1944 La route semée d’étoiles (going my way) de Leo McCarey avec Bing Crosby & Frank McHugh | 1947 Californie terre promise (California) de John Farrow avec Barbara Stanwyck, Ray Milland & Albert Dekker | 1950 Midi Gare Centrale (Union Station) de Rudolph Maté avec William Holden, Nancy Olson & Jan Sterling | 1956 Le repas de noce (the catered affair) de Richard Brooks avec Bette Davis & Debbie Reynolds | ||
Barry Fitzgerald, de son vrai nom William Joseph Shields, est né à Dublin le 10 mars 1888. Tout en étant bibliothécaire au Ministère du Travail, il se passionne pour le théâtre et finit par intégrer la troupe prestigieuse de l’Abbey Theatre, la scène la plus fameuse d’Irlande, créée en 1904 et subventionnée par l’Etat. Il a l’occasion d’y jouer, en particulier, des pièces du grand dramaturge national Sean O’Casey: «Junon et le paon», qu’il reprendra à l’écran, en 1929, dans le film du même nom de Alfred Hitchcock, ou «The Silver Tassie».
Au cinéma, sa carrière débute vraiment au milieu des années 1930. L’univers d’un autre citoyen de la verte Erin, John Ford, fait d’humanisme et de solidarité, va comme un gant à cet Irlandais facétieux, à l’œil pétillant de malice, qui ne dédaigne ni la bagarre entre camarades ni la beuverie fraternelle. Ainsi, dans «Révolte à Dublin» (1936) sur l’action de l’IRA, il incarne le père Good. On le voit aussi dans «Quatre hommes et une prière» (1938) avec Loretta Young et Richard Greene ou, la même année, dans «Les hommes de la mer» (1940), où il est un des marins de la «Glencairn» qui, avec ses copains John Wayne et Thomas Mitchell, n’est pas le dernier à se saouler et à tirer des bordées. Et, bien sûr, comment oublier ce Cyfartha de «Qu’elle était verte ma vallée» (1941), qui, avec Rhys Williams, apprend à boxer au jeune Huw - Roddy McDowall -, ou dans «L’homme tranquille» (1952), ce Michaeleen Oge Flynn, vieil Irlandais plus vrai que nature, qui, la pipe au bec, accueille à la gare un enfant du pays de retour au bercail, interprété par John Wayne, et le transporte dans sa charrette au cœur de son village natal.
Fidèle en amitié, comme tous les Irlandais, Barry Fitzgerald l’est aussi à ses metteurs en scène. En effet, il tourne aussi souvent sous la direction de John Farrow, ce grand cinéaste de l’aventure dont l’œuvre reste à redécouvrir. Ainsi, il participe à «The Saint strikes back» (1939), avec George Sanders, mais aussi à «Terrible aveu» (1939), où il est accusé à tort du crime commis par un autre Irlandais devant l’Eternel, Victor McLaglen, et condamné à mort. Et puis, il y a aussi «Easy come easy go», en 1946, et, en 1947, «Californie terre promise», où, au moment de la ruée vers l’or, il conduit une caravane, avec Ray Milland, vers la terre promise du titre.
Barry Fitzgerald a pu parfois décrocher des rôles importants, parfois principaux, dans un registre sérieux, loin de ses emplois d’Irlandais roublard. Le voilà par exemple dans la peau du vieil inspecteur Muldoon, dans «La cité sans voiles» (1948) de Jules Dassin, où il mène, à New York, l’enquête sur le meurtre d’une jeune femme par deux hommes ou dans celle d’un autre policier, l’inspecteur Donnelly, dans «Midi gare centrale» (1950) de Rudolph Maté. Mais son vrai titre de gloire, c’est, dans l’admirable film de Leo McCarey, «La route semée d’étoiles» (1944) le rôle du père Fitzgibbon, vieux prêtre narquois et conservateur, qu’un jeune collègue, Bing Crosby, doit seconder, afin d’insuffler un peu de dynamisme à cette paroisse endormie. Parmi tant d’autres plans, comment oublier la bouleversante scène finale où il donne l’accolade à sa vieille mère venue d’Irlande. Ce film donne son unique Oscar à l’acteur, nommé d’ailleurs dans deux catégories. On prétend que, grand golfeur, il aurait décapité sa statuette en pratiquant un de ses plus beaux swings. Barry Fitzgerald est décédé à Dublin le 14 janvier 1961.
© Jean-Pascal LHARDY
1924 | Land of her fathers – de ? avec Maureen Delaney |
1929 | Junon et le paon ( Juno and the paycock / the shame of Mary Boyle ) de Alfred Hitchcock avec Sara Allgood |
1934 | Guests of the Nation – de Denis Johnston avec Cyril Cusack |
1936 | Révolte à Dublin ( the plough and the stars ) de John Ford avec Barbara Stanwyck |
1937 | Le voilier maudit ( Ebb Tide ) de James P. Hogan
avec Frances Farmer
L’impossible monsieur Bébé ( bringing up Baby ) de Howard Hawks avec Katharine Hepburn |
1938 | Quatre hommes et une prière ( four men and a prayer ) de John Ford
avec Loretta Young
Marie-Antoinette ( Marie Antoinette ) de W.S. Van Dyke avec Norma Shearer La patrouille de l’aube ( the dawn patrol ) de Edmund Goulding avec Douglas Fairbanks Jr. Pacific liner – de Lew Landers avec Wendy Barrie Le Saint contre-attaque ( the Saint strikes back ) de John Farrow avec George Sanders |
1939 | Terrible aveu / Sa dernière défaite / Son dernier forfait ( full confession ) de John Farrow avec Victor McLaglen |
1940 | Les hommes de la mer ( the long voyage home ) de John Ford
avec John Wayne
Les docks de San Francisco/ L’évadé de la colonie pénitentiaire d’Alcatraz ( San Francisco docks ) de Arthur Lubin avec Burgess Meredith |
1941 | Le vaisseau fantôme ( the sea wolf ) de Michael Curtiz
avec Edward J. Robinson
Qu’elle était verte ma vallée ( how green was my valley ) de John Ford avec Walter Pidgeon Le trésor secret de Tarzan / Le trésor de Tarzan ( Tarzan’s secret treasure ) de Richard Thorpe avec Johnny Weissmuller |
1942 | La femme du Commodore ( the amazing Mrs. Holliday ) de Bruce Manning avec Deanna Durbin |
1943 | Trahison en mer / Rencontre à Londres ( two tickets to London ) de Edwin L. Marin
avec Michèle Morgan
Corvette K.225 ( the Nelson touch ) de Richard Rosson avec Ella Raines |
1944 | I love a soldier – de Mark Sandrich
avec Paulette Goddard
La route semée d’étoiles ( going my way ) de Leo McCarey avec Bing Crosby Oscar du meilleur second rôle masculin, USA Golden Globe du meilleur second rôle masculin de cinéma, USA Prix NYFCC du meilleur acteur par le cercle des critiques de cinéma de New York, USA Rien qu’un cœur solitaire ( none but the lonely heart ) de Clifford Odets avec Ethel Barrymore |
1945 | La blonde incendiaire ( incendiary blonde ) de George Marshall
avec Betty Hutton
+ chansons La taverne de la folie ( Duffy’s Tavern ) de Hal Walker avec Alan Ladd Les dix petits indiens ( and then there were none / ten little niggers ) de René Clair avec June Duprez Le club des cigognes ( the Stork Club ) de Hal Walker avec Betty Hutton + chansons Révolte à bord ( two years before the mast ) de John Farrow avec Brian Donlevy |
1946 | Easy come, easy go – de John Farrow avec Diana Lynn |
1947 | Californie terre promise ( California ) de John Farrow
avec Ray Milland
Hollywood en folie ( variety girl ) de George Marshall avec Olga San Juan Seulement apparition & chansons Le docteur et son toubib ( welcome stranger ) de Elliott Nugent avec Joan Caufield La cité sans voiles / La cité sans voile ( the naked city ) de Jules Dassin avec Dorothy Hart |
1948 | Deux sacrées canailles ( the sainted sisters ) de William D. Russell
avec Veronica Lake
La chasse aux millions ( miss Tatlock’s millions ) de Richard Haydn avec Wanda Hendrix |
1949 | Quand viendra l’aurore ( top o’the morning ) de David Miller
avec Ann Blyth
+ chansons Sa plus belle conquête ( the story of seabiscuit / pride of Kentucky ) de David Butler avec Shirley Temple |
1950 | Midi Gare Centrale ( Union Station ) de Rudolph Maté avec William Holden |
1951 | La ville d’argent / Terreur à Silver City ( Silver City / high vermilion ) de Byron Haskin
avec Yvonne De Carlo
Les millions de Don Calogero ( hada veni… Don Calogero ! / il filo d’erba / l’inganno della sposa ) de Vittorio Vassarotti avec Lois Maxwell |
1952 | L’homme tranquille ( the quiet man ) de John Ford avec Maureen O’Hara |
1954 | Héritage et vieux fantômes ( happy ever after / tonight’s the night ) de Mario Zampi avec David Niven |
1956 | Le repas de noce ( the catered affair / wedding breakfast ) de Richard Brooks avec Bette Davis |
1957 | Rooney – de George Pollock avec John Gregson |
1959 | La vie commence à cent ans ( broth of a boy / the big birthday ) de George Pollock avec Tony Wright |
1960 | DO Craddle of genius – de Paul Rotha
avec Maureen Delaney
Seulement apparition |