1962 Le jour le plus long (the longest day) de Bernhard Wicki, Ken Annakin, Andrew Marton & Gerd Oswald | 1965 Le jour d’après (up from the beach) de Robert Parrish avec Cliff Robertson & Broderick Crawford | 1965 La métamorphose des cloportes – de Pierre Granier-Deferre avec Lino Ventura & Charles Aznavour | 1969 Le clan des siciliens – de Henri Verneuil avec Jean Gabin, Lino Ventura, Alain Delon & Amedeo Nazzari | ||
Irina Demick naît le 16 Octobre 1936 à Pommeuse en Seine et Marne. De nationalité Française, la petite fille vient au monde dans une famille d’immigrés juifs-polonais qui «francisa» son patronyme Dziemach en Demick. Irina est venue à paris dans le ferme espoir de devenir une dessinatrice de mode et fait avec ses croquis le tour des maisons de couture. Les avis sont unanimes: les croquis ne valaient rien mais Irina est très belle et connaîtrait à coup sûr plus de succès en présentant les robes qu’en les dessinant! Elle a très vite une jolie renommée de mannequin international.
En 1959, le cinéma s’intéresse à cette très belle «Parisienne dans le Vent» et elle fait de modestes débuts dans l’ombre de Pascale Petit dans «Julie la Rousse», si tant est que Pascale puisse faire vraiment de l’ombre à la belle Irina Demick. Si son apparition devant les cameras ne bouleverse pas l’histoire du Septième Art, elle bouleverse Darryl F. Zanuck. Le producteur a une marotte qui est de faire de sa petite amie en date une star de cinéma, et tant qu’il y est, l’homme n’hésite pas à mettre en chantier des films aux budgets parfois colossaux pour leur permettre d’y briller dans un écrin digne de leur merveilleuse beauté et de leur grand talent. Ce bon papa Zanuck comme disait Juliette Gréco s’est déjà entiché de la Juliette en question, de Bella Darvi, maintenant d’Irina, plus tard viendra la belle Geneviève Gilles. On remarque que pour aucune de ces découvertes, le public ne partagea l’admiration de Zanuck.
Fidèle a ce qui est une tradition, il va imposer Irina Demick dans sa prochaine production à gros budget: «Le jour le plus long». Or, la Century Fox dont Zanuck est le vice-président souffre à l’époque du tournage titanesque de «Cléopâtre» qui pulvérise les dollars aussi sûrement qu’une machine à confettis. Le tournage s’en ressent, la bonne humeur ne règne pas, et Irina à qui Zanuck n’a rien à refuser ne voit pas pourquoi au nom de la crédibilité historique dont elle se fiche, elle devrait s’attifer comme les Andrews Sisters avec une robe à fleurettes, le chignon de Betty Grable et des semelles de bois! La voici donc qui déboule sur les plages du débarquement en bicyclette, parachutée en droite ligne du défilé haute couture de chez Dior. Si en 1962 lorsque le film sortit, le public avait au moins l’habitude de voir ces coiffures et ces robes en ville, lorsqu’on revoit le film aujourd’hui, elle est complètement anachronique. Zanuck ne s’avoue pas vaincu, Irina Demick doit être considérée comme une grande star avec tous les égards qui lui sont dus et le producteur l’impose à Anthony Quinn, producteur de «La rancune» (1963) avec Ingrid Bergman. C’est ainsi qu’elle joue une sorte de servante un tantinet simplette d’un village perdu, encore plus crêpée que dans «Le jour le plus long».
Au cinéma comme ailleurs, personne n’aime être soumis au chantage, le 12 Octobre 1964, l’actrice débarrassée de son mentor épouse un richissime industriel. On la revoit de temps en temps, et plus particulièrement dans «Le jour d’après» (1965) avec Cliff Robertson, «La métamorphose des cloportes» (1965) face à Lino Ventura, acteur qu’elle retrouve dans «Le clan des Siciliens» (1969), en maîtresse de Alain Delon et belle-fille de Jean Gabin. Naturalisée américaine, elle abandonne le cinéma au début des années soixante-dix et s’installe au USA. Irina Demick s’éteint dans une discrétion absolue le 8 Octobre 2004 à Indianapolis.
© Céline COLASSIN – http://cinevedette3.unblog.fr
1959 | Julie la rousse – de Claude Boissol avec Daniel Gélin |
1962 | Le jour le plus long ( the longest day ) de Bernhard Wicki, Ken Annakin, Andrew Marton & Gerd Oswald avec John Wayne |
1963 | OSS 117 se déchaîne / OSS 117 – de André Hunebelle
avec Kerwin Mathews
La rancune ( the visit / der besuch / la vendetta della signora ) de Bernhard Wicki avec Anthony Quinn |
1964 | Un monsieur de compagnie – de Philippe de Broca avec Jean-Pierre Cassel |
1965 | Le jour d’après ( up from the beach ) de Robert Parrish
avec Cliff Robertson
Ces merveilleux fous volant dans leurs drôles de machines ( those magnificent men in their flying machines, or how I flew from London to Paris in 25 hours 11 minutes / those magnificent men in their flying machines ) de Ken Annakin avec Stuart Whitman La métamorphose des cloportes – de Pierre Granier-Deferre avec Lino Ventura |
1966 | Grec cherche Grecque ( grieche sucht griechin ) de Rolf Thiele avec Heinz Rühmann |
1967 | Coup de force à Berlin ( Tiffany memorendum / il misterio dell’ombra ) de Sergio Grieco
avec Ken Clark
Prudence et la pilule ( Prudence and the pill ) de Ronald Neame & Fielder Cook avec David Niven |
1968 | Les femmes sont dangereuses / Pleins feux sur l’archange (l’arcangelo ) de Giorgio Capitani
avec Vittorio Gassman
Le canon de la dernière chance ( la porta del cannone ) de Leopoldo Savona avec Gianni Garko |
1969 | Le clan des siciliens – de Henri Verneuil
avec Jean Gabin
Quella chiara notte d’ottobre – de Massimo Franciosa avec Venantino Venantini |
1970 | Les mantes religieuses / La mante religieuse ( die weibchen / femmine carnivore ) de Zbynek
Brynych avec Alain Noury
Goya ( Goya, historia de una soledad / historia de una soledad ) de Nino Quevedo avec Francisco Rabal |
1972 | Le manoir aux filles / Cette maudite maison à côté de la champignonnière ( ragazza tutta
nuda assassinata nel parco / joven de buena familia sospechosa de asesinato ) de
Alfonso Brescia avec Robert Hoffmann
Tragic ceremony ( estratto dagli archivi segreti della polizia di una capital europea ) de Riccardo Freda avec Tony Isbert |