1934 Miss Ba (the Barretts of Wimpole Street) de Sidney Franklin avec Fredric March & Norma Shearer | 1935 Le petit Lord Fauntleroy (little Lord Fauntleroy) de John Cromwell avec Freddie Bartholomew | 1942 Prisonniers du passé (random harvest) de Mervyn LeRoy avec Ronald Colman & Greer Garson | 1946 L’assassin ne pardonne pas (the corpse came C.O.D.) de Henry Levin avec George Brent & Joan Blondell | ||
Le visage émacié et un long nez osseux, Una O’Connor, telle une souris trotte-menue, file d’un coin de l’écran à l’autre. La voilà qui, avertie d’un danger prochain agite ses bras maigres et fait tournoyer ses yeux mobiles, poussant, de sa voix suraiguë, de petits cris perçants qui vrillent les oreilles. Née Agnes Teresa McGlade à Belfast, en Irlande, le 23 octobre 1880, Una O’Connor a surtout joué les vieilles filles excentriques et les servantes ronchonneuses et dures d’oreille. C’est avant tout une actrice de théâtre, qui a fait ses classes au prestigieux Abbey Theatre de Dublin, avant de paraître, au milieu des années 1910, sur les scènes londoniennes, jouant par exemple dans la pièce pour enfants de Violet Pearn, «The starlight express». Avant de s’installer à Hollywood, au début des années 1930, elle a l’occasion de se produire plusieurs fois à Broadway: on la voit dès 1911 dans «The playboy of the western world», de John Millington Synge, aux côtés de Sara Allgood, puis, en 1924, dans «The fake» de Frederick Lonsdale. En 1945, elle paraît dans «The Ryan girl», écrite et dirigée par Edmund Goulding. Puis c’est «The shop at Sly corner» (1949) de Edward Percy ou encore «The starcross story» (1954) de Diana Morgan.
Son accent irlandais et ses mimiques clownesques lui valent surtout, au cinéma, des rôles comiques, notamment dans des classiques du film d’horreur. C’est ainsi que le grand James Whale, qui l’apprécie, fait souvent appel à elle: dans «L’homme invisible» (1933), avec Claude Rains, elle interprète la femme de l’aubergiste et, dans l’admirable «Fiancée de Frankenstein» (1935), avec Boris Karloff, c’est elle qui, la première, rencontre le monstre et qui, éperdue de terreur, se précipite en hurlant pour avertir des villageois. Coiffe blanche sur la tête et tablier de dentelle, Una O’Connor joue souvent les bonnes, comme dans «Cavalcade» (1932) de Frank Lloyd, où elle sert la riche famille Marryot depuis la guerre des Boers jusqu’au lendemain de la Première Guerre mondiale; «La passagère» (1934) de Clarence Brown, où elle est la domestique de Joan Crawford; ou encore «The Barrets of Wimpole Street» (1934) de Sidney Franklin, où elle campe la femme de chambre de Norma Shearer, qui répond au nom étrange de Wilson et soutient sa maîtresse dans son intention de s’enfuir avec Fredric March. Et comment oublier, dans son dernier rôle, cette servante sourde qui, dans «Témoin à charge» (1957) de Billy Wilder, prétend avoir entendu, malgré son infirmité, une conversation murmurée dans une autre pièce?
Mais Una O’Connor a parfois déserté l’office et rangé son plumeau au placard. Elle personnifie ainsi une aristocrate excentrique dans «The poor rich» (1933) de Edward Sedgwick et, dans «Father Brown detective» (1934) du même réalisateur, d’après Chesterton, elle incarne Mrs Boggs, robe noire austère et grand col de dentelle, qui n’hésite pas à donner des conseils au brave ecclésiastique campé par Walter Connolly. Elle incarne aussi la tante de Tyrone Power qui, dans «Le pacte» (1936) de Henry King, campe un des artisans de la prospérité de la fameuse compagnie d’assurances au temps des guerres napoléoniennes. Una O’Connor sait même émouvoir, comme dans «Le mouchard» (1935) de John Ford, où elle pleure son fils capturé par les Anglais. Dans les années 1950, elle fait beaucoup de télévision, jouant dans sept épisodes de «Studio one» (1949/52), avec Betty Furness, ou dans les pièces télévisées proposées par «Kraft television theatre» (1949/54), où, dans des rôles parfois en vedette, elle peut donner toute la mesure de son talent. Una O’Connor s’éteint le 4 février 1959, à New York.
© Jean-Pascal LHARDY
1929 | Dark red roses – de Sinclair Hill avec Stewart Rome |
1930 | Meurtre ( murder ! ) de Alfred Hitchcock
avec Herbert Marshall
To oblige a lady – de H. Manning Hayes avec Warwick Ward |
1932 | Cavalcade – de Frank Lloyd avec Clive Brook |
1933 | Timbuctoo – de Walter Summers
avec Henry Kendall
Une croisière de plaisir / Croisère de plaisir ( pleasure cruise ) de Frank Tuttle avec Roland Young Deux de la chevalerie / Cow-boys en vadrouille ( horse play ) de Edward Sedgwick avec Andy Devine Mary Stevens, M.D. – de Lloyd Bacon avec Lyle Talbot L’homme invisible ( the invisible man ) de James Whale avec Claude Rains Pauvres riches ( the poor rich ) de Edward Sedgwick avec Edward Everett Horton Orient Express – de Paul Martin avec Ralph Morgan |
1934 | All men are enemies – de George Fitzmaurice
avec Hugh Williams
Stingaree – de William A. Wellman avec Richard Dix La passagère ( chained ) de Clarence Brown avec Clark Gable Miss Ba ( the Barretts of Wimpole Street / forbidden alliance ) de Sidney Franklin avec Fredric March Father Brown, detective – de Edward Sedgwick avec Paul Lukas David Copperfield ( the personal history, adventure, experience & observation of David Copperfield the younger ) de George Cukor avec W.C. Fields |
1935 | La fiancée de Frankenstein ( bride of Frankenstein / the bride of Frankenstein ) de James
Whale avec Boris Karloff
Thunder in the night – de George Archainbaud avec Edmund Lowe Le mouchard ( the informer ) de John Ford avec Victor McLaglen Un parfait gentleman ( the perfect gentleman / the imperfect lady ) de Tim Whelan avec Frank Morgan Rose-Marie ( indian love call ) de W.S. Van Dyke avec Nelson Eddy Le petit Lord Fauntleroy ( little Lord Fauntleroy ) de John Cromwell avec Freddie Bartholomew |
1936 | Une belle blonde ( Suzy ) de George Fitzmaurice
avec Cary Grant
Le pacte ( Lloyd’s of London ) de Henry King avec Tyrone Power Révolte à Dublin / Révolte en Irlande ( the plough and the stars ) de John Ford avec Barbara Stanwyck |
1937 | Valet de cœur ( personal property / the man in possession ) de W.S. Van Dyke
avec Robert Taylor
Une journée de printemps ( call it a day ) de Archie Mayo avec Ian Hunter |
1938 | Les aventures de Robin des Bois ( the adventures of Robin Hood ) de Michael Curtiz &
William Keighley avec Olivia de Havilland
Return of the frog / Nobody knows – de Maurice Elvey avec Gordon Harker |
1939 | Nous ne sommes pas seuls ( we are not alone ) de Edmund Goulding
avec Paul Muni
+ chansons Deuxième à gauche ( all women have secrets ) de Kurt Neumann avec Virginia Dale His brother’s keeper – de Roy William Neill avec Clifford Evans |
1940 | Le rendez-vous de minuit ( it all came true ) de Lewis Seiler
avec Humphrey Bogart
Le roman de Lillian Russell ( Lillian Russell ) de Irving Cummings avec Henry Fonda L’aigle des mers ( the sea hawk ) de Michael Curtiz avec Errol Flynn Et l’amour vînt… ( he stayed for breakfast ) de Alexander Hall avec Melvyn Douglas Un dimanche après-midi ( the strawberry blonde ) de Raoul Walsh avec James Cagney |
1941 | Son premier baiser ( her first Beau ) de Theodore Reed
avec Jackie Cooper
Le mort fictive ( three girls about town ) de Leigh Jason avec Joan Blondell Kisses for breakfast – de Lewis Seiler avec Dennis Morgan Toujours dans mon cœur ( always in my heart ) de Jo Graham avec Walter Huston + chansons |
1942 | Des espions partout / Mon espionne favorite ( my favorite spy ) de Tay Garnett
avec Kay Kyser
Prisonniers du passé ( random harvest ) de Mervyn LeRoy avec Ronald Colman Et la vie recommence ( forever and a day ) de René Clair, Edmund Goulding, Frank Lloyd, Cedric Hardwicke, Victor Saville, Robert Stevenson & Herbert Wilcox avec Charles Laughton Vivre libre ( this land is mine ) de Jean Renoir avec Maureen O’Hara |
1943 | Deux grains de beauté / Sacré mariage / Barbu et digne ( holy matrimony) de John M. Stahl
avec Laird Cregar
L’exubérante Smokey ( government girl ) de Dudley Nichols avec Sonny Tufts |
1944 | Le fantôme des Canterville ( the Canterville ghost ) de Jules Dassin
avec Robert Young
Mon ami le loup ( my pal, Wolf ) de Alfred L. Werker avec Jill Esmond Indiscrétion ( Christmas in Connecticut / indiscretion ) de Peter Godfrey avec Sidney Greenstreet |
1945 | Les cloches de Sainte-Marie ( the bells of St. Mary’s ) de Leo McCarey avec Bing Crosby |
1946 | La folle ingénue ( Cluny Brown ) de Ernst Lubitsch
avec Jennifer Jones
L’emprise ( of human bondage ) de Edmund Goulding avec Paul Henreid Child of divorce – de Richard Fleischer avec Regis Toomey Le retour de Monte Cristo ( the return of Monte Cristo / Monte Cristo’s revenge ) de Henry Levin avec Louis Hayward Le mystérieux visiteur ( unexpected guest ) de George Archainbaud avec William Boyd L’assassin ne pardonne pas ( the corpse came C.O.D. ) de Henry Levin avec George Brent |
1947 | Dernière lune de miel ( lost honeymoon ) de Leigh Jason
avec Franchot Tone
Mon chien et moi ( Banjo ) de Richard Fleischer avec Jacqueline White Le crime de madame Lexton / Le crime d’Ivy ( Ivy ) de Sam Wood avec Joan Fontaine |
1948 | Les mauvaise garçons ( fighting father Dunne ) de Ted Tetzlaff
avec Pat O’Brien
Les aventures de Don Juan ( adventures of Don Juan / the new adventures of Don Juan ) de Vincent Sherman avec Viveca Lindfors |
1951 | Les millions de Don Calogero ( hada veni… Don Calogero ! / il filo d’erba / l’inganno della sposa ) de Vittorio Vassarotti avec Barry Fitzgerald |
1957 | Témoin à charge ( witness for the procecution ) de Billy Wilder avec Marlene Dietrich |