
Alejandro Angulo León, dit Álex Angulo, est un acteur phare du cinéma espagnol. Né le 12 avril 1953 à Erandio dans le pays basque, il se destine à l’enseignement. Mais sa vocation est ailleurs. L’estrade des salles de classe est trop étroite pour étancher sa soif de représentation. Il embrasse la carrière artistique en rejoignant à l’âge de 23 ans une troupe de théâtre indépendante à Bilbao et donne libre cours à son talent de comédien qu’il déploie ensuite sur le grand comme sur le petit écran.
Son premier rôle au cinéma, Álex Angulo le doit à Imanol Uribe dans «La fuga de Segovia» (1981), film sur fond de terrorisme qui, comme les suivants, ne lui permet pas encore de s’imposer. Sa rencontre avec le cinéaste Álex de la Iglesia quelques années plus tard marque un tournant décisif dans sa carrière. Il sort de l’ombre avec «Action mutante» (1992), film d’anticipation autour du handicap physique, puis surtout avec «Le jour de la bête» (1995), de ce même réalisateur, pour lequel il obtient le rôle titre du prêtre, acharné à empêcher la naissance de l’Antéchrist. Dès lors, Álex Angulo ne cesse plus de tourner. Il est repéré par les plus grands cinéastes de sa génération, tel Pedro Almodóvar qui lui propose le rôle du chauffeur de bus dans son film «En chair et en os» (1997), auprès de Penélope Cruz et Javier Bardem. Un rôle secondaire qui n’en est pas moins mémorable. L’acteur renoue l’année suivante avec Álex de la Iglesia dans une comédie «Mort de rire» (1998), où il joue les médiateurs entre deux clowns rivaux qui se détestent. N’hésitant pas à alterner les genres, il se retrouve dans le casting de «Ma mère préfère les femmes» (2001), comédie de Daniela Féjerman et Inès Paris. Dans «Todo menos la chica» (2001) de Jesús R. Delgado, il est trafiquant de drogues. Et le thriller «The Blackwoods» (2006) de Koldo Serra lui ouvre les frontières aux côtés de Gary Oldman et Virginie Ledoyen. Il se fait particulièrement remarquer dans «Le labyrinthe de Pan» (2005), film fantastique du réalisateur mexicain Guillermo del Toro, par sa subtile interprétation d’un digne et courageux médecin, allié des maquisards dans l’Espagne de Franco. Il élargit ensuite l’éventail de ses compositions dans des films comme «La maison de mon père» (2008) de Gorka Merchán, «Hot school» (2008) de Fernando González Molina, plus grand public, ou encore parmi les têtes d’affiche dans «Area de descanso» (2011) de Michael Aguiló.
Qu’il tourne dans des productions comiques ou plus graves, qu’il reste le plus souvent cantonné dans des rôles secondaires, Álex Angulo n’est jamais insignifiant et parvient à donner à ses personnages une authenticité, une présence tour à tour sobre ou drôle, sachant tirer parti de son physique banal et de sa généreuse pilosité faciale pour faire rire ou inquiéter. Travailleur acharné, il enchaîne courts et longs métrages, tout en étant sollicité pour des séries télévisées espagnoles. C’est avec «Periodistas» qu’il connaît son plus grand succès, série dans laquelle il campe un inoubliable et attachant journaliste, Blas Castellote.
Au mois d’avril 2014, Álex Angulo participe à un court métrage intitulé «Post mortem». Ironie du destin, l’acteur meurt tragiquement quelques mois plus tard, le 20 juillet 2014 à l’âge de 61 ans, dans un accident de voiture au nord de l’Espagne. Comédien encensé, mais aussi homme de cœur, discret sur sa vie privée, Álex Angulo n’a jamais cherché à attirer l’attention sur lui. Mais il a su rendre captivants les personnages qu’il a incarnés tout au long de sa prolifique carrière. Un talent rare!
© Isabelle MICHEL

1981 | La fuga de Segovia – de Imanol Uribe avec Xabier Elorriaga |
1986 | El amor de ahora – de Ernesto del Río avec Klara Badiola |
1987 | Tu novia está loca – de Enrique Urbizu avec Antonio Resines |
1989 | El anónimo... ¡vaya papelón! – de Alfonso Arandia avec Miguel Molina |
1990 | Todo por la pasta – de Enrique Urbizu avec María Barranco |
1991 | Le roi ébahi ( el rey pasmado / o rei pasmado ) de Imanol Uribe
avec Fernando Fernán Gómez
CM Mirindas asesinas – de Álex de la Iglesia avec Saturnino García |
1992 | Action mutante ( acción mutante ) de Álex de la Iglesia
avec Rossy de Palma
DO Como se hizo : Acción mutante – de Adolfo Dufour avec Alex de la Iglesia Seulement apparition CM Entretiempo – de Santiago García de Leániz avec Icíar Bollaín |
1993 | CM Los amigos del muerto – de Icíar Bollaín avec Cayetana Guillén Cuervo |
1994 | Los peores años de nuestra vida – de Emilio Martínez Lázaro
avec Gabino Diego
Sálvate si puedes – de Joaquín Trincado avec Fernando Guillén CM La leyenda de un hombre malo – de Myriam Ballesteros avec Karra Elejalde |
1995 | Le jour de la bête ( el día de la bestia ) de Álex de la Iglesia
avec Santiago Segura
Prix du meilleur acteur aux Prix Ondas de Barcelone, Espagne Hola, ¿estás sola? – de Icíar Bollaín avec Candela Peña Así en el cielo como en la tierra – de José Luis Cuerda avec Francisco Rabal Matías, juez de línea – de Santiago Aguilar & Luis Guridi avec Alicia Sánchez Brujas – de Álvaro Fernández Armero avec Penélope Cruz CM Lourdes de segunda mano – de Chema de la Peña avec Nathalie Seseña + production CM La boutique del llanto – de Iñaki Peñafiel avec María Pujalte CM Au revoir Toby, au revoir ! ( adiós Toby, adiós ) de Ramón Barea avec Mariví Bilbao |
1996 | Calor... y celos – de Javier Rebollo
avec Fernando Guillén Cuervo
Seulement voix Sólo se muere dos veces – de Esteban Ibarretxe avec Narciso Ibáñez Menta Dos por dos – de Eduardo Mencos avec Mari Carmen Tovar CM Ya vienen los reyes – de Luis Oliveros avec José María Sacristán |
1997 | En chair et en os ( carne trémula ) de Pedro Almodóvar
avec Angela Molina
Grandes ocasiones – de Felipe Vega avec Leonor Watling CM Un solo de cello – de Daniel Cebrián avec Úrsula García Sánchez CM Muerto de amor – de Ramón Barea & José María Lara avec Esther Velasco CM Luis Soto – de Irene Arzuaga avec Amaia Lizarralde CM Completo confort – de Juan Flahn avec Silvia Marsó |
1998 | Les années volées ( los años bárbaros ) de Fernando Colomo
avec Samuel Le Bihan
Mort de rire ( muertos de risa ) de Álex de la Iglesia avec El Gran Wyoming CM Lorca – de Iñaki Elizalde avec Miguel Bosé |
1999 | Sexo por compasión – de Laura Mañá avec Pilar Bardem |
2001 | Ma mère préfère les femmes [surtout les jeunes...] ( a mi madre le gustan las mujeres ) de
Daniela Féjerman & Inés París
avec Rosa Maria Sardà
Todo menos la chica – de Jesús R. Delgado avec Nathalie Seseña No somos nadie – de Jordi Mollà avec Candela Peña |
2002 | Poniente – de Chus Gutiérrez
avec Cuca Escribano
El oro de Moscú – de Jesús Bonilla avec Concha Velasco CM Yo me adapto – de Diego Lublinsky & Guido Lublinsky avec Mónica Ballesteros CM Un mal viaje – de Freddie Cheronne avec Natalia Pallas |
2003 | El coche de pedales – de Ramón Barea
avec Rosana Pastor
CM Expreso nocturno – de Imanol Ortiz López avec Enrique Martínez |
2004 | Isi/Disi : Amor a lo bestia – de Chema de la Peña
avec Santiago Segura
CM Lo que el ojo no ve – de José Braña avec Fernando Lorenzo CM Dientes de leche – de Claus Groten avec Saioa Burutaran CM Manolito Espinberg, une vie de cinéma – de Miguel C. Rodríguez & Luis Francisco Pérez avec Fabrice Ferra Seulement apparition |
2005 | Otros días vendrán – de Eduard Cortés
avec Cecilia Roth
Le labyrinthe de Pan ( el laberinto del fauno ) de Guillermo del Toro avec Maribel Verdú CM A falta de pan – de Martín Rosete avec Amparo Baró |
2006 | The Blackwoods ( bosque de sombras ) de Koldo Serra avec Gary Oldman |
2007 | Casual day – de Max Lemcke
avec Luis Tosar
DA La crise carnivore ( la crisis carnívora ) de Pedro Rivero Seulement voix CM Limoncello – de Luiso Berdejo, Borja Cobeaga &Jorge Dorado avec Marta Rubio |
2008 | La maison de mon père ( la casa de mi padre ) de Gorka Merchán
avec Emma Suárez
Imago mortis – de Stefano Bessoni avec Geraldine Chaplin Hot school ( fuga de cerebros ) de Fernando González Molina avec Amaia Salamanca CM El hueco de Tristán Boj – de Paula Ortiz avec Jorge Rodríguez Gascón |
2009 | CM Universos – de José Corbacho & Juan Cruz
avec Martiño Rivas
CM Enarmonía – de David R. Losada avec Miguel Ángel Jenner |
2010 | El gran Vázquez – de Óscar Aibar
avec Santiago Segura
Un mundo casi perfecto – de Esteban Ibarretxe & José Miguel Ibarretxe avec Javier Merino CM Desastre[s] – de Ivan Cortazar avec Itziar Aizpuru |
2011 | Área de descanso – de Michael Aguiló
avec Teresa Fernández Ramos
Chrysalis ( de tu ventana a la mía ) de Paula Ortiz avec Maribel Verdú Los muertos no se tocan, nene – de José Luis García Sánchez avec Silvia Marsó CM La mujer del hatillo gris – de Luis Trapiello avec María Botto |
2012 | Zipi y Zape y el club de la canica – de Oskar Santos
avec Javier Gutiérrez
CM Agua ! – de Mikel Rueda avec Fernando Tielve |
2013 | A escondidas – de Mikel Rueda
avec Ramón Agirre
CM 3665 – de Miguel Ángel Refoyo avec Raúl Prieto Seulement voix & narration CM Namnala – de Nacho Solana avec Babou Cham |
2014 | Justi&Cia – de Ignacio Estaregui
avec Marta Larralde
CM Post mortem – de Jaione Daubagna avec Amaia Iraundegi |