1958 La chaîne (the defiant ones) de Stanley Kramer avec Tony Curtis, Theodore Bikel & Lon Chaney Jr. | 1962 Le lys des champs (lilies of the field) de Ralph Nelson avec Lilia Skala, Lisa Mann, Isa Crino & Dan Frazer | 1967 Dans la chaleur de la nuit (in the heat of the night) de Norman Jewison avec Rod Steiger & Lee Grant | 1988 Randonnée pour un tueur (shoot to kill) de Roger Spottiswoode avec Tom Berenger & Kirstie Alley | ||
Plus qu’un artiste, Sidney Poitier est un symbole. Et pour nombre de ses congénères afro-américains, un phare dans leur quête du Septième Art. Dernier de sept enfants au sein d’une famille modeste de cultivateurs aux Bahamas, il naît prématurément le 20 février 1927 à Miami, acquérant de fait la nationalité américaine. A l’adolescence, il part à New York pour y tenter sa chance. Passionné de cinéma, il s’inscrit aux prestigieux cours de l’Actors Studio, ne rechignant à aucune tâche pour pouvoir concrétiser son rêve. Le réalisateur Joseph L. Mankiewicz lui offre son premier rôle en tête d’affiche dans «La porte s’ouvre» (1950). Ce drame social, qui dénonce le racisme, met en scène un médecin noir accusé de la mort de l’un des deux frères qu’il soignait dans l’hôpital d’une prison. Dans la même veine, «Pleure, oh mon pays bien-aimé» (1951) de Zoltan Korda, est une charge contre l’apartheid dont sont victimes les Noirs en Afrique du Sud. Sidney Poitier y incarne un pasteur. Mais c’est «Graine de violence» (1954) de Richard Brooks qui le rend célèbre avec un rôle complexe d’un des élèves d’une classe difficile dont le professeur, joué par Glenn Ford, doit faire face à des tensions raciales. La carrière de Sidney Poitier est lancée, avec comme dénominateur commun le souci de donner une image digne des Noirs pour susciter leur fierté et défier les préjugés. Son charisme, son charme, son sourire lumineux sont de sérieux alliés!
«La chaîne» (1958) de Stanley Kramer confronte deux détenus campés par Tony Curtis et Sidney Poitier. En fuite, enchaînés l’un à l’autre, ils se haïssent mais finissent par réaliser que, blanc ou noir, leurs destins sont communs. Un rôle influent pour l’acteur qui atteint la consécration en tournant «Le lys des champs» (1962) de Ralph Nelson. Dans ce film pétri de valeurs morales, il aide des religieuses à bâtir une chapelle dans le désert de l’Arizona. Un triomphe. Sidney Poitier devient le premier Afro-Américain à remporter l’Oscar du meilleur acteur. Autre succès, le film policier de Norman Jewison «Dans la chaleur de la nuit» (1967) plonge un flic noir intègre, Virgil Tibbs, dans une enquête pour meurtre dans le Sud raciste des Etats-Unis. Les esprits sont encore hostiles aux mariages mixtes, quand sort en 1967 le film de Stanley Kramer «Devine qui vient dîner», avec Katharine Hepburn et Spencer Tracy en parents décontenancés par le choix de leur fille d’épouser un homme noir, bien que jeune et brillant médecin. Le scénario irrite la communauté afro-américaine, victime de discriminations, qui ne se reconnaît pas dans ce gendre idéal. L’acteur, lassé des polémiques, décide de passer derrière la caméra.
Engagé en tant que comédien contre le racisme et l’exclusion, Sidney Poitier, scénariste et réalisateur, signe des films qui ont peu à voir avec la cause noire. Déployant des dons comiques, il se lance, aux côtés de Bill Cosby et Harry Belafonte, à la recherche d’un billet volé de loto gagnant dans «Uptown Saturday night» (1973). Il met en scène des comédies loufoques avec Gene Wilder dans «Faut’s faire la malle!» (1980) et «La folie aux trousses» (1981), puis avec Bill Cosby dans «Papa est un fantôme» (1989), son dernier long-métrage. Nommé en 1997 ambassadeur des Bahamas au Japon puis à l’UNESCO, distingué d’un Oscar d’honneur en 2002, il reçoit des mains de Barak Obama en 2009 la médaille présidentielle de la Liberté, plus haute distinction civile américaine. Marié à l’actrice Joanna Shimkus, après une première noce, père de six filles, Sidney Poitier atteint le 6 janvier 2022 son étoile dont il disait qu’il l’avait placée si haut qu’il serait «constamment en mouvement vers elle». Jusqu’à la fin.
© Isabelle MICHEL
1947 | Sepia Cinderella – de Arthur H. Leonard
avec Billy Daniels
Seulement figuration |
1949 | DO From whence cometh my help – de Broder Wagler
Seulement apparition |
1950 | La porte s’ouvre ( no way out ) de Joseph L. Mankiewicz avec Linda Darnell |
1951 | Pleure, oh mon pays bien aimé ( cry, the beloved country ) de Zoltan Korda avec Canada Lee |
1952 | Les conducteurs du diable ( Red Ball Express ) de Budd Boetticher avec Jeff Chandler |
1953 | Vas-y mon gars ( go, man, go ) de James Wong Howe avec Dane Clark |
1954 | Graine de violence ( blackboard jungle ) de Richard Brooks avec Glenn Ford |
1955 | Adieu lady ( good-bye, my lady / the boy and the laughing dog / goodbye, my lady ) de William A. Wellman avec Brandon De Wilde |
1956 | Le carnaval des dieux ( something of value / Africa ablaze ) de Richard Brooks
avec Rock Hudson
L’homme qui tua la peur ( edge of the city / a man is ten feet tall ) de Martin Ritt avec John Cassavetes |
1957 | La marque du faucon ( mark of the hawk / accused ) de Michael Audley
avec Eartha Kitt
L’esclave libre ( band of angels ) de Raoul Walsh avec Clark Gable |
1958 | Sur une île avec toi ( Virgin Island / our Virgin Island ) de Pat Jackson
avec Virginia Maskell
La chaîne ( the defiant ones ) de Stanley Kramer avec Tony Curtis BAFTA du meilleur acteur étranger aux British Academy Awards, Grande-Bretagne Ours d’Argent du meilleur acteur au festival international du cinéma de Berlin, Allemagne |
1959 | Porgy & Bess – de Otto Preminger
avec Dorothy Dandridge
+ chansons |
1960 | Les marines attaquent ( all the young men ) de Hall Bartlett avec Alan Ladd |
1961 | Paris Blues – de Martin Ritt
avec Paul Newman
Un raisin au soleil ( a raisin in the sun ) de Daniel Petrie avec Claudia McNeil |
1962 | Pressure point – de Hubert Cornfield
avec Bobby Darin
Le lys des champs ( lilies of the field ) de Ralph Nelson avec Lilia Skala + chansons Oscar du meilleur acteur, USA Ours d’Argent du meilleur acteur au festival international du cinéma de Berlin, Allemagne Golden Globe du meilleur acteur de cinéma catégorie drame, USA |
1963 | Les drakkars ( the long ships ) de Jack Cardiff avec Richard Widmark |
1964 | La plus grande histoire jamais contée ( the greatest story ever told ) de George Stevens
avec Max von Sydow
Aux postes de combat ( the Bedford incident ) de James B. Harris avec Martin Balsam |
1965 | La mort au bout du fil / Trente minutes de sursis ( the slender thread ) de Sydney Pollack
avec Telly Savalas
Un coin de ciel bleu ( a patch of blue ) de Guy Green avec Shelley Winters |
1966 | La bataille de la vallée du diable ( duel at Diablo / Ralph Nelson’s duel at Diablo ) de Ralph
Nelson avec James Garner
Les jeunes fauves / Les anges aux poings serrés ( to sir, with love ) de James Clavell avec Suzy Kendall |
1967 | Dans la chaleur de la nuit ( in the heat of the night ) de Norman Jewison
avec Rod Steiger
Etoile de Cristal du meilleur acteur étranger aux prix de l’Académie du cinéma Français, France Devine qui vient dîner ( guess who’s coming to dinner ) de Stanley Kramer avec Katharine Hepburn Fotogramas de Plata du meilleur acteur étranger de cinéma, Espagne |
1968 | Un homme pour Ivy / Mon homme ( for love of Ivy ) de Daniel Mann
avec Beau Bridges
+ sujet Prix du meilleur acteur au festival international du film de San Sebastián, Espagne |
1969 | L’homme perdu ( the lost man ) de Robert Alan Aurthur
avec Joanna Shimkus
Appelez-moi monsieur Tibbs ( they call me MISTER Tibbs ! ) de Gordon Douglas avec Martin Landau |
1970 | Brother John – de James Goldstone
avec Beverly Todd
DO King : A filmed record… Montgomery to Memphis – de Joseph L. Mankiewicz & Sidney Lumet avec Joanne Woodward |
1971 | L’organisation ( the organization ) de Don Medford
avec Sheree North
Buck et son complice ( Buck and the preacher ) de Sidney Poitier avec Harry Belafonte |
1973 | L’amour en décembre ( a warm december ) de Sidney Poitier
avec Esther Anderson
Uptown Saturday night – de Sidney Poitier avec Rosalind Cash |
1974 | Le vent de la violence ( the Willy conspiracy ) de Ralph Nelson avec Michael Caine |
1975 | Le coup à refaire ( let’s do it again ) de Sidney Poitier avec Bill Cosby |
1977 | A piece of the action – de Sidney Poitier avec James Earl Jones |
1979 | DO Paul Robeson : Tribute to an artist – de Saul J. Turell
Seulement voix & narration |
1980 | Faut’s faire la malle ! ( stir crazy ) de Sidney Poitier
avec Richard Pryor
Seulement réalisation |
1981 | La folie aux trousses ( Hanky Panky ) de Sidney Poitier
avec Gene Wilder
Seulement réalisation |
1984 | Fast forward – de Sidney Poitier
avec Don Franklin
Seulement réalisation |
1987 | Little Nikita ( the sleepers ) de Richard Benjamin avec River Phoenix |
1988 | Randonnée pour un tueur ( shoot to kill / deadly pursuit ) de Roger Spottiswoode avec Tom Berenger |
1989 | Papa est un fantôme ( ghost dad ) de Sidney Poitier
avec Bill Cosby
Seulement réalisation |
1992 | Les experts ( sneakers ) de Phil Alden Robinson avec Robert Redford |
1994 | DO A century of cinema – de Caroline Thomas
avec Kirk Douglas
Seulement apparition |
1995 | DO Wild Bill : Hollywood maverick – de Todd Robinson
avec Jane Wyman
Seulement apparition |
1997 | Le chacal ( the jackal ) de Michael Caton-Jones avec Bruce Willis |
2001 | DO Ralph Bunche : An american odyssey – de William Greaves
Seulement narration |
2003 | DO Tell them who are you – de Mark Wexler
avec Jane Fonda
Seulement apparition |
2005 | DO The Lew Rudin way – de David Hoffman
avec Bill Clinton
Seulement apparition |
2006 | DO Mr. Warmth: The Don Rickles project – de John Landis
avec Robert De Niro
Seulement apparition |
2021 | DO Sidney: son héritage ( Sidney ) de Reginald Hudlin avec Louis Gossett Jr. |
AUTRES PRIX : | |
Prix Pomme d’Or de la star masculine de l’année aux Golden Apple Awards, USA ( 1967 ) Prix Henrietta de l’homme favorit dans le monde aux Golden Globes, USA ( 1969 ) Prix Cecil B. DeMille aux Golden Globes, USA ( 1982 ) Prix pour l’ensemble de sa carrière par l’American Film Institut, USA ( 1992 ) Prix pour l’ensemble de sa carrière par la National Board of Review, USA ( 1994 ) Prix pour l’ensemble de sa carrière par la Guilde des acteurs de cinéma, USA ( 2000 ) Prix du Gouverneur par la société des caméramans américains, USA ( 2001 ) Oscar d’Honneur aux Academy Awards, USA ( 2002 ) Prix Britannia pour sa contribution au cinéma aux British Academy Awards de Los Angeles, USA ( 2006 ) |