Ingmar Bergman

Ernst Ingemar Bergman naît le 14 juillet 1918 à Uppsala, à soixante kilomètres de Stockholm. Sa mère, Karin, issue de la bourgeoisie aisée, a épousé malgré l’avis de ses parents, Erik Bergman, un très austère pasteur de l’église réformée de Suède. Ingmar a un frère aîné, Dag. Une petite sœur, Margareta, complétera la fratrie en 1922.

Ingmar Bergman découvre le cinéma avec sa grand-mère. Un appareil de projection, cadeau de Noël reçu par son frère aîné, une visite aux studios de production cinématographiques suédois de Rasunda, et le bricolage de petits films d’animation avec son oncle Carl, le confortent dans sa vocation. À seize ans, il fait un séjour d’études en Allemagne et découvre le national-socialisme qui l’impressione très favorablement. De retour en Suède, il poursuit une formation universitaire en histoire et littérature puis commence à travailler et écrire pour le théâtre, après avoir rompu avec sa famille. En 1943, il épouse la danseuse Else Fisher. La même année il est embauché par la Svensk Filmindustri comme scénariste de «Tourments» (1944) de Alf Sjöberg, le récit d’adolescents persécutés par un professeur de latin sadique. Remariée en 1945 avec Ellen Lundström qui lui donnera trois enfants, il devient directeur du théâtre de Göteborg où il monte en 1946 «Caligula» de Albert Camus. La même année il réalise son premier film en solo «Crise», au scénario encore très sombre. À la même époque, à l’occasion d’une liaison avec la critique cinématographique Gun Hagberg, il découvre Paris. Puis il partage sa vie professionnelle entre la direction de plusieurs théâtres dont celui de Malmö (où il monte notamment «Le Misanthrope» de Molière) puis le théâtre royal dramatique de Stockholm, et la réalisation de ses films (une quarantaine en quatre décennies).

Côté ville, Ingmar Bergman continue à mener une vie sentimentale très agitée. Il entretient une liaison avec la danseuse Harriet Andersson, interprète de «Un été avec Monika» (1953) alors qu’il a épousé en troisième noce Gun Grut, auteur de «Attentes de femmes» dont il a tiré le film du même nom en 1952, et où l’on découvre Maj-Britt Nilsson. En 1959, il épouse la pianiste Käbi Laretei, mère du futur réalisateur Daniel Bergman. Puis il vit avec Liv Ullmann qui devient avec «Persona» (1966), l’une de ses interprètes fétiches et qui lui donne une petite fille, la future actrice Linn Ullmann. Enfin il épouse en 1971 Ingrid von Rosen (1930-1995), elle aussi pianiste et sa dernière compagne.

La réputation de Ingmar Bergman passe vraiment les frontières de son pays natal à partir de 1956 avec «Sourires d’une nuit d’été» mais surtout «Le septième sceau» (1957), faisant du réalisateur suédois un habitué du festival de Cannes où il sera encore récompensé en 1973 («Cris et chuchotements») puis en 1997 pour l’ensemble de sa carrière. Devenu le cinéaste sans doute le plus primé au monde, il éclipse tous ses compatriotes réalisateurs en donnant des Suédois, peut-être à tort, une image souvent complexe et torturée à travers un cinéma d’auteur. Il tourne un dernier long métrage, sur le monde de l’enfance, en 1983: «Fanny et Alexandre». Mais il réalise encore quelques films pour la télévision jusqu’en 2003. Ingmar Bergman termine ses jours loin du monde, à Fårö, petite île de la Baltique, cadre de plusieurs de ses films. Il y décède le 29 juillet 2007 à l’âge de quatre-vingt neuf ans.

© Caroline HANOTTE