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Marcelle Romée



Date et Lieu de naissance : 7 février 1903 (Neuilly-sur-Seine, France)►
Date et Lieu de décès : 3 décembre 1932 (Chatou, France)►
Nom Réel : Marcelle Arbant

ACTRICE
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1930 La lettre – de Louis Mercanton avec André Roanne, Paul Capellani, Ky Duyen & Gabriel Gabrio
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1931 Cœur de lilas – de Anatole Litvak avec André Luguet, Jean Gabin, Madeleine Guitty & Marcel Delaître
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1931 Le cap perdu / Cap Forlorn – de Ewald André Dupont avec Harry Baur, Henri Bosc & Jean Max
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1931 Une nuit à l’hôtel – de Leo Mittler avec Jean Périer, Betty Stockfeld, Maurice Lagrenée & Marcel Carpentier

De son vrai nom Marcelle Arbant, Marcelle Romée naît le 7 février 1903 à Neuilly-sur-Seine. Elle obtient d’abord un diplôme de monitrice d’éducation sportive et enseigne dans une école parisienne. Mais c’est le théâtre qui l’intéresse et elle doit l’étudier en cachette, car ses parents, issus de la petite bourgeoisie, veulent faire d’elle une institutrice, et non une théâtreuse. Elle suit donc les cours de Jules Leitner, sociétaire de la Comédie-Française et entre au Conservatoire. En 1926, elle obtient le premier prix de tragédie et devient pensionnaire de la Maison de Molière.

Marcelle Romée y débute dans «Les trois Henry», de André Lang et joue les grands classiques. Elle est ainsi Elise dans «L’avare», Eliane dans «Le misanthrope» ou la reine dans «Ruy Blas». Mais celle que ses camarades du Français surnomment «la sauterelle verte», à cause de sa mince silhouette et de sa robe favorite, va susciter une manière de scandale dans l’auguste compagnie. Elle sollicite en effet l’accès au sociétariat, puis, quand on pense le lui proposer, elle le refuse, peu soucieuse de rester enfermée dans des rôles convenus. On n’a jamais vu pareille audace dans l’illustre Maison.

C’est sur l’insistance du cinéaste Louis Mercanton que cette jeune femme au regard profond et à la physionomie étonnamment moderne tourne son premier film, «La lettre» (1930), tiré d’une pièce de Somerset Maugham. Marcelle Romée y campe une maîtresse délaissée, qui tue son amant. La critique est d’emblée élogieuse: «(…) Marcelle Romée apporte au cinéma français son talent jeune et ardent, sa sincérité dans l’expression, sa science de la diction, pure, claire, et toujours profondément humaine» - Ciné-Miroir, du 10 octobre 1930). Puis c’est «Le cap perdu» (1931) de Ewald André Dupont, où elle joue la femme du gardien de phare Harry Baur, convoitée par le second de son mari mais aussi par un matelot en cavale. La même année, elle apparaît dans «Une nuit à l’hôtel» de Léo Mittler, dont l’intrigue se déroule dans un palace de la Côte-d’Azur. Et c’est déjà le chant du cygne, ce film de Anatole Litvak, «Cœur de lilas» (1931), où elle incarne l’héroïne du même nom, une pauvre fille du milieu, soupçonnée d’un meurtre et qui tombe amoureuse de l’inspecteur chargé de l’enquête, interprété par André Luguet. Elle donne aussi la réplique à un Jean Gabin en mauvais garçon, à l’orée de sa carrière, et à Fréhel, qui entonne «La môme caoutchouc», célèbre rengaine de Serge Veber et Maurice Yvain.

Parvenue à ce stade, Marcelle Romée est considérée comme un des grands espoirs du cinéma et du théâtre français. Mais cette gloire naissante ne suffit pas à dissiper les démons qui, peu à peu, s’emparent de la jeune femme. Sujette à de graves accès de dépression, et alors qu’elle commence le tournage d’un cinquième film, Marcelle Romée est hospitalisée dans une maison de repos du Vésinet, la Villa des Pages. Un matin d’hiver de l’année 1932, le 3 décembre, elle échappe à la surveillance du personnel, se rend à pied au pont de Chatou, un ancien ouvrage routier aujourd’hui disparu, et, après quelque hésitation, se jette dans la Seine. Selon un témoin oculaire, elle fait quelques brasses, avant de couler dans l’eau glacée. Ses camarades de la Comédie-Française émettent des doutes sur ce suicide, rappelant que Marcelle Romée, qu’on appelle aussi «la chèvre», en raison de son agilité, est une nageuse émérite. Ses obsèques, au Père Lachaise, sont suivies par beaucoup d’amis et de nombreux comédiens.

© Jean-Pascal LHARDY

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1930La lettre – de Louis Mercanton avec André Roanne
1931Une nuit à l’hôtel – de Leo Mittler avec Jean Périer
Le cap perdu / Cap Forlorn – de Ewald André Dupont avec Harry Baur
Cœur de lilas – de Anatole Litvak avec Jean Gabin
Fiche créée le 7 mai 2009 | Modifiée le 10 juillet 2018 | Cette fiche a été vue 14838 fois
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