1955 Les amoureux (gli innamorati) de Mauro Bolognini avec Franco Interlenghi, Nino Manfredi & Sergio Raimondi | 1957 Le ciel brûle (il cielo brucia) de Giuseppe Masini avec Amedeo Nazzari, Faith Domergue & Folco Lulli | 1964 Le fils du Cid (i cento cavalieri) de Vittorio Cottafavi avec Mark Damon, Wolfgang Preiss & Hans Nielsen | 1974 Vincent, François, Paul et les autres… – de Claude Sautet avec Yves Montand, Serge Reggiani & Michel Piccoli | ||
Avec son visage angélique, ses yeux en amande, sa beauté légèrement métisse, Antonietta De Pascale, alias Antonella Lualdi, a séduit les plus grands cinéastes. L’actrice naît le 6 juillet 1931 à Beyrouth au Liban, d’un père italien et d’une mère grecque. Parlant couramment l’arabe, l’italien et le français, elle est attirée par le théâtre et ambitionne de devenir comédienne. Installée en Italie avec sa famille au début de la Seconde Guerre mondiale, elle fait ses premiers pas au cinéma à l’âge de 17 ans, en vedette d’une comédie musicale de Mario Mattoli, «Signorinella» (1948). S’ensuivent deux autres films, «Echec à Borgia» (1949) de Henri King et «Pour l’amour du ciel» de Luigi Zampa. Vite adulée à l’égale de Gina Lollobrigida, la jeune néophyte est propulsée durant les années 1950 dans un tourbillon de tournages. Dernière conquête du héros-don Juan, joué par Daniel Gélin, dans «Adorables créatures» (1952) de Christian Jaque, elle enchaîne des rôles sur mesure de jolies femmes désirables et excelle dans celui de Mathilde, amoureuse du beau Julien Sorel, joué par Gérard Philipe, dans «Le rouge et le noir» (1954) de Claude Autant-Lara. Une consécration qu’elle renouvelle avec «Les amoureux» (1955) de Mauro Bolognini, auprès de son mari Franco Interlenghi, dans une joyeuse quête sentimentale entre jeunes gens à Rome. Et qu’elle affirme en incarnant la sensuelle Gilberte de Fourcheville dans le film de Alexandre Astruc, «Une vie» (1957), adapté du roman de Guy de Maupassant.
Partagée entre l’Italie et la France, insatiable, Antonella Lualdi poursuit une carrière qui lui offre des opportunités dans tous les répertoires. Livrée aux proxénètes dans le film de Yves Allégret «Méfiez-vous fillettes!» (1956), plongée dans une course contre la montre pour sauver son fils dans «Match contre la mort» (1959) de Claude Bernard-Aubert, elle est confrontée au racisme sévissant aux Etats-Unis dans le drame de Michel Gast «J’irai cracher sur vos tombes» (1959), adapté du roman de Boris Vian, et meurt assassinée dans «A double tour» (1959) de Claude Chabrol. Films historiques et d’aventure ouvrent la décennie suivante, tels «Les titans» (1961) ou «Surcouf, le tigre des sept mers» (1965). Avec Vittorio Gassman pour partenaire, elle joue dans le film à sketchs de Ettore Scola «Parlons femmes» (1964), qui traite des difficiles relations entre hommes et femmes. Puis, les tournages se distendent. Quelques rôles lui décernent encore des lauriers, comme celui de Julia, la femme de Paul, joué par Serge Reggiani, dans «Vincent, François, Paul et les autres…» (1974) de Claude Sautet. Après une incursion dans une comédie érotique, «Double zéro de conduite» (1983) de Giuliano Carnimeo, et quelques longs métrages moins marquants, elle campe la reine Tiyi, mère du pharaon Akhenaton, dans «Néfertiti, la fille du soleil» (1992) de Guy Gilles. Au terme d’une éclipse de plusieurs années, 2009 sonne sa dernière apparition sur grand écran, en mère du héros d’un film qui se déroule en Sicile, «La bella societa» (2009) de Gian Paolo Cugno.
La télévision a pris le relais du cinéma. En 1992, Antonella Lualdi intègre une série française phare, «Les Cordier, juge et flic», créée par Alain Page. Jusqu’en 2005, elle y interprète Lucia, la femme du commissaire joué par Pierre Mondy. Un rôle qui lui assure en France une notoriété qu’elle a surtout goûtée en Italie. Epouse d’un seul homme, Franco Interlenghi, qui lui a donné deux filles, toutes deux actrices, Antonella Lualdi décède à Rome le 10 août 2023, âgée de 92 ans. L’amour sous toutes ses formes est le fil directeur de toute vie, disait-elle.
© Isabelle MICHEL
1948 | Signorinella – de Mario Mattoli avec Gino Bechi |
1949 | Echec à Borgia ( prince of foxes ) de Henry King avec Orson Welles |
1950 | Pour l’amour du ciel ( è più facile che un cammello... ) de Luigi Zampa
avec Jean Gabin
Canzoni per le strade – de Mario Landi avec Carlo Ninchi Nous avons vaincu ( abbiamo vinto ! ) de Robert A. Stemmle avec Paolo Stoppa |
1951 | Miracolo a viggiù – de Luigi Giachino
avec Teddy Reno
Son dernier verdict ( l’ultima sentazza ) de Mario Bonnard avec Charles Vanel Les deux sergents ( i due sergenti ) de Carlo Alberto Chiesa avec Mario Carotenuto Ha fatto tredici – de Carlo Manzoni avec Carlo Croccolo Pentimento – de Mario Costa avec Cesare Danova Histoires interdites ( tre storie proibite ) de Augusto Genina avec Charles Fawcett Segment « 2 » L’accordeur est arrivé / Zéro en amour ( è’arrivato l’accordatore / zero in amore ) de Duilio Coletti avec Alberto Sordi |
1952 | Le manteau ( il cappotto ) de Alberto Lattuada
avec Renato Rascel
Adorables créatures – de Christian-Jaque avec Daniel Gélin Les enfants ne sont pas à vendre ( i figli non si vendono ) de Mario Bonnard avec Jacques Sernas Il romanzo della mia vita – de Lionello De Felice avec Luciano Tajoli Cani e gatti – de Leonardo de Mitri avec Umberto Spadaro Pardonnez-moi ( perdonami ) de Mario Costa avec Raf Vallone Prisonnière des ténèbres ( la cieca di Sorento ) de Giacomo Gentilomo avec Paul Campbell |
1953 | La fille du régiment ( la figlia del reggimento ) de Tullio Covaz & Géza von Bolváry
avec Michel Auclair
Canzoni, cansoni, cansoni – de Domenico Paolella avec Erno Crisa Le spectacle le plus comique du monde ( il più comico spettacolo del mondo ) de Mario Mattoli avec Totò Seulement apparition The story of William Tell – de Jack Cardiff avec Errol Flynn Inachevé Les hommes sont des fripouilles ! ( gli uomini, che mascalzoni ! ) de Glauco Pellegrini avec Walter Chiari Amours d’une moitié de siècle ( amori di mezzo secolo ) de Pietro Germi, Mario Chiari, Glauco Pellegrini, Antonio Pietrangeli & Roberto Rossellini avec Franco Pastorino Segment « Napoli 1943 » de Roberto Rossellini Chronique des pauvres amants ( cronache di poveri amanti ) de Carlo Lizzani avec Marcello Mastroianni Pitié pour celle qui tombe / Pitié pour les pécheresses ( pietà per chi cade ) de Mario Costa avec Amedeo Nazzari |
1954 | Papà Pacifico – de Guido Brignone
avec Frank Latimore
Repris de justice ( avanzi di galera ) de Vittorio Cottafavi avec Richard Basehart Le rouge et le noir – de Claude Autant-Lara avec Gérard Philipe À toi… toujours ( casta diva ) de Carmine Gallone avec Maurice Ronet Ces demoiselles du téléphone ( le signorine dello 04 ) de Gianni Franciolini avec Peppino De Filippo |
1955 | Il n’y a pas de plus grand amour ( non c’e amore piu grande ) de Giorgio Bianchi
avec Gino Cervi
Le souffle de la liberté ( Andrea Chenier ) de Clemente Fracassi avec Raf Vallone Les amoureux ( gli innamorati ) de Mauro Bolognini avec Franco Interlenghi Altair ( Altair, primo amore ) de Leonardo De Mitri avec Claude Laydu |
1956 | Nos plus belles années ( i giorni più belli ) de Mario Mattoli
avec Emma Gramatica
Méfiez-vous fillettes ! – de Yves Allégret avec Robert Hossein Pères et fils ( padri e figli ) de Mario Monicelli avec Vittorio De Sica Mon coquin de père – de Georges Lacombe avec Philippe Lemaire |
1957 | La cenicienta y Ernesto – de Pedro Luis Ramírez
avec Rafael Bardem
Jeunes maris / Le mari de ces dames ( giovani mariti ) de Mauro Bolognini avec Antonio Cifariello Le ciel brûle ( il cielo brucia ) de Giuseppe Masini avec Faith Domergue Une vie – de Alexandre Astruc avec Christian Marquand Polikouchka ( Polikuschaka ) de Carmine Gallone avec Folco Lulli |
1958 | Délit de fuite – de Bernard Borderie avec Félix Marten |
1959 | J’irai cracher sur vos tombes – de Michel Gast
avec Christian Marquand
À double tour – de Claude Chabrol avec Jean-Paul Belmondo Les garçons ( la notte brava ) de Mauro Bolognini avec Laurent Terzieff Match contre la mort – de Claude Bernard-Aubert avec Francis Blanche La rue des amours faciles ( via Margutta ) de Mario Camerini avec Gérard Blain |
1960 | Les dauphins ( i delfini ) de Francesco Maselli
avec Tomas Milian
Papa, sa femme et moi / Je cherche une maman / Rendez-vous à Ischia ( appuntamento a Ischia ) de Mario Mattoli avec Domenico Modugno |
1961 | Les mongols ( i mongoli ) de André De Toth, Riccardo Freda & Leopoldo Savona
avec Jack Palance
Les titans ( arrivano i titani / the titans / my son, the hero ) de Duccio Tessari avec Pedro Armendariz |
1962 | Le désordre ( il disordine ) de Franco Brusati
avec Louis Jourdan
Le jour le plus court ( il giorno più corto / il giorno più corto commedia umoristica ) de Sergio Corbucci avec Walter Pidgeon Seulement apparition L’enfant du cirque / Plus fort que le sang ( il figlio del circo ) de Sergio Grieco avec Pierre Mondy |
1963 | Les filous font la loi ( gli imbroglioni ) de Lucio Fulci
avec José Calvo
Segment « Suore » Hong Kong un addio – de Gian Luigi Polidoro avec Gary Merrill Les possédés du démon ( delitto allo specchio / sexy party / death on the fourposter ) de Jean Josipovici & Ambrogio Molteni avec John Drew Barrymore Amore mio – de Raffaello Matarazzo avec Paul Guers |
1964 | Les maniaques ( i maniaci ) de Lucio Fulci
avec Enrico Maria Salerno
Seulement apparition Parlons femmes ( se permette parliamo di donne ) de Ettore Scola avec Vittorio Gassman Le repas des fauves – de Christian-Jaque avec Claude Rich Le fils du Cid / Les cent cavaliers ( i cento cavalieri / los cien caballeros / die hundert ritter / hundred horsemen / son of El Cid ) de Vittorio Cottafavi avec Mark Damon La coda del diavolo – de Moraldo Rossi avec Gil Vidal Su e giù – de Mino Guerrini avec Luigi Leoni Segment « Il marito d’agosto » Enquête sur la sexualité ( comizi d’amore ) de Pier Paolo Pasolini avec Alberto Moravia |
1965 | Surcouf, le tigre des sept mers ( Surcouf, d’eroe dei sette mari / el tigre de los siete mares /
the fighting corsair / the sea pirate ) de Sergio Bergonzelli & Roy Rowland
avec Gérard Barray
Tonnerre sur l’Océan Indien / Tonnerre sur l’océan/ La vengeance de Surcouf / Le retour de Surcouf ( il grande colpodi di Surcouf / tormenta sobre el Pacífico ) de Sergio Bergonzelli avec Terence Morgan |
1966 | Go, go play-boy / Bel Ami 2000 ( Bel Ami 2000 oder wie verführt man einen playboy ? / 100
ragazze per un playboy ) de Michael Pfleghar
avec Peter Alexander
Arminius le terrible ( Hermann der cherusker : Die schlacht im teutoburger wald / Arminius the terrible ) de Ferdinando Baldi avec Cameron Mitchell |
1967 | Ragan – de José Briz Méndez & Luciano Sacripanti
avec Ty Hardin
DO Cinéma et réalité – de Clément Perron & Georges Dufaux avec Alain Delon Seulement apparition CM Flash 06 – de Félix Martialay avec Antonella Lualdi Seulement apparition |
1968 | Le tyran ( columna / die säule des Trajan / the column / columna lui Trajan / Trajan’s column / Trajans säule / der tyrann ) de Mircea Dragan avec Richard Johnson |
1969 | Un cas de conscience ( un caso di conscienza ) de Giovanni Grimaldi avec Raymond Pellegrin |
1974 | Vincent, François, Paul et les autres… – de Claude Sautet avec Yves Montand |
1975 | I giorni della chimera – de Franco Corona
avec Renato Scarpa
44 spécial ( la legge violenta della squadra anticrimine ) de Stelvio Massi avec Lee J. Cobb |
1978 | Non sparate sui bambini – de Gianni Crea avec Giancarlo Prete |
1980 | Eden no sono / Giardino dell’eden – de Yasuzo Masumura
avec Massimo Serato
Mafia, una legge che non perdona / The iron hand of the mafia – de Roberto Girometti avec Gordon Mitchell |
1981 | Pájaros de ciudad – de José María Sánchez Álvaro
avec José Luis López Vázquez
Carlotta ( Carlota : Amor es... Veneno ) de Stefano Rolla avec Gastone Moschin Pè sempe – de Gianni Crea avec Mario Brega |
1983 | Double zéro de conduite ( eero in condotta ) de Giuliano Carnimeo avec Angelo Maggi |
1985 | Une épine dans le cœur ( una spina nel cuore / a thorn in the heart ) de Alberto Lattuada avec Anthony Delon |
1988 | Diritto di vivere – de Stefano Arquilla avec Edmund Purdom |
1991 | Tous les hommes de Sara ( tutti gli uomini di Sara ) de Giampolo Tescari
avec Giulio Scarpati
L’urlo della verità – de Stelvio Massi avec Tommy Givogre |
1992 | Nefertiti, la fille du soleil ( Nefertiti, figlia del sole ) de Guy Gilles avec Ben Gazzara |
2009 | La bella società – de Gian Paolo Cugno avec Giancarlo Giannini |
2011 | DO L’insolito ignoto : Vita acrobatica di Tiberio Murgia – de Sergio Naitza
avec Lando Buzzanca
Seulement apparition |
2012 | DO Non eravamo solo... Ladri di biciclette : Il neorealismo – de Gianni Bozzacchi
avec Gabriel García Márquez
Seulement interview |
AUTRES PRIX : | |
Laceno d’Or de la meilleure actrice au festival du cinéma néoréaliste d’Avellino, Italie ( 1968 ) |