Elisabeth Rappeneau

Née le 19 janvier 1940 à Auxerre, Elisabeth Rappeneau passe son enfance dans l’Yonne où son père dirige une entreprise de travaux publics. Issue d’une fratrie de quatre enfants, elle est la sœur cadette de Jean-Paul Rappeneau. Alors que son frère s’engage dans une carrière de scénariste pour Alain Cavalier ou Philippe de Broca, elle débute au cinéma en devenant script. Ainsi pendant une vingtaine d’années, elle assure la continuité de la réalisation de long-métrage. Elle assiste, à plusieurs reprises Alain Cavalier ou Louis Malle à l’époque de la «Nouvelle Vague». Les années soixante-dix marquent une collaboration fructueuse avec Yves Robert du «Grand blond avec une chaussure noire» (1972) à «Nous irons tous au paradis» (1977). À cette période, les professionnels la surnomment affectueusement Babou.

En 1975, Elisabeth Rappeneau devient scénariste pour deux comédies-cultes réalisées par son frère «Le sauvage» (1975) et «Tout feu, tout flamme» (1981). Elle collabore également au scénario de deux autres comédies «Le jumeau» (1984) de Yves Robert avec Pierre Richard et «Une femme ou deux» (1985) de Daniel Vigne avec Gérard Depardieu et Sigourney Weaver. En 1987, elle passe à la réalisation avec «Fréquence meurtre» où Catherine Deneuve compose une psychiatre menacée lors de ses émissions de radio. Adapté du roman «When the dark man calls», elle en signe le scénario avec Jacques Audiard. L’intrigue évoque les films «Piège à minuit» avec Doris Day ou «Meurtre en 45 tours» avec Danielle Darrieux. En dépit d’un casting complété par André Dussollier et Martin Lamotte, le film atteint péniblement les 500 000 entrées et marque l’unique long-métrage de la réalisatrice pour le cinéma. Mais dès lors, elle mène une carrière prolifique de mise en scène pour la télévision.

Pour son premier téléfilm, Elisabeth Rappeneau dirige Christian Clavier et Carmen Maura dans «Mieux vaut courir» (1989), adaptant là une «Série Noire» de Charles Williams. Sa notoriété lui permet de solliciter des vedettes du grand écran comme Marthe Keller et Clémentine Célarié dans «Turbulence» (1992), Marie Trintignant et Lambert Wilson dans «Le secret d’Iris» (1995) ou André Dussollier et Marie-France Pisier dans «Notre homme» (1995). Elle réalise quatre épisodes de la série «Julie Lescault» (1993/1995) avec Véronique Genest. Elle réunit Robin Renucci, Marie Trintignant et Michel Aumont dans «La famille Sapajou» (1996). Le succès de ce téléfilm est prolongé par deux autres volets où Barbara Schulz reprend le rôle de Marie Trintignant. Elle tourne avec Richard Bohringer dans «Telle mère, telle fille» (1997) et un épisode de «Un homme en colère» (1999) et poursuit une collaboration active avec Pierre Arditi dans plusieurs téléfilms. Elle adapte à deux reprises Guy de Maupassant «Une vie» (2004) avec Barbara Schulz et «La maison Tellier» (2007) avec Catherine Jacob. Sous sa direction, Michel Boujenah et Charles Berling sont les interprètes des épisodes de la série «Les inséparables» (2005). Elle met en scène un scénario de Jean-Loup Dabadie «Gérald K Gérald» (2010) avec François Morel. Dans «J’ai peur oublié» (2011), Clémentine Célarié compose une femme atteinte de la maladie d’Alzheimer qui vaut un prix d’interprétation à l’actrice au Festival de la fiction de la Rochelle.

Pour sa dernière réalisation, elle sollicite son interprète fétiche Catherine Jacob pour «Je vous présente ma femme» (2020). Elisabeth Rappeneau décède le 2 janvier 2020 à Paris.

© Olivier SINQSOUS