Malick Bowens

Malick Bagayoko, le futur Malick Bowens, naît le 25 février 1941 à Bamako au Mali, colonie Française qui s’appelle alors Soudan Français. Beaucoup de mystères sur ses origines familiales, sa jeunesse et son arrivée en France dans les années 60 où il commence à travailler beaucoup pour le théâtre.

En 1971, Malick Bowens est le premier comédien Africain à faire son entrée dans le groupe du CIRT (Centre International de Recherche Théâtrale) nouvellement créé par Peter Brook et Micheline Rozan. Trois ans plus tard, le CIRT ouvre son siège permanent au Théâtre des Bouffes du Nord. Avec son ami Peter Brook, les deux hommes revisitent l’œuvre de Shakespeare avec la pièce «Mesure pour mesure» (1978/79), suivie par «La conférence des oiseaux» (1979/81), d’après Farid al-Din Attar, et «L’os» (1979/80) du Sénégalais Birago Diop, qu’il adapte avec Jean-Claude Carrière. Deux pièces présentées au Festival d’Avignon de 1979. Puis, on le voit entre-autres dans «Le lien de sang» (1981) d’Athol Fugard adapté par Bernard-Marie Koltès, «La lamentable et véridique histoire d’Arden de Faversham» (1983/84) de Marie-France Ionesco et Lucian Pintilie, ou «Maître Harold» (1985/86) d’Athol Fugard, aux côtés de l’acteur ivoirien Sidiki Bakaba.

C’est en 1981 que Malick Bowens fait son entrée au cinéma, en France, avec «Itinéraire bis» réalisé par Christian Drillaud. Deux ans plus tard, il apparaît dans «Le thé à la menthe» de Abdelkrim Bahloul. 1985, année de la révélation pour l’acteur avec le drame romantique signé Sydney Pollack «Out of Africa, souvenirs d’Afrique». Malick Bowens est Farah Aden, le dévoué serviteur de la baronne Karen Blixen, interprétée par Meryl Streep, qui vit une histoire d’amour passionnée dans le Kenya colonial du début du 20ème siècle, avec un chasseur de gros gibier épris de liberté, incarné par Robert Redford. Les portes du cinéma américain lui sont alors grandes ouvertes et l’année suivante, c’est John Schlesinger qui lui offre le rôle de Palo, le sorcier maléfique d’une secte dans «Envoûtés», un thriller horrifique qui captive l’audience dès la première scène. Dans «Alerte!» de Wolfgang Petersen en 1994, il est un des professeurs chargés de combattre un terrible virus qui décime la population, ses partenaires ne sont autres que Dustin Hoffman, Rene Russo, Morgan Freeman, Kevin Spacey et Donald Sutherland. En 2000, il endosse le costume du Président congolais Mobutu Sese Seko dans «Ali» de Michael Mann, un biopic sur la vie du boxeur américain Muhammad Ali, de sa victoire historique sur le champion du monde Sonny Liston en 1964 jusqu’au célèbre combat contre George Foreman en 1974 à Kinshasa, avec Will Smith dans la peau du plus grands boxeurs de tous les temps, plusieurs fois champion du monde poids lourds WBA. Dans «Les larmes du soleil» (2002) de Antoine Fuqua, auprès de Bruce Willis et Monica Bellucci, il incarne le colonel Idris Sadick, seigneur de guerre génocidaire, commandant des rebelles peuls qui soutient le coup d’Etat mené par le général Mustafa Yakubu au Nigeria.

Malick Bowens interprète son dernier rôle à l’écran en France, dans le film d’action «La dernière recrue» de Luc Murat, aux côtés de Moussa Maaskri, Pierro Murat et Aymen Saïdi. Retiré depuis les années 80 à Aix-en-Provence, il décède le 3 novembre 2017 au Pertuis dans le Vaucluse. Il était le père de deux filles, Niagalé et Eïmella.

© Philippe PELLETIER