1941 Le président Kruger (Ohm Krüger) de Hans Steinhoff avec Emil Jannings, Lucie Höflich & Elisabeth Flickenschildt | 1942 Symphonie d’une vie (sinfonie eines lebens) de Hans Bertram avec Harry Baur, Henny Porten & Julia Serda | 1965 Vacances avec Piroschka (ferien mit Piroschka) de Franz Josef Gottlieb avec Götz George & Marie Versini | 1978 Le mariage de Maria Braun (die ehe der Maria Braun) de Rainer Werner Fassbinder avec Hannah Schygulla | ||
Gisela Uhlen, de son vrai nom Gisela Friedhilde Schreck, naît le 16 mai 1919, à Leipzig alors que l’Allemagne vient tout juste d’adopter le régime de la république de Weimar. Elle est le quatrième enfant d’Augustin Schreck, ancien chanteur d’opéra devenu fabriquant de spiritueux et de Luise Frieda née Richter-Wappler. Elle reçoit une formation au conservatoire de Leipzig puis se forme également à la danse avant de commencer à faire du théâtre, avec un premier engagement à dix-sept ans au Staatstheater de Bochum, puis au Schillertheater à Berlin. Elle débute au cinéma à la même époque en jouant en 1936, «Annemarie», une jeune fille dont le fiancé est tué pendant la Grande Guerre, dans le film du même nom mis en scène par Fritz Peter Buch. Puis elle tourne, toujours pour la UFA, une quinzaine de films jusqu’en 1945 et le franchissement de l’Oder par l’Armée Rouge. Nous citerons notamment deux titres emblématiques de l’époque. «Les Rothschild» de Erick Waschneck, réponse allemande au film hollywoodien «The house of Rothschild» de Alfred L. Werker. La saga de cette famille de Juifs allemands partis conquérir les places financières d’Europe à l’époque napoléonienne et notamment l’histoire de James Rothschild installé à Londres, est bien sûr présentée très différemment dans la version de 1940. «Le président Krüger» (1941) joué par Emil Jannings dans ce film de Hans Steinhoff, a pour thème l’épopée en Afrique du Sud des colons blancs d’origine hollandaise vaincus lors de la guerre des Boers au début du XX siècle. Mais Gisela fait également partie l’année suivante du dernier film tourné par Harry Baur avant son arrestation par la Gestapo: «La symphonie d’une vie» réalisé par Hans Bertram qui devient le mari de l’actrice et dont elle a une fille Barbara née au début de 1945.
Malgré la situation épouvantable dans laquelle se retrouve l’Allemagne après l’effondrement du troisième Reich, en 1949, Gisela Uhlen retrouve les studios pour tourner de nouveau sous la direction de son mari «Un grand amour» dont elle a écrit elle-même le scénario. Leur collaboration et leur vie commune se terminent la décennie suivante. Gisela fait alors du théâtre et travaille notamment en république démocratique allemande où naît son deuxième enfant Suzanne Uhlen, future comédienne et fille de l’acteur Wolfgang Kieling. La comédienne retourne au cinéma en 1956, pour «Das traumschiff » de Herbert Ballmann qui sera lui aussi un temps son compagnon de route. À partir des années soixante, Gisela diversifie son métier avec des prestations pour la télévision. Les spectateurs français peuvent aussi la découvrir dans le film «Lady Hamilton» (1968) de Christian-Jaque avec Michèle Mercier et Richard Johnson, en Lord Nelson.
Les décennies suivantes Gisela Uhlen se fait plus rare au cinéma mais obtient néanmoins une récompense justifiée pour son interprétation de la mère de Anna Schygulla, dans «Le Mariage de Eva Braun» (1979) de Rainer Werner Fassbinder. Elle commence également à écrire ses mémoires, «Mein Glashaus. Roman meines Lebens» (1978). En 1991, elle a encore un très beau rôle dans «Toto le héros» (1991) de Jaco van Dormael, auprès de Michel Bouquet. Et elle reste très présente à la télévision allemande dans des feuilletons comme «L’inspecteur Derrick», «Tatort» ou «une famille en Bavière» avec un dernier épisode en 2006. Cette actrice de caractère, de plus de soixante-dix ans de carrière, décède à Cologne dans sa quatre-vingt-huitième année le 16 janvier 2007.
© Caroline HANOTTE
1936 | Annemarie – de Fritz Peter Buch avec Paul Bildt |
1938 | Amour et flirt / L’amour n’est pas un jeu ( liebelei und liebe ) de Arthur Maria Rabenalt
avec Carl Raddatz
La danse sur le volcan ( der tanz auf dem vulkan ) de Hans Steinhoff avec Theo Lingen |
1939 | Demain je serai arrêté ( morgen werde ich verhaftet ) de Karl-Heinz Stoux
avec Ferdinand Marian
Mann für mann – de Robert A. Stemmle avec Gustav Knuth |
1940 | Entre Hambourg et Haïti ( zwischen Hamburg und Haiti ) de Erich Waschneck
avec Albert Florath
Les Rothschild ( die Rothschilds / aktien auf Waterloo ) de Erick Waschneck avec Carl Kuhlmann Christine ( die unvollkommene liebe ) de Erich Waschneck avec Rudolf Klein-Rogge |
1941 | La vie ardente de Rembrandt ( Ewiger Rembrandt / Rembrandt ) de Hans Steinhoff
avec Ewald Balser
Le président Kruger ( Ohm Krüger ) de Hans Steinhoff avec Emil Jannings |
1942 | Symphonie d’une vie ( sinfonie eines lebens ) de Hans Bertram
avec Harry Baur
Entre ciel et terre ( zwischen himmel und erde ) de Harald Braun avec Werner Krauss Le vengeur ( schicksal ) de Géza von Bolváry avec Heinrich George Le 5 juin ( der 5. Juni / Einer unter millionen ) de Fritz Kirchhoff avec Karl Ludwig Diehl Les deux sœurs ( die beiden schwestern ) de Erich Waschneck avec Georg Alexander |
1944 | Le violon magique ( die zaubergeige ) de Hubert Maisch avec Fritz Kampers |
1945 | Der stumme gast – de Harald Braun avec René Deltgen |
1948 | Un grand amour ( ein große liebe ) de Hans Bertram
avec Gustav Waldau
+ scénario |
1950 | La comète ( der fallende stern ) de Harald Braun avec Dieter Borsche |
1951 | Der schweigende mund / Der himmel sagt nein – de Karl Hartl avec Oskar Homolka |
1952 | Türme des schweigens – de Hans Bertram avec Philip Dorn |
1955 | DO Robert Mayer : Der arzt aus Heilbronn – de Helmut Spieß avec Emil Stöhr |
1956 | Das traumschiff – de Herbert Ballmann avec Günther Simon |
1957 | Emilia Galotti – de Martin Hellberg avec Karl-Heinz Peters |
1958 | Reifender sommer – de Horst Reinecke acec Otto Krone |
1959 | Mit 17 weint man nicht – de Alfred Vohrer avec Heinz Drache |
1962 | Das mädchen und der staatsanwalt – de Jürgen Goslar
avec Wolfgang Preiss
La porte aux sept serrures ( die tür mit den sieben schlössern ) de Alfred Vohrer avec Klaus Kinski |
1963 | Das indische tuch – de Alfred Vohrer avec Hans Nielsen |
1964 | Hotel der toten gäste – de Eberhard Itzenplitz avec Karin Dor |
1965 | Vacances avec Piroschka ( ferien mit Piroschka ) de Franz Josef Gottlieb avec Götz George |
1966 | Le bossu de Londres ( der bucklige von Soho ) de Alfred Vohrer avec Hubert von Meyerinck |
1968 | Lady Hamilton / Les amours de Lady Hamilton ( Lady Hamilton – Zwischen schmach und liebe ) de Christian-Jaque avec Richard Johnson |
1969 | Dr. med. Fabian : Lachen ist die beste medizin – de Harald Reinl avec Hans-Joachim Kulenkampff |
1973 | Drei Männer im schnee – de Alfred Vohrer avec Thomas Fritsch |
1975 | Der edelweißkönig – de Alfred Vohrer
avec Adrian Hoven
Bis zu bitteren neige – de Gerd Oswald avec Maurice Ronet |
1978 | Le mariage de Maria Braun ( die ehe der Maria Braun ) de Rainer Werner Fassbinder
avec Klaus Lowitch
Prix d’Or du cinéma d’interprétation féminine aux prix du cinéma germanique, Allemagne |
1980 | Meister eder und sein pumuckl – de Ulrich König avec Gustl Bayrhammer |
1990 | Toto le héros – de Jaco van Dormael avec Michel Bouquet |
1992 | Zürich : Transit – de Hilde Bechert avec Peter Ehrlich |