![]() 1946 Le chanteur inconnu – de André Cayatte avec Tino Rossi, Raymond Bussières, Lilia Vetti & Lucien Nat | ![]() 1951 La table aux crevés – de Henri Verneuil avec Fernandel, Andrex, Antonin Berval & René Génin | ![]() 1955 Boulevard du crime – de René Gaveau avec Franck Villard, Jean Tissier & Micheline Francey | ![]() 1969 La liberté en croupe – de Edouard Molinaro avec Bernard Le Coq, Jean Rochefort & Michel Serrault | ||
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Maria Mauban est née à Marseille le 10 mai 1924. Brune piquante et spirituelle, elle acquiert avec l’âge cette distinction bourgeoise qui aurait pu en faire une des grandes dames du cinéma français. Attirée par la comédie, elle demande conseil à l’auteur dramatique et acteur Louis Ducreux, un ami de la famille, et monte à Paris, pleine d’espoir. Mais hélas elle est refusée plusieurs fois au Conservatoire de Paris, ce qui lui interdit la scène si convoitée de la Comédie-Française. C’est pourtant au théâtre qu’elle fait ses preuves et vit ses expériences les plus riches. On la voit dans des pièces de boulevard comme «Ami-ami» (1950-52), de Barillet et Grédy, mais surtout dans des œuvres exigeantes, où elle donne la pleine mesure de son grand talent, comme «Caterina» (1952), de Félicien Marceau, «La nuit des rois» (1957) de Shakespeare, «Dom Juan» (1960) de Molière, «Le mariage de Figaro» (1960) de Beaumarchais, ou encore «Andromaque» (1965) de Racine, mis en scène par Jean-Louis Barrault. Excusez du peu! Maria Mauban s’essaie aussi à l’écriture et on lui doit une pièce, «Le fils d’Achille», qu’elle rédige sous un pseudonyme.
La télévision de service public sait aussi lui confier des rôles denses et attachants, comme celui de la reine d’Ecosse dans le «Marie Stuart» (1959) de Stellio Lorenzi, le rôle titre dans «Andromaque» (1960) de Racine, dans une réalisation de Lazare Iglésis, une autre Andromaque, celle de «La guerre de Troie n’aura pas lieu» (1967) de Giraudoux, dans un téléfilm de Marcel Cravenne ou encore le rôle de sainte Thérèse d’Avila dans le «Thérèse d’Avila» (1970) de Jeannette Hubert.
C’est au cinéma que Maria Mauban fait une carrière sans grand éclat, qui s’achève de manière prématurée à la fin des années 70. Elle croise rarement la route de grands cinéastes, comme Roberto Rossellini, qui l’engage pour son «Voyage en Italie» (1953) avec Ingrid Bergman, où elle est courtisée par un George Sanders désemparé, ou, sur un mode mineur, Edouard Molinaro, qui lui propose un rôle rafraîchissant dans un film méconnu, «La liberté en croupe» (1969). Pour le reste, elle est vouée au cinéma de consommation courante, pas déshonorant, mais un peu gris et sans imagination, des André Berthomieu, Raoul André, Jean Boyer et autres Jean Sacha. Elle a l’occasion de rencontrer deux chanteurs vedettes, Tino Rossi, dont elle est la veuve éphémère dans «Le chanteur inconnu» (1946) de André Cayatte, et Luis Mariano, dont, jeune journaliste, elle traque la vie privée dans «Pas de week-end pour notre amour» (1949), de Pierre Montazel. Sinon, sa prestance sophistiquée lui vaut d’incarner des aristocrates, comme cette comtesse de Rysoor, qui soutient son mari, Pierre Blanchar, dans sa lutte contre l’occupation espagnole des Flandres au XVIe siècle dans «Patrie» (1945) de Louis Daquin, ou encore de grandes bourgeoises un peu perverses, comme cette Mme Baduel qui, dans «Les clandestines» (1954) de Raoul André, dirige un réseau illégal de call-girls, et Elisabeth Prûlé-Rousseau, épouse distante et mère lointaine dans «Les nouveaux aristocrates» (1961) de Francis Rigaud, d’après Michel de Saint-Pierre.
Maria Mauban finit sa carrière en remplaçant Claude Gensac dans le rôle de l’épouse du maréchal des logis-chef Cruchot, alias Louis de Funès dans «Le gendarme et les extra-terrestres» de Jean Girault (1979). Elle décède le 26 août 2014 à Ouzouer-des-Champs, dans le Loiret. Elle était l’épouse de Claude Dauphin et la mère du comédien Jean-Claude Dauphin.
© Jean-Pascal LHARDY

1945 | Patrie – de Louis Daquin
avec Pierre Blanchar
Un ami viendra ce soir – de Raymond Bernard avec Michel Simon |
1946 | Le cocu magnifique – de E.G. de Meyst
avec Jean-Louis Barrault
Le chanteur inconnu – de André Cayatte avec Tino Rossi |
1948 | Bal Cupidon – de Marc-Gilbert Sauvageon avec Yves Vincent |
1949 | Pas de week-end pour notre amour – de Pierre Montazel
avec Luis Mariano
Quai de Grenelle – de Emil Edwin Reinert avec Henri Vidal CM Vedettes en liberté – de Jacques Guillon avec Jean Marais Seulement apparition |
1950 | La route du Caire / La route de l’opium ( Cairo Road ) de David MacDonald
avec Laurence Harvey
La cage d’or ( cage of gold ) de Basil Dearden avec Herbert Lom Fra Diavolo ( donne e briganti ) de Mario Soldati avec Amedeo Nazzari La passante – de Henri Calef avec Noël Roquevert |
1951 | La table aux crevés – de Henri Verneuil avec Fernandel |
1952 | Le plus heureux des hommes – de Yves Ciampi avec Fernand Gravey |
1953 | Rumeur publique / Chronique scandaleuse ( opinione pubblica ) de Maurizio Corgnati
avec Daniel Gélin
Voyage en Italie / L’amour est le plus fort / La divorcée de Naples ( viaggio in Italia / the lonely woman / strangers / voyage in Italy / voyage to Italy ) de Roberto Rossellini avec George Sanders |
1954 | Les clandestines – de Raoul André
avec Philippe Lemaire
La soupe à la grimace – de Jean Sacha avec Georges Marchal La rivale – de Anton Giulio Majano avec Gérard Landry Dix-huit heures d’escale – de René Jolivet avec Jean-Pierre Aumont |
1955 | Boulevard du crime – de René Gaveau avec Franck Villard |
1957 | Le chômeur de Clochemerle – de Jean Boyer avec Henri Vilbert |
1958 | En légitime défense – de André Berthomieu
avec Bernard Blier
La vie à deux – de Clément Duhour avec Pierre Brasseur |
1961 | Les démons de minuit – de Marc Allégret & Charles Gérard
avec Charles Boyer
Les nouveaux aristocrates – de Francis Rigaud avec Paul Meurisse |
1963 | Le tigre aime la chair fraîche – de Claude Chabrol avec Roger Hanin |
1967 | Adolphe, ou l’âge tendre / Adolphe – de Bernard Toublanc-Michel avec Philippe Noiret |
1968 | Béru de ces dames – de Guy Lefranc avec Gérard Barray |
1969 | La liberté en croupe – de Edouard Molinaro avec Jean Rochefort |
1971 | Hellé – de Roger Vadim avec Robert Hossein |
1973 | Le concierge – de Jean Girault avec Bernard Le Coq |
1976 | Une fille cousue de fil blanc – de Michel Lang avec Serge Reggiani |
1982 | Le gendarme et les gendarmettes – de Jean Girault & Tony Aboyantz
avec Louis de Funès
Remerciements à Michel Lefort pour l’acte de décès |