1948 La femme nue – de André Berthomieu avec Giselle Pascal, Michèle Philippe, Jean Davy & Paulette Dubost | 1950 Porte d’Orient – de Jacques Daroy avec Nathalie Nattier, Tilda Thamar & Fernand Sardou | 1953 Monsieur Scrupule gangster – de Jacques Daroy avec Tilda Thamar, Howard Vernon & René Blancard | 1969 Hibernatus – de Edouard Molinaro avec Louis de Funès, Claude Gensac, Michael Lonsdale & Bernard Alane | ||
Bien qu’algérois, Yves Vincent nait à Thônes le 5 août 1921 où il ne reste que quelques mois. Il grandit et vit à Alger jusqu’à l’âge de 21 ans où il est un sportif accompli (champion du monde de water-polo en 1939), speaker à Radio Alger (d’où il apprend le débarquement anglo-américain en novembre 1942), et, enfin, étudiant au Conservatoire. Le jeune Yves est dirigé vers la comédie par sa maman, une carrière que celle-ci aurait aimé embrasser. À la retraite, Yves Vincent ne regrette pas cette destinée mais, d’une nature discrète et réservée, il se plait à imaginer une vie qui soit moins dans la représentation: musicien, écrivain… À ce propos, il publie ses mémoires en 2013: «Voulez-vous en sourire avec moi?».
«Après avoir guerroyé entre Egypte et Moyen-Orient», Yves Vincent arrive à Paris en 1945. Que cela soit au cinéma, au théâtre comme à la télévision, il côtoie les plus grands noms: Daniel Gélin «Winterset» (1946); Erich von Stroheim «La foire aux chimères» (1946); Michel Simon «La taverne du poisson couronné» (1946), cette année là, sa petite amie lui fait rompre un contrat de sept ans à la Warner! «Un tramway nommé désir» (1949), mis en scène par Raymond Rouleau avec, comme partenaire Arletty. Dans cette pièce, Claude Gensac y est la doublure de Arletty et Louis de Funès, qui a été fait engager par Yves, n’a qu’un rôle mineur. Michel Audiard «Méfiez-vous des blondes» (1950); Danik Patisson «OSS 117 n’est pas mort» (1956); Ingrid Bergman et Micheline Presle «Thé et Sympathie» respectivement en 1956 et 1958; Brigitte Bardot «Babette s’en va-t-en guerre» (1959); Anne Vernon «Police Judiciaire» (1960); Jean Cocteau «L’aigle à deux tête» et «Les monstres sacrés» (1960 et 1966); Edwige Feuillère «Constance» (1960) de Somerset Maugham; Michel Piccoli «La dragée haute» (1960); Alain Resnais «Muriel ou le temps d’un retour» (1963) où Yves apparaît avec Nelly Borgeaud, son épouse; Raymond Souplex dans la série «Les cinq dernières minutes» (1965); Claude Gensac dans la série «Christine ou la pluie sur la mer» (1964), les films des «Gendarmes» avec, une nouvelle fois, Michel Galabru et Louis de Funès; Coluche dans la série «Madame, êtes-vous libre?» (1971) ou quand il est l’amant de Carole Bouquet «La famille Cigale» (1977). À la fin des années 1980, il collabore avec Roger Vadim pour «Surprise Party» (1987) puis avec Georges Lautner dans «La maison assassinée» (1988) avec Patrick Bruel.
Cela dit, si cet immense comédien obtient beaucoup de premiers rôles dans sa carrière cinématographique, celle-ci lui est moins favorable lorsqu’il change d’imprésario dans les années 1950. Ce dernier privilégie les juteux cachets pour délaisser l’intérêt artistique du film, le nom de Yves Vincent est de moins en moins gros à l’affiche. Toutefois, son talent et son succès sont ininterrompus sur scène (cours d’honneur du Palais des Papes d’Avignon en 1965). Début des années 1990, qui ne se souvient pas de la série «Tribunal» qui redynamise sa carrière? Avec son «copain» le Procureur alias Pierre Londiche, notre juge Garonne se retrouve face à une nouvelle génération de comédiens: Roschdy Zem, Michèle Laroque, Edouard Baer, Kad Merad, Agnès Jaoui, Blandine Métayer, Elie Semoun, Manuel Gélin… Côté vie privée, Yves Vincent se marie avec Jacqueline Huet puis Nelly Borgeaud; il est l’heureux papa de trois enfants. Ce qui caractérise Yves c’est son humilité et son extrême gentillesse qui font de lui un homme respecté et adoré: heureux et chanceux sont celles ou ceux qui le croisent sur son chemin d’Alger, de Paris ou de Bourgogne. Il meurt à 94 ans, le 6 janvier 2016, à Montacher-Villegardin dans l’Yonne.
© Ludovic ROUQUET
1944 | Monsieur Arnaud – de André Vignaux
avec Lucienne Lemarchand
inédit |
1946 | La foire aux chimères – de Pierre Chenal
avec Madeleine Sologne
La Taverne du Poisson Couronné / Au poisson couronné – de René Chanas avec Michel Simon |
1947 | La renégate – de Jacques Séverac
avec Louise Carletti
Les requins de Gibraltar – de Emil Edwin Reinert avec Annie Ducaux Le cavalier de Croix-Mort / Une aventure de Vidocq – de Lucien Gasnier-Raymond avec Madeleine Robinson |
1948 | Bal Cupidon – de Marc-Gilbert Sauvageon
avec Simone Renant
La maternelle – de Henri Diamant-Berger avec Blanchette Brunoy La danseuse de Marrakech – de Léon Mathot avec Gina Manès La femme nue – de André Berthomieu avec Giselle Pascal |
1950 | Méfiez-vous des blondes – de André Hunebelle
avec Martine Carol
Si ça vous chante – de Jacques Loew avec Geneviève Guitry Porte d’Orient – de Jacques Daroy avec Nathalie Nattier |
1951 | Capitaine Ardant – de André Zwoboda
avec Renée Saint-Cyr
Ma femme est formidable – de André Hunebelle avec Sophie Desmarets Tapage nocturne – de Marc-Gilbert Sauvajon avec Elina Labourdette |
1952 | Ouvert contre X / L’enquête est ouverte – de Richard Pottier
avec Marie Déa
Grand gala – de François Campaux avec Odile Versois Spartacus ( Spartaco / Sparcaco, il gladiatore della Tracia ) de Riccardo Freda avec Ludmilla Tchérina |
1953 | Monsieur Scrupule gangster – de Jacques Daroy avec Tilda Thamar |
1956 | Le circuit de minuit – de Yvan Govar
avec Micheline Boudet
Pitié pour les vamps – de Jean Josipovici avec Viviane Romance O.S.S. 117 n’est pas mort – de Jean Sacha avec Magali Noël |
1957 | Police judiciaire – de Maurice de Canonge avec Suzanne Dehelly |
1958 | Babette s’en va-t-en guerre – de Christian-Jaque
avec Brigitte Bardot
Y’en a marre ! / Le gars d’Anvers / Ce soir on tue – de Ivan Govar avec Danielle Godet |
1959 | Chaque minute compte – de Robert Bibal
avec Dominique Wilms
La dragée haute – de Jean Kerchner avec Dany Saval |
1960 | Alibi pour un meurtre – de Robert Bibal avec Danik Patisson |
1961 | Les nouveaux aristocrates – de Francis Rigaud
avec Mireille Darc
La planque – de Raoul André avec Louise Carletti |
1963 | Muriel / Muriel ou le temps d’un retour – de Alain Resnais
avec Delphine Seyrig
Les cavaliers de la terreur ( il terrore dei mantelli rossi ) de Mario Costa avec Pilar Clements La vie conjugale : Françoise / Françoise ou la vie conjugale – de André Cayatte avec Marie-José Nat La vie conjugale : Jean-Marc / Jean-Marc ou la vie conjugale – de André Cayatte avec Jacques Charrier |
1967 | Qui êtes-vous inspecteur Chandler? ( troppo per vivere… poco per morire ) de Michele Lupo avec Daniela Bianchi |
1968 | Le gendarme se marie – de Jean Girault avec Geneviève Grad |
1969 | Hibernatus – de Edouard Molinaro
avec Louis de Funès
Claude et Greta / Les liaisons particulières – de Max Pécas avec Astrid Frank |
1970 | Le gendarme en balade – de Jean Girault
avec Claude Gensac
Je suis une nymphomane / Carole et ses démons – de Max Pécas avec Sandra Julien |
1971 | Valparaiso, Valparaiso – de Pascal Aubier avec Bernadette Lafont |
1974 | Impossible… pas français – de Robert Lamoureux avec Jean Lefebvre |
1981 | Les filles de Grenoble – de Joël Le Moign’ avec Zoé Chauveau |
1983 | Surprise party – de Roger Vadim avec Philippine Leroy-Beaulieu |
1986 | La rumba – de Roger Hanin avec Michel Piccoli |
1987 | La maison assassinée – de Georges Lautner avec Patrick Bruel |