1933 La tête d’un homme – de Julien Duvivier avec Harry Baur, Gina Manès, Damia & Alexandre Rignault | 1934 Amok – de Fédor Ozep avec Marcelle Chantal, Jean Yonnel, Jean Servais, Madeleine Guitty & Fréhel | 1954 L’espion de Tokyo (verrat an Deutschland) de Veit Harlan avec Kristina Söderbaum & Herbert Hübner | 1958 Le tombeau hindou (das Indische grabmal) de Fritz Lang avec Debra Paget & Paul Hubschmid | ||
Originaire de l’ethnie Mongole des Bouriates, Valéry Inkijinoff naît le 25 mars 1895 dans la région d’Irkoutsk de l’Empire Russe alors que le jeune tsar Nicolas II règne depuis quelques mois. Issu d’une famille aisée, ce fils d’enseignants étudie au séminaire d’Irkoutsk d’où il sort diplômé. En 1915, il entre à l’Institut Polytechnique de Petrograd. Passioné de théâtre, il suit parallèlement des cours à l’atelier de Vsevolod Meyerhold, créateur de la biomécanique, une approche purement physique du théâtre, en rupture avec le théâtre classique et en total opposition avec la méthode plus psychologique de Constantin Stanislavski. Inkijinoff devient rapidement l’un des plus brillants adeptes de Meyerhold.
Après la Révolution Russe qui entraine la chute de la monarchie et la prise de pouvoir par le régime bolchévique, le pays connaît une grande effervescence culturelle. En 1920, Valéry Inkijinoff suit Meyerhold à Moscou et travaille dans plusieurs théâtres. À cette époque, il rencontre, entre-autres, Sergei M. Eisenstein et travaille à l’atelier de Lev Koulechov qui le fait débuter au cinéma en 1925 dans «Le joyeux canari». Entre 1925 et 1929, il réalise trois films aujourd’hui disparus, et interprète le jeune Mongol dans «Tempête sur l’Asie» (1928) réalisé par Vsevolod Poudovkine. En 1930, déçu par le communisme, il s’installe à Paris, avec sa femme Maria Argunova-Dolgorukaya et leur fille Ira, sous prétexte d’étudier les nouvelles techniques du cinéma sonore. Lors de son séjour, il est engagé par le producteur Louis Nalpas pour interpréter «Le capitaine jaune» aux côtes de Charles Vanel et Kiki de Montparnasse. Malheureusement sa fille meurt peu après le tournage, ne pouvant laisser sa femme seule et inconsolable, il décide de reporter son retour. Son visa expirant, il se rend à l’Ambassade Soviétique demander un report, mais devant le refus des autorités, il décide de rester définitivement en France. Il s’intéresse alors au théâtre français et se lie d’amitié avec Louis Jouvet et Charles Dullin.
En 1933, Julien Duvivier lui offre le rôle de l’assassin machiavélique dans son adaptation du roman de Georges Simenon «La tête d’un homme» avec Harry Baur en commissaire Maigret. Jusqu’au début des années soixante-dix, Valéry Inkijinoff va tourner dans une quarantaine de productions en France, en Allemagne, en Italie et en Grande-Bretagne. Son fort accent et son apparence orientale expressive lui permettent de jouer des personnages mystérieux pour des cinéastes aussi différents que: Viktor Tourjansky, Ladislao Vajda, George Wilhelm Pabst, Carmine Gallone, Veit Harlan, Fritz Lang, Riccardo Freda, Henri Decoin et Alberto Lattuada. En 1950, il se retrouve à Hollywood, donnant la réplique à Tyrone Power, Cécile Aubry et Orson Welles dans «La rose noire» de Henry Hathaway. À la fin de sa carrière, il côtoie Jean-Paul Belmondo dans «Les tribulations d’un chinois en Chine» (1965) de Philippe de Broca; Lino Ventura et Alain Delon dans «Les aventuriers» (1967) de Robert Enrico et pour son dernier film Brigitte Bardot et Claudia Cardinale dans «Les pétroleuses» (1971) de Christian-Jaque.
À la fin des années soixante, Valéry Inkijinoff apparaît dans les séries télévisées à succès «Les chevaliers du ciel» (1967/68), «Tang» (1971) et «Le fils du ciel» (1972). Il meurt à l’âge de soixante-dix-huit ans, le 26 septembre 1973, dans sa propriété de Brunoy en région parisienne. Il est inhumé auprès de sa femme et de sa fille au cimetière Russe de Sainte-Geneviève-des-Bois.
© Pascal DONALD
1925 | Le joyeux canari ( vesyolaya kanareika / Веселая канарейка ) de Lev Koulechov & Youri
Vasilchikov avec Sergei Komarov
Le châtiment ( rasplata / Расплата ) de Valéry Inkijinoff Seulement réalisation |
1926 | Le voleur ( vor / Вор ) de Valéry Inkijinoff
Seulement réalisation |
1927 | DO Moscou-Pékin ( Москва-Пекин ) de Valéry Inkijinoff
Seulement réalisation & montage |
1928 | Tempête sur l’Asie / Le descendant de Genghis Khan ( Potomok Chingis-Khana / Потомок Чингисхана ) de Vsevolod Poudovkine avec Viktor Tsoppi |
1929 | La comète ( kometa / Комета ) de Valéry Inkijinoff
Seulement réalisation |
1930 | Le capitaine jaune – de Anders Wilhelm Sandberg avec Charles Vanel |
1933 | La tête d’un homme – de Julien Duvivier
avec Harry Baur
Typhon ( polizeiakte 909 / der fall tokeramo / taifun ) de Robert Wiene avec Liane Haid |
1934 | La bataille – de Victor Tourjansky & Nicolas Farkas
avec Annabella
La bataille ( the battle / Hara-Kiri / thunder in the East ) de Victor Tourjansky & Nicolas Farkas John Loder Version anglaise de « La bataille » Amok – de Fédor Ozep avec Fréhel Volga en flammes – de Victor Tourjansky avec Danielle Darrieux |
1935 | Les quatre derniers de Santa Cruz ( die letzten vier von Santa Cruz ) de Werner Klinger
avec Beppo Brem
Friesennot – de Peter Hagen avec Marianne Simson |
1936 | Les bateliers de la Volga – de Vladimir Strijewski avec Pierre Blanchar |
1937 | La femme du général Ling ( the wife of general Ling / the revenge of general Ling ) de
Ladislao Vajda avec
Griffith Jones
Les pirates du rail – de Christian-Jaque avec Erich von Stroheim |
1938 | La rue sans joie – de André Hugon
avec Dita Parlo
Le drame de Shanghai – de Georg Wilhelm Pabst avec Louis Jouvet |
1947 | La renégate – de Jacques Séverac avec Louise Carletti |
1949 | Maya – de Raymond Bernard avec Viviane Romance |
1950 | La rose noire ( the black rose ) de Henry Hathaway avec Orson Welles |
1954 | La fille de Mata Hari ( la figlia di Mata Hari ) de Carmine Gallone & Renzo Merusi
avec Ludmilla Tchérina
L’espion de Tokyo / L’homme de Tokyo ( verrat an Deutschland / der fall Dr. Sorge ) de Veit Harlan avec Kristina Söderbaum |
1956 | Michel Strogoff ( Michele Strogoff / der kurier de zaren ) de Carmine Gallone
avec Curd Jürgens
Geliebte Corinna – de Eduard von Borsody avec Klaus Kinski |
1957 | Le médecin de Stalingrad ( der arzt von Stalingrad ) de Géza von Radványi avec Eva Bartok |
1958 | Le tombeau hindou ( das Indische grabmal / the indian tomb / il sepolcro hindou ) de Fritz
Lang avec Paul Hubschmid
Le tigre du Bengale / Le tigre d’Eschnapour ( der tiger von Eschnapur / tiger of Bengal / the tiger of Eschnapur / la tigre di Eschnapur ) de Fritz Lang avec Victor Francen |
1959 | Les mystères d’Angkor ( herrin der welt / die formel des todes / il mistero dei tre continenti /
mistress of the world ) de William Dieterle
avec Martha Hyer
Film en 2 parties 1 : Teil 1 2 : Teil 2 |
1960 | Mon oncle du Texas – de Robert Guez
avec Julien Carette
Les hommes veulent vivre / Le crime du docteur Chardin – de Léonide Moguy avec John Justin |
1961 | Le géant à la cour de Kublaï Khan / Kublaï Khan et le géant de Mongolie ( Maciste alla
corte del gran Khan ) de Riccardo Freda
avec Yoko Tani
Le triomphe de Michel Strogoff ( il trionfo di Michele Strogoff ) de Victor Tourjansky avec Simone Valère |
1962 | Ursus le rebelle ( Ursus, il gladiatore ribelle ) de Domenico Paolella avec Dan Vadis |
1963 | Nick Carter va tout casser – de Henri Decoin avec Margo Lion |
1964 | Dr. Mabuse et le rayon de la mort / Mission spéciale au deuxième bureau / Mission secrète deuxième bureau ( die todesstrahlen des Dr. Mabuse / the death ray mirror of Dr. Mabuse / the death ray of Dr. Mabuse / the devilish Dr. Mabuse / I raggi mortali del Dr. Mabuse / the secret of Dr. Mabuse ) de Hugo Fregonese avec Peter van Eyck |
1965 | Les tribulations d’un Chinois en Chine – de Philippe de Broca avec Ursula Andress |
1966 | Atout cœur à Tokyo pour OSS 117 – de Michel Boisrond
avec Marina Vlady
La blonde de Pékin – de Nicolas Gessner avec Edward G. Robinson Mission T.S. / Mission top secret ( matchless ) de Alberto Lattuada avec Donald Pleasence |
1967 | Les aventuriers – de Robert Enrico avec Joanna Shimkus |
1971 | Les pétroleuses – de Christian-Jaque avec Brigitte Bardot |