![]() 1965 La religieuse – de Jacques Rivette avec Anna Karina, Liselotte Pulver, Micheline Presle & Francisco Rabal | ![]() 1973 Céline et Julie vont en bateau – de Jacques Rivette avec Juliet Berto, Bulle Ogier & Marie-France Pisier | ![]() 1990 La belle noiseuse – de Jacques Rivette avec Michel Piccoli, Jane Birkin & Emmanuelle Béart | ![]() 2001 Va savoir – de Jacques Rivette avec Jeanne Balibar, Sergio Castellitto, Marianne Basler & Catherine Rouvel | ||
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Cinéaste français de la Nouvelle Vague, Jacques Rivette naît à Rouen le 1er mars 1928. Fils de pharmacien, il n’embrasse pas la profession du père, mais se découvre un penchant pour une activité plus artistique. Marqué dans sa jeunesse par la guerre et l’abomination des camps de concentration, il porte sur le monde un regard sans illusion, qui transparaît dans son œuvre, et cache derrière un visage facétieux une personnalité complexe et énigmatique. Il aborde le 7ème Art en animant un ciné-club à Rouen et réalise en 1949 un premier court métrage, «Aux quatre coins». Puis il part à Paris et rejoint avec Eric Rohmer les «Cahiers du cinéma», auprès d’autres critiques nommés François Truffaut, Jean-Luc Godard, Claude Chabrol, pour y imprégner durablement sa marque. Assistant de Jean Renoir au cours des années 1950, il signe un court métrage «Le coup du berger» (1956), vu comme les prémices de la Nouvelle Vague, puis réalise non sans difficultés financières son premier long métrage, «Paris nous appartient» (1958). Complot, mystère, théâtre, les ingrédients qui cimentent sa filmographie sont à l’œuvre. Echaudé par l’échec commercial du film, Jacques Rivette ne reprend les rênes de la caméra que pour «Suzanne Simonin, la religieuse de Denis Diderot» (1965), dont il confie le rôle-titre à Anna Karina. Le film, qui n’est diffusé que deux ans plus tard, conquiert le public et devient l’un des plus grands succès du cinéaste.
À la suite de cette bataille, Jacques Rivette consacre, pour la série télévisée «Cinéaste de notre temps», un portrait à «Jean Renoir» (1967) qui marque un tournant dans son approche du cinéma. Il veut expérimenter de nouvelles voies et envisage notamment de faire moins cas du scénario au profit du jeu et de l’improvisation des acteurs, des décors, de la musique et même de la temporalité. Il se lance alors dans la réalisation de films fleuve, avec d’abord «L’amour fou» (1968), long de plus de 4 heures. Ce drame met en scène une actrice, incarnée par Bulle Ogier, qui tout en jouant Andromaque de Racine, éprouve parallèlement dans sa propre vie les mêmes affres de la jalousie. Plus audacieux encore, «Out 1: noli me tengere» (1970) prolonge sur près de 13 heures un jeu de piste en huit parties mêlant théâtre et société secrète. Autres pans de l’imaginaire foisonnant de l’artiste, «Céline et Julie vont en bateau» (1973) ou «Duelle» (1975) déploient des univers fantastiques qui illustrent l’ambivalence du monde. Avec «Le pont du Nord» (1981), Jacques Rivette revient à un cinéma plus classique, mais toujours imprégné de mystère. C’est avec «La belle noiseuse» (1990), illuminé par Emmanuelle Béart, qu’il recueille une pluie de récompenses. Dans ce film, qualifié de magistral, il se penche sur les ressorts de la création artistique au travers du rapport entre peintre et modèle. Fort de cette consécration, il se tourne vers l’Histoire avec «Jeanne la Pucelle» (1993), qu’interprète Sandrine Bonnaire. Théâtralité de la vie, troubles de l’amour, pouvoirs occultes sont encore au cœur de ses dernières productions, telles «Va savoir» (2001) ou «Ne touchez pas la hache» (2006), inspiré du roman de Balzac «La duchesse de Langeais».
Quel est le but du cinéma? Que le monde réel, tel qu’offert sur l’écran, soit aussi une idée du monde. Il faut voir le monde comme une idée, il faut le penser comme concret». Cette phrase amphigourique rend compte d’une œuvre aussi insondable que fascinante, qui a souvent dérouté le public, mais qui reste emblématique dans l’histoire du cinéma. Jacques Rivette meurt le 29 janvier 2016. Il repose au cimetière Montmartre, aux côtés de François Truffaut. Deux cinéastes amoureux des femmes...
© Isabelle MICHEL

1949 | CM Aux quatre coins – de Jacques Rivette |
1950 | Le château de verre – de René Clément
avec Michèle Morgan
Seulement interprétation CM Le quadrille – de Jacques Rivette avec Jean-Luc Godard |
1952 | CM Le divertissement – de Jacques Rivette avec Jean-Luc Godard |
1954 | CM Bérénice – de Eric Rohmer
avec Teresa Gratia
Seulement directeur de la photographie CM Une visite – de François Truffaut avec Laura Mauri Seulement directeur de la photographie |
1956 | CM Le coup du berger – de Jacques Rivette
avec Anne Doat
+ dialogues & scénario CM La sonate à Kreutzer – de Eric Rohmer avec Jean-Claude Brialy Seulement directeur de la photographie |
1958 | Paris nous appartient – de Jacques Rivette
avec Françoise Prévost
+ dialogues, scénario & interprétation Trophée Sutherland aux prix de l’Institut du Cinéma Britanique, Grande-Bretagne |
1962 | DO Le joli mai – de Chris Marker & Pierre Lhomme
avec Chris Maker
Seulement apparition |
1965 | La religieuse / Suzanne Simonin, la religieuse de Denis Diderot – de Jacques Rivette
avec Anna Karina
+ adaptation, dialogues & scénario |
1966 | TV Cinéaste de nôtre temps : Portrait de Michel Simon par Jean Renoir ou portrait de Jean Renoir par Michel Simon – de Jacques Rivette avec Michel Simon |
1967 | TV Cinéaste de notre temps : Jean Renoir, le patron 1ère partie, la recherche du relatif – de
Jacques Rivette avec Jean Renoir
+ apparition TV Cinéaste de notre temps : Jean Renoir, le patron 2ème partie, la direction d’acteurs – de Jacques Rivette avec Jean Renoir + apparition TV Cinéaste de notre temps : Jean Renoir, le patron 3ème partie, la règle et l’exception – de Jacques Rivette avec Jean Renoir + apparition |
1968 | L’amour fou – de Jacques Rivette
avec Bulle Ogier
+ dialogues & scénario Trophée Sutherland aux prix de l’Institut du Cinéma Britanique, Grande-Bretagne |
1970 | Out 1 : Noli me tengere – de Jacques Rivette & Suzanne Schiffman
avec Juliet Berto
+ scénario Out 1 : Spectre / Out one – de Jacques Rivette avec Françoise Fabian + scénario |
1973 | Céline et Julie vont en bateau – de Jacques Rivette
avec Marie-France Pisier
+ scénario Prix Spécial du Jury au festival international du cinéma de Locarno, Suisse |
1974 | CM Essai sur l’agression – de Jacques Rivette
+ scénario CM Naissance et mort de Prométhée – de Jacques Rivette avec Michael Lonsdale + scénario |
1975 | Duelle [une quarantaine] / Les filles de feu / La vengeresse – de Jacques Rivette
avec Nicole Garcia
+ dialogues & scénario Marie et Julien – de Jacques Rivette Inachevé |
1976 | Noroît / Le bal de l’horreur – de Jacques Rivette
avec Geraldine Chaplin
+ dialogues, scénario & montage |
1977 | Merry-go-round – de Jacques Rivette
avec Joe Dallesandro
+ scénario |
1978 | La mémoire courte – de Edouardo de Gregorio
avec Nathalie Baye
Seulement interprétation |
1980 | CM Paris s’en va – de Jacques Rivette
+ scénario |
1981 | Le pont du Nord – de Jacques Rivette
avec Pascale Ogier
+ scénario |
1983 | L’amour par terre – de Jacques Rivette
avec Jane Birkin
+ scénario |
1984 | Hurlevent – de Jacques Rivette
avec Fabienne Babe
+ scénario |
1988 | La bande des quatre – de Jacques Rivette
avec Benoît Régent
+ scénario Mention d’Honneur au festival international du cinéma de Berlin, Allemagne Prix FIPRESCI au festival international du cinéma de Berlin, Allemagne |
1990 | La belle noiseuse – de Jacques Rivette
avec Emmanuelle Béart
+ scénario Grand Prix du Jury au festival du cinéma de Cannes, France Prix Œcuménique du Jury, Mention Spéciale, au festival du cinéma de Cannes, France Prix du meilleur film par le syndicat français de la critique du cinéma, France Prix LAFCA du meilleur film étranger par l’association des critiques de cinéma de Los Angeles, USA Prix Kinema Junpo du meilleur film en langue étrangère aux Prix Kinema Junpo, Japon TV Cinéaste de notre temps : Jacques Rivette, le veilleur – de Claire Denis & Serge Daney avec Jean-François Stévenin Seulement interprétation |
1993 | Jeanne la pucelle : Les batailles – de Jacques Rivette
avec Sandrine Bonnaire
+ scénario & apparition Jeanne la pucelle : Les prisons – de Jacques Rivette avec Didier Sauvegrain + scénario |
1994 | Haut bas fragile – de Jacques Rivette
avec Marianne Denicourt
+ scénario & apparition |
1995 | DO Lumière et compagnie – de Merzak Allouache, Theo Angelopoulos, Vincente Aranda,
Gabriel Axel, Bigas Luna, John Boorman, Youssef Chahine, Alain Corneau, Costa-
Gavras, Raymond Depardon, Jaco Van Dormael, Francis Girod, Peter Greenaway,
Lasse Hallström, Michael Haneke, Hugh Hudson, James Ivory, Gaston Kaboré, Abbas
Kirostami, Cédric Klapisch, Andreï Konchalovski, Patrice Leconte, Spike Lee, Claude
Lelouch, David Lynch, Ismail Merchant, Claude Miller, Sarah Moon, Idrissa
Ouedraogo, Arthur Penn, Lucian Pintilie, Jacques Rivette, Helma Sanders-Brahms,
Jerry Schatzberg, Nadine Trintignant, Fernando Trueba, Liv Ullmann, Régis
Wargnier, Wim Wenders, Yoshishige Yoshida & Yimou Zhang
Segment « Jacques Rivette, Paris » |
1997 | Secret défense – de Jacques Rivette
avec Jerzy Radziwilowicz
+ dialogues & scénario |
2001 | Va savoir – de Jacques Rivette
avec Marianne Basler
+ scénario Prix Spécial du Jury au festival international du cinéma de Valladolid, Espagne Prix Turia du meilleur film étranger du meilleur film étranger aux prix Turia, Espagne |
2003 | Histoire de Marie et Julien – de Jacques Rivette
avec Anne Brochet
+ scénario |
2006 | Ne touchez pas la hache – de Jacques Rivette
avec Guillaume Depardieu
+ scénario |
2008 | 36 vues du Pic Saint-Loup – de Jacques Rivette
avec Julie-Marie Parmentier
+ scénario |
AUTRES PRIX : | |
Léopard d’Honneur au festival international du cinéma de Locarno, Suisse ( 1991 ) |