![]() 1963 Les durs à cuire – de Jacques Pinoteau avec Roger Pierre, Michel Serrault, Jean Poiret & Mireille Darc | ![]() 1972 Quelques messieurs trop tranquilles – de Georges Lautner avec Jean Lefebvre & Michel Galabru | ![]() 1981 Le jour se lève et les conneries commencent – de Claude Mulot avec Arlette Didier & Robert Rollis | ![]() 1984 Par où t’es rentré? On t’a pas vu sortir! – de Philippe Clair avec Jerry Lewis & Marthe Villalonga | ||
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Philippe Castelli naît le 8 juin 1925, à Chaville chanté par les poètes, une petite bourgade, sur la route de Versailles, à moins de quinze kilomètres du centre de Paris. Grand échalas au physique ingrat, Philippe hante le monde du spectacle en faisant de la figuration pendant de très nombreuses années. À la fin des années cinquante, il se fait quelque peu remarquer dans une émission télévisée «Le petit conservatoire de Mireille». La «maîtresse», la talentueuse cinquantenaire, chanteuse et compositrice Mireille, tente d’inculquer les bases de son métier devant les spectateurs présents sur le plateau ou rivés derrière leur écran de télévision. Des chanteurs de l’époque yéyé y feront leurs premiers pas. Philippe dont les débuts sont tardifs, il a passé la trentaine, y apparaît déjà en souffre douleur de la classe!
Philippe Castelli fait sa première furtive apparition cinématographique, en 1960, dans deux films de Claude Chabrol avec Bernadette Lafont: «Les bonnes femmes» et «Les godelureaux». Il croise dans une aventure de cap et d’épée le bondissant «Cartouche» joué par Jean-Paul Belmondo, en 1961. Il va ensuite poursuivre sa carrière dans près de quatre-vingt dix films. Il est bien souvent consternant avec ses blagues vaseuses de «garçon de bain», quand on lui laisse le temps de parler. Il est foncièrement maladroit et la victime rêvée des patrons irascibles et des chefs de service odieux. Mais le public l’adore ainsi. On ne se rappelle pas tous les rôles qu’il a interprétés, on les intervertit même d’un film à l’autre, voire même on jure l’avoir vu alors qu’il ne fait pas parti de la distribution. Les metteurs en scène comme Georges Lautner pour «Les tontons flingueurs» (1963), André Hunebelle et la série des «Fantômas» avec Jean Marais et un Louis de Funès déchaîné, Philippe de Broca, Jean Renoir, Pierre Etaix, Jean-Pierre Mocky et bien d’autres s’en rendent compte. Ils l’apprécient à sa juste valeur et font souvent appel à lui. Philippe Castelli est le deuxième rôle par excellence des années 1960-1980. Il côtoie, toujours trop brièvement, Suzanne Flon, Edwige Feuillère, Melina Mercouri, Romy Schneider, Jean Gabin, Alain Delon, etc. Il est un excellent «duplicata raté» de Paul Meurisse dans «Doucement les basses» (1970) de Jacques Deray. On le voit même dans des productions anglo-saxonnes où son accent «so french» est paraît-il hilarant: «La nuit des généraux» (1966) avec Peter O’Toole et Omar Sharif. Pour «Par où t’es rentré ? On t’a pas vu sortir !» (1984) de Philippe Clair, on ose à peine imaginer le dialogue de sourds qui devait s’engager entre Jerry Lewis et notre Philippe quand les deux compères s’exprimaient dans la langue de l’autre!
Mais si Philippe Castelli tourne un peu moins à la fin des années soixante-dix, il devient l’un des membres de la célébrissime émission radiophonique et télévisée «Les grosses têtes» animée par Philippe Bouvard. Le petit Bouvard s’en donne à cœur joie pour charrier, avec les autres invités, le grand Castelli, toujours à la traîne d’une question. Les Français connaissent presque de mémoire les répliques qu’ils échangent. Un triomphe à l’âge de la retraite!
Philippe Castelli, malgré la notoriété, reste très simple. Il va toujours prendre son petit noir au comptoir du café du coin. il décède à quatre-vingts ans d’une insuffisante cardio-respiratoire le 16 avril 2006. C’est un grand comédien, par la taille et par le talent, qui nous quitte. Un de ceux qui servent magnifiquement le cinéma français en mettant en valeur leurs partenaires. Du Grand Art!
© Caroline HANOTTE

1960 | Les bonnes femmes – de Claude Chabrol
avec Bernadette Lafont
Les godelureaux – de Claude Chabrol avec Jean Tissier |
1961 | Cartouche – de Philippe de Broca
avec Jean-Paul Belmondo
Le caporal épinglé – de Jean Renoir avec Jean-Pierre Cassel À fleur de peau – de Claude Bernard-Aubert avec Paul Crauchet |
1962 | Landru – de Claude Chabrol
avec Michèle Morgan
Les bricoleurs – de Jean Girault avec Elke Sommer Carambolages – de Marcel Bluwal avec Sophie Daumier |
1963 | Une ravissante idiote – de Edouard Molinaro
avec Brigitte Bardot
Des pissenlits par la racine – de Georges Lautner avec Francis Blanche La porteuse de pain – de Maurice Cloche avec Suzanne Flon Les durs à cuire / Comment supprimer son prochain sans perdre l’appétit – de Jacques Pinoteau avec Roger Pierre Les tontons flingueurs – de Georges Lautner avec Bernard Blier |
1964 | Aimez-vous les femmes – de Jean Léon
avec Edwige Feuillère
Les barbouzes – de Georges Lautner avec Lino Ventura Fantômas – de André Hunebelle avec Jean Marais La grande frousse / La cité de l’indicible peur – de Jean-Pierre Mocky avec Jean-Louis Barrault Une souris chez les hommes / Un drôle de caïd – de Jacques Poitrenaud avec Dany Saval Un monsieur de compagnie – de Philippe de Broca avec Irina Demick Yoyo – de Pierre Etaix avec Claudine Auger |
1965 | La bourse et la vie – de Jean-Pierre Mocky
avec Fernandel
Les bons vivants / Un grand seigneur – de Gilles Grangier & Georges Lautner avec Louis de Funès Les enquiquineurs / Bon week-end – de Roland Quignon avec Marthe Mercadier Galia – de Georges Lautner avec Mireille Darc Fantômas se déchaîne / Fantômas revient /Fantômas contre Interpol – de André Hunebelle avec Mylène Demongeot Monnaie de singe – de Yves Robert avec Robert Hirsch Pas de caviar pour tante Olga – de Jean Becker avec Pierre Brasseur Ne nous fâchons pas – de Georges Lautner avec Michel Constantin La sentinelle endormie – de Jean Dréville avec Noël-Noël |
1966 | Tant qu’on a la santé – de Pierre Etaix
avec Pierre Etaix
La nuit des généraux ( the night of the generals ) de Anatole Litvak avec Peter O’Toole |
1968 | La grande lessive [!] – de Jean-Pierre Mocky avec Bourvil |
1969 | Borsalino – de Jacques Deray
avec Alain Delon
La promesse de l’aube ( promise at dawn ) de Jules Dassin avec Melina Mercouri |
1970 | Doucement les basses ! – de Jacques Deray
avec Paul Meurisse
Laisse aller… c’est une valse – de Georges Lautner avec Jean Yanne |
1971 | Le drapeau noir flotte sur la marmite – de Michel Audiard
avec Jean Gabin
Le viager – de Pierre Tchernia avec Michel Serrault |
1972 | Chut ! – de Jean-Pierre Mocky
avec Michael Lonsdale
Les volets clos – de Jean-Claude Brialy avec Marie Bell Quelques messieurs trop tranquilles – de Georges Lautner avec Jean Lefebvre |
1973 | Les quatre Charlots mousquetaires – de André Hunebelle
avec Gérard Rinaldi
À nous quatre, cardinal – de André Hunebelle avec Gérard Filipelli Un amour de pluie – de Jean-Claude Brialy avec Romy Schneider Deux grandes filles dans un pyjama – de Jean Girault avec Micheline Presle |
1974 | Borsalino & Co. – de Jacques Deray
avec Catherine Rouvel
Ce cher Victor – de Robin Davis avec Alida Valli Les seins de glace – de Georges Lautner avec Claude Brasseur Sexuellement vôtre / Quand les hommes chassent… les femmes pêchent…! – de Max Pécas avec Henri Genès Soldat Duroc… ça va être ta fête ! – de Michel Gérard avec Pierre Tornade Couche-moi dans le sable et fais jaillir ton pétrole – de Norbert Terry avec Claudine Beccarie |
1975 | Les bidasses s’en vont-en guerre – de Claude Zidi
avec Jean Sarrus
Black-out – de Philippe Mordacq avec Terence Stamp C’est dur pour tout le monde – de Christian Gion avec Claude Piéplu Bons baisers de Hong Kong – de Yvan Chiffre avec Mickey Rooney |
1976 | L’homme pressé – de Edouard Molinaro
avec Alain Delon
CM L’intrus – de Patrick Schulmann avec Muriel Catalá |
1977 | Mort d’un pourri – de Georges Lautner
avec Ornella Muti
One two two, 122 rue de Provence – de Christian Gion avec Nicole Calfan On peut le dire sans se fâcher / La belle emmerdeuse – de Roger Coggio avec Madeleine Robinson CM Dialogue sous la lampe – de Christian Riberzani avec Madeleine Bouchez |
1978 | Le cavaleur – de Philippe de Broca
avec Danielle Darrieux
Ils sont fous ces sorciers ! – de Georges Lautner avec Renée Saint-Cyr Judith Therpauve / Une femme dangereuse – de Patrice Chéreau avec Simone Signoret Le temps des vacances – de Claude Vital avec Nathalie Delon Brigade mondaine – de Jacques Scandelari avec Olga Georges-Picot Flic ou voyou – de Georges Lautner avec Marie Laforêt |
1979 | Les aventures de guidon futé / Sois beau et tais-toi ! – de Jean-Marie Durand
avec Henri Guybet
Brigade mondaine : La secte de Marrakech – de Eddy Matalon avec Christian Marquand |
1980 | Le guignolo – de Georges Lautner
avec Michel Galabru
Signé Furax – de Marc Simenon avec Coluche Est-ce bien raisonnable ! – de Georges Lautner avec Gérard Lanvin Une merveilleuse journée – de Claude Vital avec Daniel Ceccaldi |
1981 | Le jour se lève et les conneries commencent – de Claude Mulot
avec Arlette Didier
Prends ta Rolls et va pointer ! – de Richard Balducci avec Micheline Luccioni Pour la peau d’un flic – de Alain Delon avec Anne Parillaud DA Le secret des Sélénites – de Jean Image Seulement voix |
1982 | Le battant – de Alain Delon
avec François Périer
Plus beau que moi, tu meurs – de Philippe Clair avec Aldo Maccione On s’en fout… nous on s’aime – de Michel Gérard avec Jackie Sardou Rebelote – de Jacques Richard avec Jean-Pierre Léaud |
1983 | Ça va pas être triste ! – de Pierre Sissier
avec Catherine Lachens
Aldo et junior – de Patrick Schulmann avec Aldo Maccione Retenez-moi… ou je fais un malheur ! – de Michel Gérard avec Michel Blanc |
1984 | Par où t’es rentré ? On t’a pas vu sortir ! – de Philippe Clair
avec Jerry Lewis
Ave Maria – de Jacques Richard avec Pascale Ogier Liberté, égalité, choucroute – de Jean Yanne avec Ursula Andress |
1985 | Banana’s boulevard – de Richard Balducci avec Popeck |
1988 | À deux minutes prés – de Eric Le Hung avec Jacques Weber |