1932 Le rosier de madame Husson – de Bernard-Deschamps avec Fernandel & Françoise Rosay | 1936 La reine des resquilleuses – de Marco de Gastyne avec Suzy Prim, Pierre Brasseur & Suzanne Dehelly | 1939 Pièges – de Robert Siodmak avec Maurice Chevalier, Marie Déa, Pierre Renoir & Erich von Stroheim | 1948 Vire-vent – de Jean Faurez avec Sophie Desmarets, Roger Pigaut, Louis Seigner, Guy Decomble & Marie Daëms | ||
Mady Berry, de son vrai nom Madeleine van Blitz, est née à Berck le 4 octobre 1887. Matrone au vaste corsage, les cheveux gris et le visage plein, on l’imagine toujours enveloppée d’un châle en laine tricotée ou d’un tablier fleuri. Concierge attentive ou ménagère chargée de provisions, on la trouve dans son lieu de prédilection, les halls d’immeubles, où, le verbe haut, elle interpelle l’un ou morigène l’autre. Attirée par la scène, Mady Berry entre au Conservatoire de Nice puis débute au théâtre à Marseille en 1912. Elle fait sur les planches une riche carrière de près de cinquante années, qui la conduit à jouer, sous la prestigieuse direction de Georges Pitoëff, des pièces d’Ibsen ou de Pirandello. On la voit aussi dans «Margot», d’Edouard Bourdet, dans une mise en scène de Pierre Fresnay ou dans «Topaze». En 1958, elle s’essaie même à la mise en scène de «La fée», la pièce de Didier Daix, au théâtre des Arts.
Elle commence sa carrière au cinéma au début des années 1930. Et tout de suite, Mady Berry apparaît comme la reine des loges, pas celles des Francs-Maçons, celles des concierges de Paris. Commère plantureuse, au langage haut en couleurs, elle en est l’incarnation même. C’est ainsi qu’aimable ou revêche, elle donne le cordon dans «Le jour se lève» (1939), de Marcel Carné, «Sans lendemain» (1939), de Max Ophüls ou «Agence matrimoniale» (1951), de Jean-Paul Le Chanois. Si elle n’est pas dans sa loge, elle s’active devant ses fourneaux, experte à mitonner des petits plats mijotés. Dans «Les gaietés de l’escadron» (1932), de Maurice Tourneur, elle est Bijou, la cantinière de la caserne et tient la dragée haute à un Raimu scrogneugneu qui, tout capitaine qu’il est, doit rendre les armes à cette virago. C’est aussi la cuisinière de «Ces dames aux chapeaux verts» (1937), de Maurice Cloche, ou de «Pièges» (1939), de Robert Siodmak. Elle dirige aussi des hôtels, dans «La citadelle du silence» (1937), de Marcel L’Herbier ou dans «Le chemin de l’honneur» (1939), de Jean-Paul Paulin.
Il est une autre image qu’incarne Mady Berry, avec ses bandeaux, ses amples jupes et ses chemisiers montants, c’est celle de la mère. On se souvient d’abord de sa composition de mère inquiète et ronchonnante, épouse du camelot Julien Carette dans «Les portes de la nuit» (1946), de Marcel Carné, où elle veille avec sollicitude sur sa nombreuse progéniture. Elle campe bien d’autres mères, de Jean Gabin dans «Tout ça ne vaut pas l’amour» (1931), de Jacques Tourneur ou de Sophie Desmarets dans «Vire- vent» (1948), de Jean Faurez; et encore mère maussade du «Roi des resquilleurs» (1930), de Pierre Colombier ou mère ambitieuse dans la première version du «Rosier de Mme Husson» (1932), de Bernard-Deschamps avec Fernandel et Françoise Rosay. Même si elle n’est pas toujours de bonne humeur, Mady Berry accueille dans son large giron bien des confidences, celles de Micheline Presle par exemple, qui aspire à la gloire sur les scènes parisiennes dans «Félicie Nanteuil» (1942), de Marc Allégret. Cette humanité éclaire sa belle composition de femme de charge au grand cœur qui, dans «La maternelle» (1933), de Jean Benoît-Lévy et Marie Epstein, aide Madeleine Renaud à gagner le cœur des enfants malheureux qui lui sont confiés. En 1962, Mady Berry publie ses souvenirs de théâtre, dans un livre pudique, qui parle plus des autres que d’elle-même. Ces «Cinquante ans sur les planches» sont préfacés par sa grande amie Edwige Feuillère. Mariée au comédien Marcel Millet, Mady Berry décède le 18 janvier 1965. Elle est inhumée au cimetière de Thiais.
© Jean-Pascal LHARDY
1921 | Bénitou – de Albert Durec avec José Davert |
1929 | La route est belle – de Robert Florey avec Saturnin Fabre |
1930 | Le roi des resquilleurs – de Pierre Colombier
avec Georges Milton
Le juif polonais – de Jean Kemm avec Harry Baur |
1931 | Durand contre Durand – de Léo Joannon
avec Jeanne Helbling
Tout ça ne vaut pas l’amour / Un vieux garçon – de Jacques Tourneur avec Jean Gabin Les cinq gentlemen maudits – de Julien Duvivier avec Robert Le Vigan L’amoureuse aventure – de Wilhelm Thiele avec Albert Préjean Gloria – de Hans Behrendt & Yvan Noé avec Brigitte Helm |
1932 | La fille et le garçon – de Wilhelm Thiele & Roger Le Bon
avec Lilian Harvey
Le rosier de madame Husson – de Bernard-Deschamps avec Fernandel Le crime du Bouif – de André Berthomieu avec Félicien Tramel Les gaietés de l’escadron – de Maurice Tourneur avec Raimu Les vignes du seigneur – de René Hervil avec Victor Boucher Don Quichotte – de Georg Wilhelm Pabst avec Feodor Chaliapin Sr. |
1933 | La femme invisible – de George Lacombe
avec Louis Baron Fils
Une fois dans la vie – de Max de Vaucorbeil avec Noël-Noël La maternelle – de Jean Benoît-Lévy & Marie Epstein avec Gaston Séverin Au bout du monde – de Henri Chaumette & Gustav Ucicky avec Charles Vanel Le paquebot « Tenacity » – de Julien Duvivier avec Raymond Aimos Le scandale – de Marcel L’Herbier avec Gaby Morlay |
1934 | Mam’zelle Spahi – de Max de Vaucorbeil
avec Colette Darfeuil
Dactylo se marie – de Joe May & René Pujol avec Marcel Maupi Quadrille d’amour – de Richard Eichberg avec Pierre Brasseur CM Le centenaire – de Jean-Pierre Ducis avec René Génin |
1935 | Coup de vent – de Jean Dréville
avec Yvette Lebon
Jeunes filles à marier – de Jean Vallée avec Jules Berry La rose effeuillée – de Georges Pallu avec Jacqueline Francell |
1936 | La terre qui meurt – de Jean Vallée
avec Noël Roquevert
Blanchette – de Pierre Caron avec Marie Bell La flamme – de André Berthomieu avec Gabriel Signoret Rigolboche / Reine de Paris – de Christian-Jaque avec Mistinguett La brigade en jupons – de Jean de Limur avec Suzanne Dehelly Jeunes filles de Paris – de Claude Vermorel avec Michel Simon Prête-moi ta femme – de Maurice Cammage avec Pierre Larquey La reine des resquilleuses – de Marco de Gastyne avec Suzy Prim L’appel de la vie – de Georges Neveux avec Victor Francen La fille de la Madelon – de George Pallu & Jean Mugeli avec Henri Garat Le chemin de Rio / Cargaison blanche – de Robert Siodmak avec Käthe von Nagy CM Radio – de Maurice Cloche avec Marguerite Moreno |
1937 | Trois…six…neuf… – de Raymond Rouleau
avec André Luguet
Ces dames aux chapeaux verts – de Maurice Cloche avec Gabrielle Fontan La citadelle du silence – de Marcel L’Herbier avec Pierre Renoir Les deux combinards – de Jacques Houssin avec Georges Bever L’innocent – de Maurice Cammage avec Madeleine Robinson Arsène Lupin, détective – de Henri Diamant-Berger avec Jules Berry Le puritain – de Jeff Musso avec Jean-Louis Barrault La mort du cygne / Ballerina – de Jean Benoît-Lévy & Marie Epstein avec Micheline Boudet Rendez-vous aux Champs-Élysées – de Jacques Houssin avec Paul Demange La tragédie impériale – de Marcel L’Herbier avec Jany Holt |
1938 | La mariage de Verena / La batârde – de Jacques Daroy
avec Gina Manès
Prince Bouboule – de Jacques Houssin avec Michèle Alfa Le cœur ébloui – de Jean Vallée avec Max Dearly Ma sœur de lait – de Jean Boyer avec Lucien Baroux Une de la cavalerie – de Maurice Cammage avec Félix Oudart Les rois de la flotte – de René Pujol avec Paul Azaïs Rappel immédiat / Tango d’adieu – de Léon Mathot avec Mireille Balin |
1939 | Les otages – de Raymond Bernard
avec Annie Vernay
Le chemin de l’honneur – de Jean-Paul Paulin avec Marcelle Géniat Le jour se lève – de Marcel Carné avec Jean Gabin Les cinq sous de Lavarède – de Maurice Cammage avec Josette Day Le monde tremblera / La révolte des vivants – de Richard Pottier avec Madeleine Sologne Pièges – de Robert Siodmak avec Erich von Stroheim Sans lendemain / La duchesse de Tilsitt – de Max Ophüls avec Edwige Feuillère |
1940 | Les surprises de la radio – de Marcel Aboulker avec Grégoire Aslan |
1941 | Six petites filles en blanc – de Yvan Noé avec Janine Darcey |
1942 | Félicie Nanteuil – de Marc Allégret avec Danièle Delorme |
1945 | Étoile sans lumière – de Marcel Blistène
avec Edith Piaf
L’ange qu’on m’a donné – de Jean Choux avec Jean Chevrier |
1946 | Les portes de la nuit – de Marcel Carné avec Yves Montand |
1947 | Clochemerle – de Pierre Chenal
avec Saturnin Fabre
La dame d’onze heures – de Jean Devaivre avec Paul Meurisse |
1948 | L’inconnue n° 13 – de Jean-Paul Paulin
avec René Dary
Vire-vent – de Jean Faurez avec Sophie Desmarets |
1949 | Nous avons tous fait la même chose – de René Sti
avec Madeleine Suffel
Vendetta en Camargue – de Jean Devaivre avec Brigitte Auber On n’aime qu’une fois – de Jean Stelli avec Renée Faure On ne triche pas avec la vie / Docteur Louise – de René Delacroix & Paul Vendenberghe avec Jean Davy |
1951 | Agence matrimoniale – de Jean-Paul Le Chanois
avec Julien Carette
Monsieur Octave – de Maurice Téboul avec Pierre Larquey |
1952 | Mon mari est merveilleux – de André Hunebelle
avec Jacques Castelot
Un caprice de Caroline chérie – de Jean Devaivre avec Jean-Claude Pascal |
1956 | Les œufs de l’autruche – de Denys de La Patellière avec Pierre Fresnay |
1958 | Le souffle du désir – de Henri Lepage avec Michel Ardan |