est retrouvé mort sur la voie ferrée à Blaisy-Haut, à une quarantaine de kilomètres de Dijon. L’enquête conclut à un accident. Toutes les intrigues policières ou d’espionnage dont Lucien Coëdel s’est si bien fait l’interprète, peuvent être alors imaginées…
© Caroline HANOTTE

1935 | Lucrèce Borgia – de Abel Gance avec Edwige Feuillère |
1936 | Le coupable – de Raymond Bernard
avec Madeleine Ozeray
Nitchevo / L’agonie du sous-marin – de Jacques de Baroncelli avec Harry Baur |
1937 | Le messager – de Raymond Rouleau
avec Jean Gabin
Mollenard – de Robert Siodmak avec Gabrielle Dorziat |
1939 | Courrier d’Asie – de Oscar Paul Gilbert
avec Louis Florencie
Remorques – de Jean Grémillon avec Charles Blavette Nord-Atlantique – de Maurice Cloche avec Marie Déa |
1940 | La piste du Nord / La loi du Nord – de Jacques Feyder avec Michèle Morgan |
1941 | L’assassinat du Père Noël – de Christian-Jaque
avec Renée Faure
Nous les gosses – de Louis Daquin avec Gilbert Gil Caprices – de Léo Joannon avec Albert Préjean Le pavillon brûle – de Jacques de Baroncelli avec Michèle Alfa Opéra-Musette – de René Lefèvre & Claude Renoir avec Paulette Dubost |
1942 | Voyage sans espoir – de Christian-Jaque
avec Jean Marais
La symphonie fantastique – de Christian-Jaque avec Jean-Louis Barrault Les inconnus dans la maison – de Henri Decoin avec Raimu Le journal tombe à cinq heures – de Georges Lacombe avec Pierre Fresnay |
1943 | Les mystères de Paris – de Jacques de Baroncelli
avec Marcel Herrand
Sortilèges – de Christian-Jaque avec Simone Renant |
1944 | Carmen – de Christian-Jaque avec Viviane Romance |
1945 | La route du bagne – de Léon Mathot
avec Sylvie
Peloton d’exécution – de André Berthomieu avec Pierre Renoir Roger la honte – de André Cayatte avec Louis Salou |
1946 | L’idiot – de Georges Lampin
avec Edwige Feuillère
La revanche de Roger la honte – de André Cayatte avec Maria Casarès Contre-enquête – de Jean Faurez avec Jany Holt |
1947 | La chartreuse de Parme – de Christian-Jaque
avec Gérard Philipe
Un flic – de Maurice de Canonge avec Thomy Bourdelle La carcasse et le tord-cou – de René Chanas avec Michel Simon Une belle garce – de Jacques Daroy avec Ginette Leclerc |