1937 Madame Bovary – de Gerhardt Lamprecht avec Pola Negri, Paul Bildt, Aribert Wäscher & Olga Limburg | 1940 Le juif Süss (jud Süß) de Veit Harlan avec Kristina Söderbaum, Werner Krauss & Heinrich George | 1942 Les aventures fantastiques du Baron Munchhausen (Münchhausen) de Joseph von Báky avec Hans Albers | 1943 Lumière dans la nuit (romanze in moll) de Helmut Käutner avec Marianne Hoppe & Paul Dahlke | ||
Issu d’une famille d’artistes, son père est musicien et sa mère chanteuse, Ferdinand Haschkowetz naît le 14 août 1902 à Vienne, capitale de l’Empire Austro-Hongrois. Au début des années vingt, le jeune homme abandonne ses études de technologie et de commerce pour s’engager dans la voix artistique. En 1924, il obtient un premier contrat au théâtre de Graz. Il adopte Ferdinand Marian comme nom de scène et décroche plusieurs engagements au Deutschen Theater de Berlin, au Bayerischen Staatstheater de Munich et joue sur toutes les plus grandes scènes allemandes.
En 1933, Ferdinand Marian débute au cinéma pour un rôle secondaire (celui d’un orateur agité) dans «Le tunnel» de Curtis Bernhardt, version allemande du film français éponyme avec Jean Gabin. Très accaparé par la scène, il ne revient devant les caméras qu’au milieu des années trente pour interpréter des rôles d’amants romantiques. Il campe notamment Rodolphe Boulanger dans «Madame Bovary» (1936) aux côtés de Pola Negri et Don Pedro de Avila dans «La Habanera» (1937) auprès de Zarah Leander.
Les années suivantes, Ferdinand Marian change de registre et interprète une série de personnages antipathiques, parmi lesquels nous pouvons citer : le juge de paix Grandison qui combat les patriotes irlandais dans «Grandison, le félon» (1940) de Max W. Kimmich et Cecil Rhodes, l’ennemi colonisateur dans «Le président Kruger» (1941) aux côtés de Emil Jannings. Mais c’est surtout son rôle de juif fourbe dans «Le juif Süss» (1940) de Veit Harlan, ce qui fait de lui une vedette du cinéma nazi. Signalons que pour ce dernier film, il refusa une première fois le rôle, le jugeant contraire à ses opinions politiques, mais le ministre de la propagande Joseph Goebbels insista et ordonna pour qu’il soit l’interprète principal de cette œuvre anti-sémite particulièrement honteuse. Finalement, l’acteur s’exécute mais reste fortement marqué par cette expérience traumatisante.
Profondément tourmenté par les conséquences de son interprétation, Ferdinand Marian s’adonne de plus en plus à la boisson, mais poursuit cependant sa carrière tout en évitant de participer à d’autres productions de propagande. Il incarne entre autres: le Comte Cagliostro dans «Les aventures fantastiques du baron Münchhausen» (1942) avec Hans Albers; Don Juan dans «Ein zug fährt ab» (1942) de Johannes Meyer; le rôle titre dans «Tonelli» (1943) avec Winnie Markus; Michael, le compositeur amoureux de Marianne Hoppe, dans «Lumière dans la nuit» (1943) dirigé par Helmut Käutner, et Leopold Lanski, l’agent de la police criminelle dans «Die nacht der zwölf» (1944) de Hans Schweikart (signalons que ce dernier film ne sortira qu’en 1948, soit deux après la mort de Ferdinand). En 1945, il apparaît une dernière fois à l’écran, dans la production de Victor Tourjansky : «Dreimal komödie».
À la fin de la guerre, Ferdinand Marian est rattrapé par son passé. Jugé coupable par les alliés, pour ses interprétations dans les productions nazies, il est interdit de toutes activités artistiques. Il meurt le 7 août 1946, victime d’un accident de voiture, sur une route proche de Durneck, en Allemagne, dans des conditions mystérieuses. Son corps repose désormais au cimetière de Nordfriedhof, à Munich.
© Philippe PELLETIER
1933 | Le tunnel ( der tunnel ) de Curtis Bernhardt avec Paul Hartmann |
1936 | Un rêve de mariage ( ein hochzeitstraum ) de Erich Engel
avec Theo Lingen
La voix du cœur ( die stimme des herzens ) de Carl Heinz Martin avec Geraldine Katt |
1937 | Madame Bovary – de Gerhardt Lamprecht
avec Pola Negri
La Habanera – de Douglas Sirk avec Zarah Leander |
1938 | Nordlicht / Rivalen im Nordmeer – de Herbert B. Fredersdorf
avec René Deltgen
Der vierte kommt nicht – de Max W. Kimmich avec Werner Hinz |
1939 | Demain je serai arrêté ( morgen werde ich verhaftet ) de Karl-Heinz Stoux avec Lissy Arna |
1940 | Le juif Süss ( jud Süß ) de Veit Harlan
avec Kristina Söderbaum
Grandison, le félon ( der fuchs von Glenarvon / der wolf von Glenarvon ) de Max W. Kimmich avec Olga Tschechowa Aus erster ehe – de Paul Verhoeven avec Erich Ponto |
1941 | Le président Kruger ( Ohm Krüger ) de Hans Steinhoff avec Emil Jannings |
1942 | Ein zug fährt ab – de Johannes Meyer
avec Lucie Englisch
Les aventures fantastiques du Baron Munchhausen / Le Baron de Muenchhausen / Les aventures du Baron de Muenchhausen ( Münchhausen / Baron Münchhausen ) de Joseph von Báky avec Hans Albers Reise in die vergangenheit – de Hans H. Zerlett avec Hilde Hildebrand |
1943 | Lumière dans la nuit ( romanze in moll ) de Helmut Käutner
avec Marianne Hoppe
La coupole de la mort ( Tonelli ) de Victor Tourjansky avec Winnie Markus In flagranti – de Hans Schweikart avec Margot Hielscher |
1944 | Freunde / Ehe in gefahr – de E.W. Emo
avec Attila Hörbiger
Die nacht der zwölf / Die nacht der 12 – de Hans Schweikart avec Elsa Wagner La loi de l’amour ( das gesetz der liebe ) de Hans Schweikart avec Paul Hubschmid |
1945 | Dreimal komödie / 3 x komödie / Liebeswirbel – de Victor Tourjansky avec Margit Symo |