Jean-Paul Sassy

Fils d’un fonctionnaire des Postes et d’une enseignante, Jean-Paul Sassy est né Paul Sassi le 29 décembre 1915 à Tunis, capitale de la Tunisie alors sous protectorat français. Issue d’une famille d’origine Corse, il grandit à Bizerte puis sur la Côte d’Azur. Diplômé en droit et en lettres et passionné par le cinéma, il poursuit ses études à l’IDHEC (Institut des Hautes Etudes Cinématographique). Au cours de la Seconde Guerre Mondiale, il sert vaillamment dans la Résistance, ce qui lui vaudra plusieurs décorations. Son frère cadet Jean (1917/2009) participe aux combats contre l’occupant nazi et connaîtra une longue carrière militaire qui le mènera sur les champs de bataille du Japon, d’Indochine et d’Algérie. Il quittera l’armée en 1971 au grade de Colonel pour rejoindre la direction des usines Citroën. Après la guerre, Jean-Paul Sassy se lance dans le journalisme. Il travaille pour le journal «Volontés de ceux de la Résistance», puis devient rédacteur en chef de la revue «Jeudi-cinéma» en 1947 et de «CinéDigest» en 1951.

Dès la fin des années quarante, Jean-Paul Sassy assiste plusieurs cinéastes, parmi lesquels, André Cayatte sur «Justice est faite» (1950) et l’américain Howard Hawks sur le film historique «La terre des pharaons» (1954) avec Joan Collins et Jack Hawkins. En 1957, il est employé pour conseiller et superviser Claude Chabrol sur «Le beau Serge» et Louis Malle sur «Ascenseur pour l’échafaud» pour leur premier long-métrage. Des films qui marquerons fortement le mouvement de la Nouvelle Vague. L’année suivante, il travaille avec André Haguet pour «Colère froide» un film policier avec Estella Blain en vedette, dirigeant lui-même plusieurs scènes.

En 1960, Jean-Paul Sassy écrit et réalise son premier film, en collaboration avec Jacques Panijel, «La peau et les os», un drame sur l’univers carcéral, avec Gérard Blain et René Dary en tête d’affiche, qui sera couronné du prix Jean-Vigo. Un début dans la mise en scène très prometteur qui hélas ne sera pas suivi par de grandes réalisations pour le grand écran. Seulement deux productions cinématographiques par la suite: «Le petit monstre» (1964), une comédie écrite par Maurice Régamey avec le duo Jean Poiret et Michel Serrault resté longtemps inédit, puis «La maison des amants» (1972) une coproduction franco-canadienne qui connaîtra plusieurs sorties en salle, sous différents titres, sans le moindre succès. C’est la télévision qui lui apporte plus de satisfactions dès la seconde moitié des années soixante. Il adapte, entre autres, deux grands auteurs russes: Anton Tchekhov pour «La cerisaie» (1966) avec Jean Desailly et Simone Valère, puis Maxime Gorky pour «Les bas-fonds» (1968) avec Daniel Gélin. En 1969, il dirige Pierre Fresnay dans l’un de ses tout derniers rôles pour «Tête d’horloge» et, entre 1976 et 1989, il signe une douzaine d’épisodes des «Enquêtes du commissaire Maigret» avec Jean Richard dans le rôle-titre. Il filme également plusieurs émissions télévisées d’information ou de divertissement, telles que: «Cinq colonnes à la une», «Lecture pour tous» ou «Salut à l’aventure».

Entre 1967 et 1969, à la demande des autorités culturelles boliviennes, Jean-Paul Sassy est nommé par l’ORTF et l’UNESCO pour la réorganisation de leur télévision nationale. Alors qu’il travaille encore sur plusieurs projets, il s’éteint le 9 décembre 1992 à Bourg-la-Reine en région parisienne.

© Pascal DONALD – Remerciements à Emmanuel DABAN-HAUROU