1933 Ademaï aviateur – de Jean Tarride avec Noël-Noël, Fernandel, Junie Astor, Paul Azaïs & Madeleine Guitty | 1936 Une partie de campagne – de Jean Renoir avec Gabriel Gabrio, Jane Marken & Gabrielle Fontan | 1939 Le château des quatre obèses – de Yvan Noé avec André Brulé, Pierre Alcover & Marguerite Moreno | 1939 L’enfer des anges – de Christian-Jaque avec Louise Carletti, Jean Claudio, Jean Tissier & Dorville | ||
Sylvia Bataille, de son vrai nom Sylvia Maklès, naît le 1er novembre 1908 à Paris. Après avoir été l’élève de Charles Dullin, elle débute sur les planches avec la troupe de la «Compagnie des quinze», créée par Michel Saint-Denis et travaille avec le «Groupe Octobre» principalement animé par le poète Jacques Prévert. En parallèle, elle apparaît dans des courts-métrages tel que «La joie d’une heure» (1930) de André Cerf où elle joue une jeune vendeuse de magasin dont un soupirant la prend pour une grande vedette de cinéma. Elle se fait connaître au théâtre et à l’écran sous le pseudonyme de Sylvia Bataille. nom de son mari l’écrivain Georges Bataille (1897/1962), épousé en 1928 et avec lequel elle a une fille en 1930, la future psychanalyste Laurence Bataille (1930/1986).
Après avoir été Marie-Jeanne, la femme d’Adémaï, personnage comique créé par Noël-Noël pour le film «Adémaï Aviateur» (1933) réalisé par Jean Tarride, Sylvia Bataille joue dans la première version de l’adaptation à l’écran de la pièce de Marcel Pagnol «Topaze» (1936), mis en scène par l’auteur. L’actrice devient la même année une vedette avec le film «Le crime de Monsieur Lange» de Jean Renoir où elle incarne la victime de l’ignoble Batala interprété par Jules Berry. Puis Marcel Carné la teint en blonde dans «Jenny» (1936) pour lui faire interpréter Florence, une prostituée, auprès de Françoise Rosay dans le rôle-titre. Puis c’est «Une partie de campagne» (1936), où elle est la fille de Jane Marken et André Gabriello, la fraiche et séduisante Henriette, venue en famille piqueniquer au bord d’une rivière. Pendant le tournage, Sylvia est furieuse après le réalisateur et l’injurie de toutes ses forces: l’ambiance est devenue détestable et un jour, Renoir déclare qu’il abandonne. Ce long-métrage de Jean Renoir resté longtemps inachevé, ne sortira sur les écrans que dix ans plus tard dans une version tronquée mais aboutie de quarante minutes.
Malheureusement, la suite ne fut pas à la hauteur de ces brillants débuts. Cependant Sylvia Bataille est remarquable dans «Les gens du voyage» (1938) de Jacques Feyder, «Campement 13» (1939) de Jacques Constant et «L’enfer des anges» (1939) de Christian-Jaque. Ce dernier lui valut, en 1940, le Prix Suzanne-Bianchetti de la meilleure jeune actrice. La guerre compromet sa carrière qui s’annonçait brillante et qui s’interrompit prématurément en 1950. Sa carrière demeure bien modeste avec seulement une trentaine de productions de 1930 à 1950. Sa dernière apparition est dans le film «Julie de Carneilhan» en 1950 avec Edwige Feuillère et Pierre Brasseur en vedettes.
Après sa séparation en 1934 d’avec Georges Bataille, Sylvia Bataille partage la vie du psychiatre et psychanalyste contesté Jacques Lacan (1901/1981) à partir de 1938. Ils eurent une fille, Judith en 1941, elle aussi future psychanalyste. Le couple se marie en 1953. Après sa retraite cinématographique anticipée Sylvia a travaillé en étroite collaboration avec Lacan. Sa sœur Rose fut l’épouse du peintre surréaliste André Masson et son autre sœur Simone, celle de Jean Piel, philosophe, écrivain et homme politique. Sylvia Bataille est décédée le 22 décembre 1993 d’une crise cardiaque à Paris. Après sa mort, le gouvernement français a perçu en paiement de l’impôt sur héritage, la fameuse toile de Gustave Corbet «L’origine du monde» dont elle était la propriétaire depuis une quarantaine d’années.
© Pascal DONALD
1928 | CM La joie d’une heure – de André Cerf avec Pierre Prévert |
1930 | DA Le roman de renard – de Irene Starewicz & Wladyslaw Starewicz
Seulement voix |
1933 | Ademaï aviateur – de Jean Tarride
avec Noël-Noël
La voix sans visage – de Léo Mittler avec Aimé Clariond |
1934 | CM Un chien qui raccroche ( por un perro chico, una mujer ) de Santiago de la Concha
avec Marcel Duhamel
CM Le gagnant – de Yves Allégret avec Raymond Aimos |
1935 | Le crime de monsieur Lange – de Jean Renoir
avec Jules Berry
Son excellence Antonin – de Charles-Félix Tavano avec Raymond Cordy |
1936 | Topaze – de Marcel Pagnol
avec Arnaudy
Une partie de campagne – de Jean Renoir avec Jane Marken Vous n’avez rien a déclarer ? – Léo Joannon avec Raimu Rose – de Raymond Rouleau avec Jean Servais Œil de lynx, détective – de Pierre-Jean Ducis avec Armand Bernard Jenny – de Marcel Carné avec Françoise Rosay |
1937 | Forfaiture – de Marcel L’Herbier
avec Sessue Hayakawa
Le chemin de Rio / Cargaison blanche – de Robert Siodmak avec Kate de Nagy L’affaire du courrier de Lyon – de Maurice Lehmann & Claude Autant-Lara avec Pierre Blanchar |
1938 | Les gens du voyage – de Jacques Feyder
avec Marie Glory
Serge Panine – de Charles Méré & Paul Schiller avec Françoise Rosay Frères corses – de Géo Kelber avec Pierre Brasseur CM À nous la jeunesse – de Eugene Deslaw avec René Lefèvre |
1939 | L’étrange nuit de Noël – de Yvan Noé
avec André Brulé
Quartier Latin – de Pierre Colombier avec Yves Deniaud L’enfer des anges – de Christian-Jaque avec Louise Carletti Prix Suzanne Bianchetti de la meilleure révélation de l’année, France Le château des quatre obèses – de Yvan Noé avec Pierre Alcover Campement treize – de Jacques Constant avec Gabriel Gabrio |
1940 | Le collier de chanvre – de Léon Mathot
avec Paul Azaïs
Ils étaient cinq permissionnaires – de Pierre Caron avec Armand Bernard |
1946 | Les portes de la nuit – de Marcel Carné avec Yves Montand |
1948 | L’amour ( l’amore ) de Roberto Rossellini
avec Charles Blavette
Segment « Le miracle » CM Aller et retour / Ulysse ou Les mauvaises rencontres – de Alexandre Astruc avec Henri Troyat |
1949 | Julie de Carneilhan – de Jacques Manuel avec Jacques Dumesnil |