![]() 1971 La salamandre – de Alain Tanner avec Bulle Ogier, Jean-Luc Bideau, Véronique Alain & Marcel Vidal | ![]() 1974 Le troisième cri – de Igaal Niddam avec Myriam Mézières, Leyla Aubert, Christine Fersen & Marcel Robert | ![]() 1976 La question – de Laurent Heynemann avec Nicole Garcia, Michel Beaune, Jean Benguigui & Roland Blanche | ![]() 1978 Plurielles – de Jean-Patrick Lebel avec Christine Murillo, Monique Mélinand, Jenny Clève & Michel Valmer | ||
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Jacques Denis est né le 12 mai 1943 à Fès au Maroc, à l’époque du Protectorat français avant l’indépendance du pays en 1956. Alors qu’il s’engage dans la profession de dessinateur publicitaire, il se passionne pour le théâtre et suit les cours de Tania Balachova. Au sein du théâtre décentralisé, il effectue ses débuts sur scène successivement au Théâtre Populaire de Lorraine à Metz, au Théâtre de Champagne à Reims et à la Comédie de Lorraine à Nancy. Mais Jacques Denis se fait véritablement remarquer en Suisse au Théâtre Populaire Romand à La Chaux-de-Fonds dirigé par Charles Joris ou au Théâtre de Carouge-Atelier de Genève. Sous la direction de Armen Godel, il joue «Le testament du chien» d’Ariano Suassuna avec Jean-Luc Bideau, un rôle qui lui vaut d’être remarqué par le réalisateur Michel Soutter qui le fait débuter dans «James ou pas» (1969) présenté à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes. Il retrouve Michel Soutter dans une comédie tournée en noir et blanc «Les arpenteurs» (1971) dont il partage l’affiche avec Marie Dubois et Jean-Luc Bideau. Entre-temps, il est sollicité par Alain Tanner pour «La salamandre» (1970) où il forme un tandem avec Jean-Luc Bideau fasciné par une jeune fille accusée de tentative de meurtre incarnée par Bulle Ogier.
Ces débuts remarqués dans le cinéma helvétique lui permettent d’être dirigé par des réalisateurs français. Il compose l’ami de Philippe Noiret dans «L’horloger de Saint-Paul» (1973) de Bertrand Tavernier, apparaît en maquisard dans «Calmos» (1975) de Bertrand Blier ou joue le mari de Dominique Laffin brutalisé par Gérard Depardieu dans «Dites lui que je l’aime» (1977) de Claude Miller. Dans un registre plus léger, il incarne un journaliste dans «Un nuage entre les dents» (1973) de Marco Pico avec Philippe Noiret. En Suisse, Alain Tanner le dirige à nouveau dans «Le milieu du monde» (1974) avec Philippe Léotard ou «Jonas qui aura 25 ans en l’an 2000» (1976) où il forme un couple avec Miou-Miou.
Pour les cinéphiles, sa prestation la plus remarquée demeure le rôle principal de «La question» (1976) de Laurent Heynemann. Sa composition d’un militant communiste torturé par l’armée française durant la Guerre d’Algérie laisse présager une grande carrière. Mais enfermé dans un cinéma d’auteur à la moindre audience, il n’obtient par la suite que des seconds rôles dans «I comme Icare» (1979) de Henri Verneuil avec Yves Montand ou «Allons z’enfants» (1980) de Yves Boisset. Il a la même exigence à la télévision sous la direction de Michel Polac dans «L’homme sandwich» (1978) ou Jacques Doillon dans «Monsieur Abel» (1982) avec Pierre Dux et Zouc. À l’exception de son interprétation d’un résident anticolonialiste dans «Chocolat» (1987), la carrière se cantonne au petit écran retrouvant pour des compositions anecdotiques Marco Pico. Pour son dernier rôle, il est dirigé par Jacques Fansten pour un second rôle dans le téléfilm de science-fiction «Les zygs, le secret des disparus» (2006).
Délaissé par le cinéma, Jacques Denis intègre la troupe du Nouveau Théâtre de Poche à Genève dont la direction est assurée par Martine Paschoud. Ensemble, ils assurent la mise en scène du «Neveu de Rameau» (1992) de Denis Diderot. En France, il est le partenaire de Denis Lavant et Romane Bohringer dans «Roméo et Juliette» (1995) de Shakespeare mis en scène par Hans Peter Cloos. Jacques Denis décède dans l’anonymat le plus complet le 3 décembre 2015 à Saint-Quentin à l’âge de 72 ans.
© Olivier SINQSOUS

1970 | James ou pas – de Michel Soutter avec Harriet Ariel |
1971 | La salamandre – de Alain Tanner avec Bulle Ogier |
1972 | Les arpenteurs – de Michel Soutter avec Marie Dubois |
1973 | Les vilaines manières – de Simon Edelstein
avec Francine Racette
L’horloger de Saint-Paul – de Bertrand Tavernier avec Philippe Noiret Un nuage entre les dents – de Marco Pico avec Pierre Richard Le milieu du monde – de Alain Tanner avec Juliet Berto |
1974 | Le troisième cri – de Igaal Niddam
avec Myriam Mézières
Pas si méchant que ça – de Claude Goretta avec Marlène Jobert Scènes coupées au montage – Non crédité |
1975 | Calmos / Femmes fatales – de Bertrand Blier avec Bernard Blier |
1976 | Jonas qui aura vingt-cinq ans en l’an deux mille – de Alain Tanner
avec Miou-Miou
La question – de Laurent Heynemann avec Nicole Garcia |
1977 | Dites-lui que je l’aime – de Claude Miller
avec Gérard Depardieu
DO Cinéma mort ou vif – de Urs Graf, Mathias Knauer & Hans Stürm avec Alain Tanner Seulement apparition CM L’arrêt au milieu – de Jean-Pierre Sentier avec Maurice Bénichou |
1978 | Plurielles – de Jean-Patrick Lebel avec Christine Murillo |
1979 | I... comme Icare – de Henri Verneuil
avec Yves Montand
Odo Toum, d’autres rythmes – de Costa Haralambis avec Jean-Luc Bideau La fuite en avant / Le compromis – de Christian Zerbib avec Michel Bouquet |
1980 | Allons z’enfants – de Yves Boisset
avec Jean-Pierre Aumont
Instants de vie / Instinct de femme – de Claude Othin-Girard avec Dominique Laffin |
1984 | Notre histoire – de Bertrand Blier avec Alain Delon |
1985 | Swing troubadour – de Bruno Bayen avec Bérangère Bonvoisin |
1987 | Chocolat – de Claire Denis avec Isaach de Bankolé |
1992 | La petite apocalypse – de Costa-Gavras avec André Dussollier |
1993 | La cavale des fous – de Marco Pico avec Michel Piccoli |
1995 | Le dernier des pélicans – de Marco Pico avec Christine Murillo |
1996 | Fourbi – de Alain Tanner avec Karin Viard |
2002 | Ce jour-là – de Raoul Ruiz avec Bernard Giraudeau |