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Micheline Boudet



Date et Lieu de naissance : 28 avril 1926 (Metz, France)►
Date et Lieu de décès : 5 juillet 2022 (Serville, France)
Nom Réel : Micheline Marthe Boudet

ACTRICE
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1946 L’homme au chapeau rond – de Pierre Billon avec Raimu, Aimé Clariond, Louis Seigner & Gisèle Casadesus
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1956 Le circuit de minuit – de Yvan Govar avec Yves Vincent, Blanchette Brunoy, Albert Préjean & Arthur Devère
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1959 Le mariage de Figaro – de Jean Meyer avec Jean Piat, Jean Meyer, Louis Seigner & Georges Descrières
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1984 Stress – de Jean-Louis Bertucelli avec Guy Marchand, Carole Laure & André Dussollier

Micheline Boudet n’était pas belle à proprement parler, mais il émanait d’elle, de ce sourire un peu enjôleur, de ce rire cascadant, de ces gestes gracieux, de cette voix musicale, un charme prenant qui, lorsqu’elle était en scène, s’insinuait en vous comme un venin délicieux. Quand on évoque cette actrice, on pense à des bulles de champagne, à un tissu mousseux ou à une balade le long de la Seine, sous le ciel léger de Paris. Micheline Boudet, en somme, c’est la quintessence de l’élégance à la française, un mélange de grâce native et de cette distinction acquise au contact des grands textes.

Née le 28 avril 1926, Micheline Boudet est avant tout une actrice de théâtre, sans doute l’une des plus grandes sociétaires du Français. Elle entre en 1945, à 19 ans, dans la Maison de Molière, et accède au sociétariat cinq ans plus tard. Elle y joue d’abord les soubrettes, la Nicole du «Bourgeois gentilhomme» ou la Zerbinette des «Fourberies de Scapin». Elle excelle aussi dans le registre léger et joue Courteline, Feydeau ou Labiche. Mais ce sont les pièces de Marivaux qui lui conviennent le mieux. Dans le rôle de Silvia de «La double inconstance», mise en scène par Jacques Charon, ou celui d’Arminte, dans «Les fausses confidences», avec Jean Piat, elle est éblouissante. Jamais actrice, sans doute, n’a réussi à nous faire sentir, avec une justesse aussi acérée, la vérité de ces personnages partagés entre l’amour et le devoir. Aux côtés de Jacques Charon, Jean Piat ou Robert Hirsch, Micheline Boudet incarne sans doute la plus glorieuse époque de la Comédie-Française.

Pour cette comédienne, dont le théâtre est la grande passion de sa vie, le cinéma n’est qu’une passade. En 60 ans de carrière en effet, elle ne paraît que dans une dizaine de films. C’est le monde de la danse, qu’elle a fréquenté, qui lui vaut son premier rôle, celui d’un petit rat de l’opéra, qu’elle campe, à 11 ans, dans «La mort du cygne» (1937), de Jean Benoît-Lévy. Une décennie plus tard, elle incarne la fille cadette du juge joué par Louis Seigner dans le dernier film de Raimu, «L’homme au chapeau rond» (1946), de Pierre Billon. Toute jeune encore, elle y campe une demoiselle madrée qui, sur les consignes de ses parents, aguiche Raimu. Puis, dans «Bonheur en location» (1948), de Jean Wall, elle fait partie de la famille fictive que réunit André Luguet, soucieux de se bâtir une façade de respectabilité. Dans les années 50, elle apparaît encore dans quelques films mineurs, comme «Le circuit de minuit» (1956), de Ivan Govar, qui a pour cadre les milieux de la course automobile, puis retrouve son élément en jouant dans des adaptations de Molière et de Beaumarchais, signées Jean Meyer. L’actrice laisse alors en suspens sa carrière au cinéma, pour revenir sur les écrans au début des années 70, dans des films de André Cayatte, Remo Forlani ou Albert Dupontel, qu’elle choisit, en 1999, pour quitter le cinéma. On voit bien, cependant, que sa vocation n’est pas là. La télévision lui offre un prolongement de la scène, et, sur le petit écran, elle sert ses auteurs favoris, Marivaux, Molière, Feydeau ou Goldoni.

Cette femme sensible et talentueuse était aussi douée pour l’écriture. Et sur quoi pouvait-elle écrire sinon sur le théâtre, qui occupa, dans sa vie, la place que l’on sait? Micheline Boudet trace notamment le portrait, vif et précis, de deux actrices célèbres, Mlle Mars et Julie Talma. Sans doute les a-t-elle rejointes, ce 5 juillet 2022, au paradis des comédiens.

© Jean-Pascal LHARDY

copyright
1937La mort du cygne / Ballerina – de Jean Benoît-Lévy & Marie Epstein avec Jean Périer
1946L’homme au chapeau rond – de Pierre Billon avec Raimu
1948Bonheur en location / L’esprit de famille – de Jean Wall avec André Luguet
1950Ballerine ( ballerina ) de Ludwig Berger avec Henri Guisol
1956Le circuit de minuit – de Yvan Govar avec Yves Vincent
1958Le bourgeois gentilhomme – de Jean Meyer avec Louis Seigner
1959Le mariage de Figaro – de Jean Meyer avec Jean Piat
1972Il n’y a pas de fumée sans feu – de André Cayatte avec Annie Girardot
1973Juliette et Juliette – de Remo Forlani avec Marlène Jobert
1984Stress – de Jean-Louis Bertucelli avec Guy Marchand
1998Rien sur Robert – de Pascal Bonitzer avec Fabrice Luchini
Le créateur – de Albert Dupontel avec Claude Perron
    Remerciements à Jean-Pascal Constantin pour ses recherches d’état-civil
Fiche créée le 8 juillet 2022 | Modifiée le 11 juillet 2023 | Cette fiche a été vue 3151 fois
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