![]() 1973 Brèves vacances (una breve vacanza) de Vittorio De Sica avec Renato Salvatori & José María Prada | ![]() 1975 L’héritage (l’eredità Ferramonti) de Mauro Bolognini avec Anthony Quinn & Dominique Sanda | ![]() 2002 Nos meilleures années (la meglio gioventù) de Marco Tullio Giordana avec Luigi Lo Cascio & Jasmine Trinca | ![]() 2013 Pasolini – de Abel Ferrara avec Willem Dafoe, Nineto Davoli, Riccardo Scamarcio & Valerio Mastandrea | ||
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Née le 30 avril 1931, à Milan, Adriana Asti est le contraire d’une starlette. Sa carrière, qui se place, dès le début, sous les auspices de grands noms du théâtre, comme Luchino Visconti ou le metteur en scène Giorgio Strehler, lui donne, du moins à la scène, la réputation d’une actrice «intellectuelle», d’autant qu’elle fréquente des écrivains comme Natalia Ginzburg ou Alberto Moravia. Visconti la dirige dans «Les sorcières de Salem», de Arthur Miller. Avec Strehler, elle joue dans «Le Revizor», de Gogol, ou «Arlequin serviteur de deux maîtres», de Goldoni. Tout au long de son riche parcours théâtral, qui s’achève, en 2010, par la pièce de Beckett, «Oh les beaux jours», qui vit le triomphe de Madeleine Renaud, elle aborde aussi les pièces de Pirandello, George Bernard Shaw ou même André Roussin.
A l’écran, où elle débute en 1956, Adriana Asti collabore avec les grands noms du cinéma italien, à commencer par Pier Paolo Pasolini, qu’elle connaît bien et qui la fait tourner dans son premier film, «Accatone» (1960). Pour Luchino Visconti, elle tient un petit rôle dans «Rocco et ses frères» (1960), et campe l’actrice chargée de déniaiser le Roi de Bavière Louis II dans «Le crépuscule des dieux» (1972). Et elle est Gina, la tante amoureuse de son neveu Fabrizio, Francisco Barilli, dans «Prima della rivoluzione» (1964), de Bernardo Bertolucci, que Adriana Asti devait épouser trois ans plus tard. Le film marque un important jalon dans la maturation des idées et de la contestation qui va conduire à mai 68. Adriana Asti tourne pour d’autres maîtres du cinéma, comme Mauro Bolognini, qui la dirige dans «Vertiges» (1975), avec Marcello Mastroianni, et «L’héritage» (1975), où elle incarne une fille en conflit avec son père enrichi dans le commerce, Anthony Quinn. Vittorio De Sica fait aussi appel à l’actrice, qui figure dans l’avant-dernier film du grand cinéaste, «Una breva vacanza» (1973), auprès de Florinda Bolkan.
Mais l’actrice, qui aime aussi s’amuser, figure dans des films plus légers, et notamment ces fameuses «comédies à l’italienne», comme «Mais qui donc porte la culotte?» (1972), de Giorgio Capitani, ou «Ce cochon de Paolo» (1972), de Marco Vicario, avec Giancarlo Giannini. Elle n’hésite pas non plus à s’encanailler dans des films un peu osés, pour l’époque, ou même érotiques, comme «Les pages galantes et scandaleuses» (1972), de Manlio Scarpelli, où elle incite sa fille à se prostituer, ou «Caligula» (1978), de Tinto Brass, où elle campe l’épouse d’un notable romain, bannie par l’Empereur. Dans «Mon cher neveu» (1974), de Franco Rossetti, elle cherche à retarder le départ de ses neveux à la guerre en les séduisant tour à tour. Et elle ne recule pas devant un strip-tease sur le quai de la gare pour les faire descendre du train! Des rôles un peu sulfureux, qui ne sont pas sans rappeler le répertoire de Laura Betti.
Elle rend aussi hommage à son ami Pasolini en participant au film de Marco Tullio Giordana, «Pasolini, mort d’un poète» (1994), qui évoque l’assassinat du cinéaste et le procès de son meurtrier, et en incarnant sa mère, Susanna, dans «Pasolini» (2013), le biopic de Abel Ferrara. Jusqu’au bout, les choix de Adriana Asti restent très divers, sa filmographie oscillant entre «Duo pour cannibales» (1969), où l’essayiste engagée Susan Sontag lui confie le rôle de l’épouse d’un ancien gauchiste, et «Le pétomane» (1983), qui évoque la carrière d’un célèbre artiste de music-hall, interprété par un Ugo Tognazzi plus cabotin que jamais. Adriana Asti nous a quitté, dans son sommeil, le 31 juillet 2025.
© Jean-Pascal LHARDY

1948 | CM Buio in sala – de Dino Risi |
1956 | Città di notte – de Leopoldo Trieste
avec Henri Vilbert
Guendalina – de Alberto Lattuada avec Raf Vallone Seulement voix italienne de Jacqueline Sassard Dix mille chambres à coucher ( ten thousand bedrooms ) de Richard Thorpe avec Dean Martin Seulement voix italienne de Anna Maria Alberghetti |
1957 | Rien que nous deux ( i sogni nelle cassetto ) de Renato Castellani
avec Enrico Pagano
Seulement voix italienne de Lea Massari Susanna à la crème ( Susanna tutta panna / Susana, pura nata ) de Steno avec Nino Manfredi Seulement voix italienne de Marisa Allasio Primo applauso – de Pino Mercanti avec Claudio Villa Seulement voix italienne de Eva Vanicek |
1958 | Un morceau de ciel ( un ettaro di cielo ) de Aglauco Casadio
avec Marcello Mastroianni
Seulement voix italienne de Rosanna Schiaffino Vent du sud ( vento del sud ) de Enzo Provenzale avec Renato Salvatori Seulement voix italienne de Claudia Cardinale |
1959 | Débrouillez-vous ! ( arrangiatevi ! ) de Mauro Bolognini
avec Peppino De Filippo
Le cameriere – de Carlo Ludovico Bragaglia avec Ugo Tognazzi Seulement voix italienne de Marina Malfati Tous amoureux ( tutti innamorati ) de Giuseppe Orlandini avec Nando Bruno Seulement voix italienne de Jacqueline Sassard Eté violent ( l’estate violente ) de Valerio Zurlini avec Jean-Louis Trintignant Seulement voix italienne de Jacqueline Sassard Le dialogue des carmélites – de Raymond Leopold Bruckberger & Philippe Agostini avec Jeanne Moreau Seulement voix italienne de Pascale Audret Les adolescentes ( i dolci inganni ) de Alberto Lattuada avec Christian Marquand Seulement voix italienne de Catherine Spaak |
1960 | Rocco et ses frères ( Rocco e i suoi fratelli ) de Luchino Visconti
avec Alain Delon
Accattone – de Pier Paolo Pasolini avec Franco Citti La fille à la valise ( la ragazza con la valigia ) de Valerio Zurlini avec Jacques Perrin Seulement voix italienne de Claudia Cardinale Les dauphins ( i delfini ) de Francesco Maselli avec Gérard Blain Seulement voix italienne de Claudia Cardinale |
1961 | Cronache del’22 – de Francesco Cinieri, Guidarino Guidi, Giuseppe Orlandini, Moraldo Rossi
& Stefano Ubezio avec Renato Montalbano
Segment « Giorno di paga » de Guidarino Guidi Les lions sont lâchés – de Henri Verneuil avec Jean-Claude Brialy Seulement voix italienne de Claudia Cardinale |
1961 | Boccace 70 ( boccacio 70 ) de Luchino Visconti, Federico Fellini, Mario Monicelli & Vittorio
avec Tomas Milian
Seulement voix italienne de Romy Schneider – Segment « Il lavoro » de Luchino Visconti |
1962 | Le désordre ( il disordine ) de Franco Brusati
avec Louis Jourdan
Les heures de l’amour ( le ore dell’amore ) de Luciano Salce avec Ugo Tognazzi Seulement voix italienne de Emmanuelle Riva La bella di lodi – de Mario Missiroli avec Renato Montalbano Seulement voix italienne de Stefania Sandrelli Mafioso – de Alberto Lattuada avec Alberto Sordi Seulement voix italienne de Norma Bengell |
1963 | 8 ½ / Huit et demi ( otto e mezzo ) de Federico Fellini
avec Sandra Milo
Seulement voix italienne de Edy Vessel Amours sans lendemain ( un tentativo sentimentale ) de Pasquale Festa Campanile & Massimo Franciosa avec Jean-Marc Bory Seulement voix italienne de Letícia Román |
1965 | Je la connaissais bien ( io la conoscevo bene ) de Antonio Pietrangeli
avec Nino Manfredi
Seulement voix italienne de Karin Dor A l’italienne ( made in Italy ) de Nanni Loy avec Walter Chiari Seulement voix italienne de Catherine Spaak Les saisons de notre amour ( le stagioni del nostro amore ) de Florestano Vancini avec Enrico Maria Salerno Seulement voix italienne de Anouk Aimée |
1967 | Caprices à l’italienne / La contestation ( capriccio all’italiana ) de Pier Paolo Pasolini, Mauro
Bolognini, Mario Monicelli, Franco Rossi, Pino Zac & Steno
avec Totò
Segment « Che cosa sono le nuovole ? » de Pier Polo Pasolini |
1968 | Les visionnaires ( i visionari ) de Maurizio Ponzi
avec Jean-Marc Bory
Più tardi Claire / Più tardi, Claire, più tardi – de Brunello Rondi avec Gary Merrill Disons un soir à dîner ( metti una sera a cena ) de Giuseppe Patroni Griffi avec Tony Musante |
1969 | Duo pour cannibales ( duett för kannibaler ) de Susan Sontag avec Gösta Ekman Jr. |
1971 | Homo eroticus – de Marco Vicario
avec Luciano Salce
Anche se volessi lavorare, che faccio ? – de Flavio Mogherini avec Ninetto Davoli Mourir d’amour ( d’amore si muore ) de Carlo Carunchio avec Silvana Mangano |
1972 | Les pages galantes et scandaleuses ( le notti peccaminose di Pietro l’Aretino ) de Manlio
Scarpelli avec Tiberio Murgia
Le crépuscule des dieux ( Ludwig ) de Luchino Visconti avec Trevor Howard Mais qui donc porte la culotte ? ( la schiava io ce l’ho e tu no ) de Giorgio Capitani avec Gordon Mitchell Ce cochon de Paolo ( Paolo il caldo ) de Marco Vicario avec Giancarlo Giannini |
1973 | Brèves vacances ( una breve vacanza ) de Vittorio De Sica
avec Renato Salvatori
Ruban d’Argent du meilleure second rôle féminin par le syndicat des journalistes de cinéma, Italie Gobelet d’Or de la meilleure actrice à la cérémonie des Gobelets d’Or, Italie Amore e ginnastica – de Luigi Filippo D’Amico avec Senta Berger Amarcord – de Federico Fellini avec Bruno Zanin Seulement voix italiennes de Magali Noël & Josiane Tanzelli |
1974 | Mon cher neveu ( nipoti miei diletti ) de Franco Rossetti
avec Marc Porel
Le fantôme de la liberté – de Luis Buñuel avec Michel Piccoli Il trafficone – de Bruno Corbucci avec Carlo Giuffrè Preuves d’amour ( la prova d’amore ) de Tiziano Longo avec Gabriele Ferzetti Zorro ( el Zorro la belva del Colorado / el Zorro ) de Duccio Tessari avec Stanley Baker En deux mille, il conviendra de bien faire l’amour ( conviene far bene l’amore ) de Pasquale Festa Campanile avec Gigi Proietti La faille ( der dritte grad / la smagliatura ) de Peter Fleischmann avec Mario Adorf |
1975 | Vertiges / En descendant les marches d’antan ( per le antiche scale ) de Mauro Bolognini
avec Marcello Mastroianni
Che dice donna dice donna – de Tonino Cervi avec Giuseppe Anatrelli Segment « La donna erotica » L’héritage ( l’eredità Ferramonti / the inheritance ) de Mauro Bolognini avec Anthony Quinn Ruban d’Argent du meilleure second rôle féminin par le syndicat des journalistes de cinéma, Italie |
1976 | Un amore targato Forlì – de Riccardo Sesani
avec Leonard Mann
Maschio latino cercasi / L’affare si ingrossa – de Giovanni Narzisi avec Carlo Giuffrè Segment « Scambio made in Germany » Stato interessante – de Sergio Nasca avec Luca Sportelli Segment « N°3 » |
1977 | Un cuore semplice – de Giorgio Ferrara
avec Joe Dallesandro
Black journal ( gran bollito / la signora degli orrori ) de Mauro Bolognini avec Max von Sydow |
1978 | Caligula ( Caligola / io, Caligola / Caligula, my son ) de Tinto Brass avec Malcolm McDowell |
1979 | Action – de Tinto Brass
avec John Steiner
La cité des femmes ( la città delle donne ) de Federico Fellini avec Ettore Manni Seulement voix italienne de Bernice Stegers |
1983 | Le pétomane ( il petomane ) de Pasquale Festa Campanile avec Ugo Tognazzi |
1988 | Chimère – de Claire Devers avec Béatrice Dalle |
1989 | Les petits vélos / Les p’tits vélos ( il prete bello ) de Carlo Mazzacurati avec Jessica Forde |
1994 | Pasolini, mort d’un poète ( Pasolini, un delitto italiano ) de Marco Tullio Giordana avec Carlo De Filippi |
1995 | La septième demeure ( a hetedik szoba ) de Márta Mészáros
avec Jan Nowicki
Le cri de la soie – de Yvon Marciano avec Sergio Castellitto |
1996 | Mange ta soupe – de Mathieu Amalric avec Laszló Szábó |
1999 | Nag la bombe – de Jean-Louis Milesi
avec Vincent Elbaz
Una vita non violenta – de David Emmer avec Ninetto Davoli |
2001 | Il buma – de Giovanni Massa avec Jacques Boudet |
2002 | Bimba : È clonata una stella – de Sabina Guzzanti
avec Antonio Catania
Tosca e altre due – de Giorgio Ferrara avec Franco Interlenghi Nos meilleures années ( la meglio gioventù ) de Marco Tullio Giordana avec Luigi Lo Cascio Ruban d’Argent de la meilleure actrice par le syndicat des journalistes de cinéma, Italie Prix Spécial du Jury pour son interprétation par l’association de la presse étrangère, Rome, Italie Ciak d’Or de la meilleure actrice dans un second rôle par les lecteurs du magazine Ciak, Italie |
2004 | Une fois que tu es né... ( quando sei nato non puoi più nasconderti ) de Marco Tullio Giordana avec Alessio Boni |
2005 | CM Trailer for a remake of Gore Vidal’s Caligula – de Francesco Vezzoli avec Benicio Del Toro |
2007 | DO Le ragazze di Milano – de Tonino Curagi & Anna Gorio
avec Valentina Cortese
Seulement apparition |
2008 | L’ultimo Pulcinella – de Maurizio Scaparro
avec Jean Sorel
DO In memoria di un signore amico – de Rocco Talucci avec Lino Capolicchio Seulement apparition |
2010 | Impardonnables – de André Téchiné avec André Dussollier |
2013 | Pasolini – de Abel Ferrara
avec Willem Dafoe
Ruban d’Argent Spécial pour son interprétation par le syndicat des journalistes de cinéma, Italie CM Istintobrass – de Massimiliano Zanin avec Helen Mirren Seulement apparition |
2014 | Journal d’une femme de chambre – de Benoît Jacquot avec Vincent Lindon |
2015 | DO Pier Paolo Pasolini. Il santo infame – de Graziano Conversano & Daniele Ongaro
avec Ugo Gregoretti
Seulement apparition DO Pasolini maestro corsaro – de Emanuela Audisio avec Dante Ferretti Seulement apparition |
2017 | Nome di donna – de Marco Tullio Giordana avec Valerio Binasco |
2018 | CM Donna Fabia – de Marco Tullio Giordana avec Andreapietro Anselmi |
2019 | DO Devant moi le Sud ( vor mir der Süden ) de Pepe Danquart
avec Christian Corradini
Seulement apparition |
2022 | DO Franco Zeffirelli conformista ribelle – de Selma Dell’Olio
avec Plácido Domingo
Seulement apparition |
AUTRES PRIX : | |
David Spécial, Italie ( 1974 ) |