Richard Crenna

Natif de Los Angeles, Richard Donald Crenna voit le jour dans une famille aisée le 30 novembre 1926. Fils unique de Dominick Anthony Crenna, pharmacien, et de Edith Pollette, directrice d’hôtel, tous deux d’origine italienne, le jeune Richard fait ses études primaires à Los Angeles à la Virgil Junior High School, et à la Belmont High School. À dix ans, doué pour la comédie, il improvise des petites scénettes en faisant des imitations de ses proches auprès de ses camarades de classe. À onze ans, il se fait engager dans la station radiophonique KFI, filiale de la NBC où durant ce parcours radiophonique d’une vingtaine d’années, il interprète une centaine de feuilletons populaires, dont certains deviennent des séries télévisées, comme «Our Miss Brooks » (1952/55), où il est la voix de l’étudiant Walter Denton, une série reprise au grand écran par Al Lewis, en 1956, où Richard tient le même rôle aux côtés de Eve Arden.

Entre temps les Etats-Unis entre en guerre, et Richard Crenna est incorporé comme radio dans l’infanterie. La paix revenue, il suit des cours d’art dramatique à l’University of South California. En 1950, sa licence en poche, complexé par son physique qu’il juge ingrat, il débute timidement au grand écran et dans plusieurs séries télévisées. C’est Robert Wise qui lui offre un rôle marquant, celui du Capitaine Collins dans «La canonnière du Yang-Tse» (1966) avec entre autres Steve McQueen, Richard Attenborough et Mako. Pour Terence Young, dans «Seule dans la nuit» (1967), il est l’un des trois trafiquants de drogue qui terrorisent une aveugle Audrey Hepburn qui possède à son insu une poupée remplie d’héroïne. Dans le western «Catlow» (1971) signé Sam Wanamaker, deux amis de longue date Richard Crenna et Yul Brynner, prennent des chemins différents, le premier portant l’étoile de shérif tente de mettre sous les verrous son ami, devenu voleur. Jean-Pierre Melville l’embarque dans «Un flic» (1971), où il est Simon, le chef d’un gang de braqueurs de banque, avec Alain Delon dans le rôle titre. Il élargit l’éventail de ses compositions avec le film d’horreur de Gus Trikonis «Le couloir de la mort» (1978), il y achète, avec son épouse Joanna Pettet, un vieux manoir, mais le couple est confronté à des forces maléfiques. Il campe le sergent de police Boyd dans le thriller «Stone cold dead» (1979) de George Mendeluk, où il tente de coincer un criminel à la tête d’un réseau de prostitution, dont les filles sont trucidées par un psychopathe. Dans «La fièvre au corps» (1981) de Lawrence Kasdan, remake du «Facteur sonne toujours deux fois» de Tay Garnett, il meurt victime de la cupidité de Kathleen Turner. Richard Crenna accroît sa notoriété avec la trilogie des «Rambo» entre 1982 et 1987, où il interprète le colonel Trautman, ancien commandant de la guerre du Vietnam, auprès Sylvester Stallone dans le rôle titre. Il s’amuse a parodier son personnage dans «Hot Shot 2» (1992) de Jim Abrahams. Dans une de ses dernières prestations, «Jade» (1994) thriller de William Friedkin, il campe un gouverneur compromis avec des prostituées de luxe.

Marié une première fois en 1950 avec Joan Grisham, Richard Crenna se remarie avec Penni Sweeney en 1959, trois enfants naissent de cette union, et ils resteront unis jusqu’au décès de l’acteur. Un bilan cinématographique bien rempli d’une quarantaine de films au grand écran et plus de 80 téléfilms ou séries télévisées dont certaines comme réalisateur, une carrière qui s’arrête le 17 janvier 2003 quand il décède d’une insuffisance cardiaque alors qu’il souffre déjà d’un cancer du pancréas.

© Gary RICHARDSON