1936 Crépuscule (der herrscher) de Veit Harlan avec Emil Jannings, Hilde Körber & Käthe Haack | 1941 Le grand roi (der große könig) de Veit Harlan avec Otto Gebühr, Kristina Söderbaum & Gustav Fröhlich | 1942 La ville dorée (die goldene stadt) de Veit Harlan avec Kristina Söderbaum & Paul Klinger | 1953 Le tigre de Colombo (sterne über Colombo) de Veit Harlan avec Kristina Söderbaum & Willy Birgel | ||
Fils de l’écrivain Walter Harlan et de sa femme Adèle, Veit Harlan voit le jour le 22 septembre 1899 à Berlin. Il est le quatrième d’une fratrie de sept enfants. Elevé dans un milieu bourgeois, il décide très tôt de devenir comédien. Dès son adolescence, il prend des cours de théâtre, fréquente les séminaires de Max Reinhardt et commence sa carrière sur scène dès 1915. Après la Première Guerre Mondiale, il travaille au Volksbühne de Berlin puis à partir de 1922 au Landestheater de Meiningen. À cette époque, il se marie brièvement avec Dora Gerson, comédienne et chanteuse de cabaret qui sera assassinée en 1943 à Auschwitz en raison de ses origines juives.
Veit Harlan fait ses débuts au cinéma en 1927. Pendant huit ans, il est l’interprète d’une vingtaine de films dirigés entre autres par Ludwig Berger, Curtis Bernhardt, Gustav Ucicky, Richard Eichberg ou Carl Lamac. Acteur sans envergure, il passe à la réalisation en 1935. Après avoir dirigé une poignée de films sans intérêt, il remporte un grand succès avec «Crépuscule» en 1936, dont les vedettes sont Emil Jannings et Hilde Körber, actrice qu’il avait épousé en 1929. Veit et Hilde auront trois enfants: Thomas, Maria et Susanne qui feront eux aussi carrière au cinéma et au théâtre. Le couple finira par divorcer en 1938, année de sa rencontre avec Kristina Söderbaum sur le tournage de «Jeunesse». Le 5 avril 1939, le cinéaste se marie avec sa nouvelle protégée, un an plus tard nait Kristian puis Caspar en 1946.
En 1939, Joseph Goebbels commande à Veit Harlan la réalisation du «Juif Süss», le budget est illimité et il veut les meilleurs acteurs. Harlan va faire de ce film une pièce maitresse de la machine de propagande du Reich, une vision de la société nazie fortement antisémite et antiféministe. Ferdinand Marian, Heinrich George, Werner Krauss, et bien sûr Kristina Söderbaum sont engagés et l’on recrute des centaines de figurants dans les ghettos de Prague et de Lublin. Lorsque le film sort en septembre 1940, c’est un triomphe. Vingt millions de spectateurs en Allemagne et autant dans le reste de l’Europe occupé. Veit Harlan est désormais le cinéaste le plus puissant du Reich et tourne encore six films pendant la guerre qui seront tous des succès, parmi lesquels: «La ville dorée» (1942) œuvre clairement raciste et «La citadelle des héros» (1944), épopée monumentale avec en tête d’affiche Heinrich George, Paul Wegener et Kristina Söderbaum où des milliers de figurants sont mobilisés et des millions de Marks dilapidés alors que le pays est en pleine débâcle.
Après la guerre, Veit Harlan est l’un des rares cinéastes à être accusé de crime contre l’humanité. Acquitté, il est malgré tout interdit de travail. Il met en scène quelques pièces de théâtre sous un autre nom puis revient progressivement au cinéma dès le début des années cinquante. Il réalise encore une dizaine de films dont la vedette est toujours Kristina Söderbaum, des productions sans aucune mesure de ses réalisations de l’époque nazie. En 1963, gravement malade du cœur, Veit Harlan se retire à Capri pour y finir ses mémoires. Le très controversé réalisateur meurt de problèmes pulmonaires, le 13 avril 1964, après une lutte acharnée contre la maladie afin de fêter ses vingt-cinq ans de mariage avec Kristina Söderbaum. Comme Leni Riefenstahl, il n’a jamais reconnu la responsabilité de son travail pendant la guerre, ni ses conséquences, et jamais il ne jugea utile de se remettre en question.
© Pascal DONALD
1927 | Hypocrisie / La culotte ( die hose / skandal in einer kleinen residenz ) de Hans Behrendt
avec Jenny Jugo
Seulement interprétation Les maîtres chanteurs de Nuremberg ( der meister von Nürnberg ) de Ludwig Berger avec Elsa Wagner Seulement interprétation Das mädchen mit dem fünf Nullen / Das große los – de Curtis Bernhardt avec Adele Sandrock Seulement interprétation Un + un = trois ( eins + eins = drei / ehe man ehemann wird / eins plus eins gleich drei ) de Felix Basch avec Claire Rommer Seulement interprétation |
1928 | Somnambule ( somnambul / die hellseherin / ein kriminal-telepathischer film ) de Adolf Trotz
avec Erna Morena
Seulement interprétation |
1929 | Amours sanglantes ( es flüstert die nacht / Csardas ) de Victor Janson
avec Lil Dagover
Seulement interprétation Revolte im erziehungshaus – de Georg Asagaroff avec Renate Müller Seulement interprétation |
1931 | Yorck – de Gustav Ucicky
avec Grete Mosheim
Seulement interprétation Les dangers de l’amour ( gefahren der liebe ) de Eugen Thiele avec Elsa Bassermann Seulement interprétation Hilfe ! Überfall – de Johannes Meyer avec Gerda Maurus Seulement interprétation |
1932 | Les onze officiers de Schill ( die elf schill’schen offiziere / ich hatt’ einen kameraden ) de
Rudolf Meinert avec
Camilla Spira
Seulement interprétation Le front invisible ( die unichtbare front ) de Richard Eichberg avec Trude von Molo Seulement interprétation Friederike – de Fritz Friedmann-Frederich avec Mady Christians Seulement interprétation La chorale de Leuthen ( der choral von Leuthen / der führer seines volkes ) de Carl Froelich, & Arzen von Cserepy avec Olga Tschechowa Seulement interprétation |
1933 | Typhon ( polizeiakte 909 / der fall tokeramo / taifun ) de Robert Wiene
avec Liane Haid
Seulement interprétation Les fugitifs ( flüchtlinge ) de Gustav Ucicky avec Käthe von Nagy Seulement interprétation Une maîtresse femme ( ein mädchen mit prokura ) de Arzén von Cserépy avec Gerda Maurus Seulement interprétation Paganini ( gern hab’ich die frau’n geküßt ) de E.W. Emo avec Maria Beling Seulement interprétation |
1934 | La chanson de l’adieu / La valse de l’adieu ( abschiedswalzer / zwei Frauen um Chopin ) de
Géza von Bolváry avec
Sybille Schmitz
Seulement interprétation Der fall brenken / Überfall im hotel – de Carl Lamac avec Rudolf Klein-Rogge Seulement interprétation Nur nicht weich werden, Suzanne ! / Nur nicht weich werden, Susanne! : Eine groteske aus vergangener zeit – de Arzén von Cserépy avec Jessie Vihrog Seulement interprétation Le cavalier rouge ( die rote reiter ) de Rolf Randolf avec Camilla Horn Seulement interprétation Ma vie pour Maria Isabel ( mein leben für Maria Isabell ) de Erich Waschneck avec Maria Andergast Seulement interprétation |
1935 | Jeanne d’Arc ( das mädchen Johanna ) de Gustav Ucicky
avec Angela Salloker
Seulement interprétation Stradivarius ( Stradivari ) de Géza von Bolváry avec Marcella Albani Seulement interprétation La Pompadour ( die Pompadour ) de Willy Schmidt-Gentner avec Käthe von Nagy Seulement direction des dialogues, scénario & réalisation de quelques scènes – Non crédité Krach im hinterhaus – de Veit Harlan avec Henny Porten Kater lampe / Der holzschnitzer vom erzgebirge – de Veit Harlan avec Alfred Abel Théo dort ( der müde Theodor ) de Veit Harlan avec Olga Engl |
1936 | Mademoiselle Véronique ( fräulein Veronika / alles für Veronika / der schlaumeier ) de Veit
Harlan avec Grethe Weiser
Marie, la servante ( Maria, die magt / ...und abens, wenn die musik speilt ) de Veit Harlan avec Hilde Körber + scénario Crépuscule ( der herrscher ) de Veit Harlan avec Emil Jannings |
1937 | La sonate à Kreutzer ( die Kreutzersonate ) de Veit Harlan
avec Lil Dagover
Fiston / Mon fils Monsieur le Ministre ( mein sohn, der herr minister ) de Veit Harlan avec Françoise Rosay |
1938 | Jeunesse ( jugend ) de Veit Harlan
avec Werner Hinz
Sans laisser de traces ( verwehte spuren ) de Veit Harlan avec Kristina Söderbaum + scénario Cœur immortel ( das unsterbliche herz ) de Veit Harlan avec Paul Wegener + scénario |
1939 | Le voyage à Tilsit ( die reise nach Tilsit ) de Veit Harlan
avec Albert Florath
+ scénario Pedro soll hängen – de Veit Harlan avec Heinrich George + scénario |
1940 | Le juif Süss ( jud Süß ) de Veit Harlan
avec Ferdinand Marian
+ scénario |
1941 | Le grand roi ( der große könig ) de Veit Harlan
avec Gustav Fröhlich
+ scénario & producteur exécutif Coupe Mussolini du meilleur film étranger au festival du film de Venise, Italie |
1942 | La ville dorée ( die goldene stadt ) de Veit Harlan
avec Paul Klinger
+ scénario & producteur exécutif Prix de la Chambre Internationale du Cinéma pour la couleur au festival du film de Venise, Italie |
1943 | Le lac aux chimères ( immensee ) de Veit Harlan
avec Carl Raddatz
+ scénario & production |
1944 | Offrande au bien-aimé ( opfergang ) de Veit Harlan
avec Irene von Meyendorff
+ scénario & production La citadelle des héros ( Kolberg / 30. Januar 1945 ) de Veit Harlan avec Heinrich George + scénario & production Der puppenspieler – de Alfred Braun avec Paul Bilt Seulement scénario & production |
1948 | Augen der liebe / Mit den augen der liebe – de Alfred Braun
avec Käthe Gold
Seulement scénario & producteur exécutif |
1950 | L’éternelle amoureuse / Cœurs constants ( unterbliche geliebte ) de Veit Harlan
avec Hans Holt
+ scénario |
1951 | Hanna Hamon – de Veit Harlan
avec Kristina Söderbaum
+ scénario |
1952 | L’heure bleue ( die blaue stunde / feuerprobe der liebe ) de Veit Harlan
avec Hans Nielsen
+ scénario |
1953 | Tiefland – de Leni Riefenstahl
avec Franz Eichberger
Seulement conseiller technique pour la réalisation – Non crédité Le tigre de Colombo / L’étoile de Colombo ( sterne über Colombo ) de Veit Harlan avec Adrian Hoven + scénario & interprétation Prisonnière du Maharadjah ( die gefangene des Maharadscha ) de Veit Harlan avec Theodor Loos + scénario |
1954 | L’espion de Tokyo / L’homme de Tokyo ( verrat an Deutschland / der fall Dr. Sorge ) de Veit
Harlan avec Paul Müller
+ scénario |
1956 | Le troisième sexe ( anders als du und ich / Das dritte geschlecht ) de Veit Harlan avec Paula Wessely |
1957 | Ce fut le premier amour ( es war die erste liebe ) de Fritz Stapenhorst
avec Marion Michael
Seulement réalisation de quelques scènes – Non crédité |
1958 | Impudeur / Déchéance ( liebe kann wie gift sein ) de Veit Harlan
avec Willy Birgel
La clé du passé ( ich werde dich auf händen tragen ) de Veit Harlan avec Barbara Haller + scénario |
1962 | La femme blonde du Maharajah ( die blonde frau des Maharadscha ) de Veit Harlan avec Willy Birgel |