Florestano Vancini

Florestano Giuseppe Vancini naît le 24 août 1926 à Ferrare, ville italienne de la région d’Émilie-Romagne. Après ses études, il travaille comme journaliste pour plusieurs revues et quotidiens de sa province natale. À la fin des années quarante, il se lance dans une carrière cinématographique en réalisant pendant dix ans plus d’une trentaine de documentaires dont plusieurs consacrés à sa région.

En 1954, Florestano Vancini aborde le cinéma de fiction en participant au scénario et en assistant Mario Soldati sur «La fille du fleuve», avec Sophia Loren et Gérard Oury en vedettes. En 1959, il assiste Valerio Zurlini pour «Été violent», puis, l’année suivante, il réalise son premier long-métrage: «La longue nuit de 43», un drame politique inspiré par un tragique épisode du fascisme au milieu de la Seconde Guerre mondiale, une adaptation du roman de Giorgio Bassini par Ennio de Consini, Pier Paolo Pasolini et Vancini lui-même. Pour cette première réalisation, le tout jeune cinéaste remporte le prix de la meilleure première œuvre au Festival de Venise. Il participe pour un sketch à la production collective «Les femmes accusent» (1961) et dirige Renato Salvatori, Jean-Claude Brialy, Tomas Milian et Gabriele Tinti dans «La banda Casaroli», évocation sociale d’un groupe de jeunes criminels.

Par la suite, Florestano Vancini va encore diriger une dizaine de films pour le grand écran, dont deux excellentes adaptations littéraires: «La calda vita» (1963) d’après Pier Antonio Quarantotti Gambini et «Un drame bourgeois» (1978) tiré du roman de Lucio Battistrada. Pour son pamphlet idéologique «Les saisons de notre amour» (1965) avec Anouk Aimée et Gian Maria Volonté, la Fédération Internationale de la Presse Cinématographique lui décerne un prix au Festival de Berlin. Sous le nom de Stan Vance, il aborde le western-spaghetti avec «Les longs jours de la vengeance» (1966) avec Giuliano Gemma. En 1971, il dirige «Bronte» une reconstitution sur des événements oubliés de l’histoire italienne, une revolte dans la Sicile de 1860 qui dégénère en actes de pillage et de meurtres après l’arrivée des troupes de Garibaldi. Cinéaste engagé, c’est également avec une précision implacable et lucide qu’il décortique la manipulation par la violence et la fraude des élections ayant porté les fascistes au pouvoir en juin 1924, pour «L’affaire Matteotti» (1973) avec Franco Nero en Giacomo Matteotti, député enlevé et assassiné par les chemises noires, et Mario Adorf dans le rôle du dictateur Benito Mussolini. Après avoir tourné quelques drames érotiques dans la seconde moitié des années soixante-dix, Florestano Vancini oriente sa carrière vers la télévision. En 1976, il fait une brève apparition dans «Cadavres exquis», thriller politico-policier de Francesco Rosi, avec Lino Ventura, Max von Sydow et Fernando Rey en tête d’affiche.

Après plus de deux décennies d’absence du grand écran, Florestano Vancini signe en 2004 «E ridendo l’uccise», un drame historique sur la cour de Ferrare au début du seizième siècle, au travers des rancœurs et des jalousies des quatre enfants du Duc Hercule 1er d’Este, pour la prise de pouvoir après sa mort. Ce film met un point final à sa carrière, le cinéaste se retire dans sa bonne ville de Ferrare qui saura honorer son illustre citoyen en le faisant, en mai 2008, docteur honoris causa en philosophie et en lui remettant le prix de la ville. Florestano Vancini s’éteint le soir du 17 septembre 2008 dans un hôpital de Rome. Il sera enterré à Ferrare, ville si souvent mise en valeur dans ses réalisations.

© Philippe PELLETIER