![]() 1949 Zone frontière – de Jean Gourguet avec Alexandre Rignault, Zizi Saint-Clair, André Le Gall & Renou | ![]() 1955 Les carottes sont cuites – de Robert Vernay avec Raymond Souplex, Jane Sourza & Lucien Baroux | ![]() 1984 La smala – de Jean-Loup Hubert avec Victor Lanoux, Josiane Balasko, Dominique Lavanant & Luis Rego | ![]() 2011 Laurence anyways – de Xavier Dolan avec Melvil Poupaud, Nathalie Baye, Yves Jacques & Suzanne Clément | ||
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Lorsque la petite Perrette Guillermain vient au monde à Paris le 22 Avril 1930, elle est déjà officiellement Perrette Souplex puisque son papa, Raymond Guillermain, est déjà connu sous le pseudonyme de Raymond Souplex. À sa naissance, il est alors chansonnier mais pas encore l’acteur follement populaire qu’il sera bientôt. Au milieu des années 30, la télévision n’a pas encore envahi les foyers français et la radio y règne en maître. En 1937, Raymond Souplex flanqué de son indissociable acolyte Jane Sourza crée «Sur le banc» une émission humoristique mettant en scène un couple de tendres clochards pleins de verve et d’humour. Le succès est colossal. Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, papa intègre le réseau Praxitèle sous le pseudonyme de Surban (allusion à… «Sur le banc»). On lui reprochera de s’être produit dans les usines allemandes où travaillent de nombreux Français du STO. Plus tard, Perrette défendra la réputation de son père, puis sa mémoire avec beaucoup de véhémence.
De son côté, Perrette Souplex a bien grandi et la Guerre terminée elle est diplômée du Conservatoire d’Art dramatique de Paris, ce qui fait la grande fierté de son père qui a échoué au même conservatoire en 1920. À dix-huit ans, elle fait ses débuts au cinéma dans «La cité de l’espérance» dans l’ombre de Anouk Ferjac. Mais on n’est pas fille d’amuseur-chansonnier pour rien! Perrette ne se sent vraiment libre et heureuse que sur les planches des cabarets parisiens. Elle est avec Annie Cordy une des partenaires préférées de Bourvil dont elle est la partenaire dans «Le bouillant Achille» de Paul Nivoix, mis en scène Robert Dhéry au théâtre des Variétés en 1949. Là n’est pas son seul triomphe théâtral puisqu’elle porte au succès des pièces aussi variées que: «Les compagnons de voyage» (1950), «Valets de cœur» (1955), «L’ombre» (1956), «L’homme, la bête et la vertu» (1975) d’après Luigi Pirandello, et surtout la pièce qui reste chère à son cœur, «Ta bouche» (1980) de Maurice Yvain et Yves Mirande. Au début des années 1960, elle créée, avec Françoise Dorin et Suzanne Gabriello, le célèbre trio «Les Filles à Papa».
Le cinéma reste son argent de poche et Perrette Souplex y côtoie plusieurs générations de comiques, commençant avec Pierre Doris, continuant avec Louis de Funès en passant par Jacques Villeret, Gérard Jugnot, Josiane Balasko, Christian Clavier et pour finir Michaël Youn. Elle n’est la fille de son père au cinéma que dans «Les carottes sont cuites» (1955) de Robert Vernay. Lorsque Raymond Souplex décède en 1971, c’est un déchirement pour Perrette Souplex. Cette petite ronde qui adore la vie et s’est déjà mariée trois fois à 25 ans est dévastée et se fait plus rare. Et puis, sur un coup de tête elle décide de s’expatrier au Canada et y reste vingt ans. Elle tient le restaurant «Chez Bourrel» comme il se doit. Elle tourne deux films sous la direction de Xavier Dolan, «Les amours imaginaires» (2009) et le magnifique «Laurence anyway» (2011) auprès de Melvil Poupaud et Nathalie Baye.
Puis, Perrette Souplex rentre à Paris sur le même coup de tête que celui qui l’a éloignée vingt ans plus tôt. En 2010, elle fait une tournée avec Christian Marin et la pièce «Le gang des seniors» de Bruno Druart. En 2016, elle joue la grand-mère de Mathieu Kassovitz dans «De plus belle» et une réceptionniste dans «Ôtez-moi d’un doute» de Carine Tardieu. Elle décède le 19 mai 2024, à Paris, à l’âge de 94 ans, laissant dans le deuil sa fille Isabelle, née en 1952, et ses trois petits-enfants, Virginie, Julia, Raphaël.
© Céline COLASSIN et Philippe PELLETIER

1948 | Cité de l’espérance – de Jean Stelli
avec René Dary
Manon – de Henri-Georges Clouzot avec Serge Reggiani CM Une fois dans la vie – de Hugues Nonn avec Rudy Hirigoyen |
1949 | Zone frontière – de Jean Gourguet
avec Alexandre Rignault
Andalousie – de Robert Vernay avec Luis Mariano Andalousie ( el sueño Andalucía ) de Luis Lucia avec José Nieto Version espagnole de « Andalousie» |
1950 | Trafic sur les dunes – de Jean Gourguet avec Pierre-Louis |
1951 | Paris chante toujours ! – de Pierre Montazel avec Tino Rossi |
1955 | Les carottes sont cuites – de Robert Vernay avec Raymond Souplex |
1956 | Soupçons – de Pierre Billon avec Franck Villard |
1974 | Le pied ! – de Pierre Unia avec Christian Alers |
1975 | Les petits dessous des grands ensembles / Ça glisse au pays des merveilles – de Christian Chevreuse avec Pierre Doris |
1977 | Si vous n’aimez pas ça, n’en dégoûter pas les autres – de Raymond Lewin avec Romain Bouteille |
1980 | Comment draguer toutes les filles… – de Michel Vocoret avec Jean-Marie Proslier |
1981 | La soupe aux choux – de Jean Girault
avec Louis de Funès
Quand tu seras débloqué… fais-moi signe ! / Les babas-cool – de François Leterrier avec Christian Clavier |
1983 | Pinot simple flic – de Gérard Jugnot avec Jean-Claude Brialy |
1984 | La smala – de Jean-Loup Hubert avec Victor Lanoux |
1990 | Virginie / Virginie le piège – de Jean-Claude Benhamou avec Dane Porret |
2009 | Les amours imaginaires – de Xavier Dolan
avec Niels Schneider
Fatal – de Michaël Youn avec Stéphane Rousseau |
2011 | Laurence anyways – de Xavier Dolan avec Melvil Poupaud |
2016 | De plus belle – de Anne-Gaëlle Daval
avec Mathieu Kassovitz
Ôtez-moi d’un doute – de Carine Tardieu avec François Damiens Remerciements à Jean-Pascal Constantin pour ses recherches d’état-civil |