George Wendt

Né le 17 octobre 1948 à Chicago, dans l’Illinois, George Robert Wendt grandit dans une famille d’origine irlandaise, catholique et ancrée dans les traditions de la classe moyenne américaine. Il est le septième d’une fratrie de neuf enfants, un contexte familial animé qui, peut-être, a contribué à forger son sens de l’humour et son goût de la camaraderie, qualités qui allaient plus tard faire de lui une figure emblématique du petit écran. Après des études secondaires au «Campion High School», un pensionnat jésuite du Wisconsin, George Wendt tente une première incursion dans le monde universitaire à l’université de «Notre Dame». Cependant, peu attiré par les exigences académiques, il en est renvoyé après avoir obtenu une moyenne désastreuse. Il poursuit finalement ses études à la «Rockhurst University» de Kansas City, où il obtient un diplôme en économie.

Mais ce n’est pas sur les bancs de l’université que George Wendt trouve sa vocation: c’est sur les planches. De retour à Chicago, il découvre l’improvisation théâtrale en rejoignant la célèbre troupe de «The Second City», pépinière de talents comiques qui a vu naître des générations de stars, de Bill Murray à Tina Fey. C’est là qu’il affine son jeu, forge son sens du timing comique, et adopte le style naturaliste qui le rendra si attachant au public. C’est en 1982 que la carrière de George Wendt prend une tournure décisive avec le rôle qui allait le définir aux yeux de millions de téléspectateurs, celui de Norm Peterson dans la série «Cheers». Pendant onze saisons, il incarne ce comptable désabusé et sarcastique, client fidèle du bar éponyme, toujours assis à sa place attitrée. Son entrée dans le bar, saluée par le fameux «Norm!» scandé par les autres clients, est devenue une réplique culte de la télévision américaine. Derrière l’apparente simplicité de ce personnage se cache une fine observation sociale. Norm est l’Américain moyen, spectateur désabusé mais affectueux de la vie qui passe.

Le rôle de Norm Peterson vaut à George Wendt six nominations consécutives aux Emmy Awards. Il apparaît également dans plusieurs spin-offs et séries dérivées, dont un épisode de «Les Simpsons» où il prête sa voix à une version animée de lui-même. Cependant, l’ombre imposante de Norm rend difficile la transition vers des rôles plus variés. Cela ne l’empêche pas de travailler à la télévision, au cinéma et au théâtre. On le voit dans des films comme «Fletch» (1984) avec Chevy Chase, «House» (1985) avec Kay Lenz, ou «Forever young» (1992) avec Mel Gibson. Il apparaît aussi sur scène, notamment à Broadway, dans des productions comme «Hairspray», où il joue le rôle d’Edna Turnblad. Ce retour au théâtre musical montre une facette plus large de son talent, capable d’embrasser des rôles plus extravagants.

Dans sa vie personnelle, George Wendt est marié depuis 1978 à Bernadette Birkett, elle aussi actrice et également associée à «Cheers», puisqu’elle incarne la voix (jamais vue) de Vera, l’épouse de Norm. Ensemble, ils ont trois enfants. Malgré la célébrité, Wendt est resté un homme simple, ancré dans les valeurs de sa ville natale de Chicago, et toujours proche de ses racines. Il n’a peut-être jamais joué un héros d’action ou un acteur de drame oscarisé, mais il a conquis quelque chose de plus rare, une place durable dans le cœur du public. George Wendt est mort dans son sommeil, à son domicile de Los Angeles, le 20 mai 2025, à l’âge de 76 ans.

© Philippe PELLETIER