1940 Les lettres d’amour (die mißbrauchten liebesbriefe) de Leopold Lindtberg avec Paul Hubschmid & Heinrich Gretler | 1951 Le mystère du Palace-Hotel (Palace Hôtel) de Emil Berna & Leonard Steckel avec Käthe Gold | 1953 La vie commence à dix-sept ans (mit 17 beginnt das leben) de Paul Martin avec Paul Hartmann | 1954 La chanson du printemps (frühlingslied) de Hans Albin avec Oliver Grimm, Elsbeth Sigmund & René Deltgen | ||
C’est à Vevey, dans le canton de Vaud, que Anne-Marie Blanc voit le jour le 2 septembre 1919. Peu après sa naissance, la famille Blanc s’installe à Berne où son père Louis, conservateur du registre foncier est affecté. Après ses études secondaires, elle suit des cours d’art dramatique dispensés par Ernst Ginsberg et Ellen Widman. En 1938, la jeune fille intègre la troupe du «Schauspielhaus» de Zurich.
L’année suivante, la chance lui sourit lorsque Leopold Lindtberg, le cinéaste suisse le plus célèbre de l’époque, la remarque et lui offre l’un des rôles principaux dans «Le brigadier Studer» auprès de Heinrich Gretler dans le rôle-titre. Au début des années quarante, Anne-Marie Blanc devient la muse de Lindtberg et tourne en tête d’affiche dans «Les lettres d’amour» (1940) avec Paul Hubschmid, «Landammann Stauffacher» (1941) avec Cäsar Allemanni et «Marie-Louise» (1942) avec Josiane Hegg. Mais c’est le cinéaste Franz Schnyder qui va lui apporter la gloire et la notoriété avec «Gilberte de Courgenay» (1941), l’histoire de Gilberte Montavon (1896-1957), serveuse dans l’auberge de ses parents et passionaria des soldats alémanique pendant la Grande Guerre, qui immortalisa la chanson de Hanns In der Gand, «La petite Gilberte de Courgenay» en 1917 , entrée depuis dans le folklore suisse.
Après la Seconde Guerre Mondiale, Anne-Marie Blanc tourne en France «On ne meurt pas comme ça» (1946) de Jean Boyer avec Erich von Stroheim et Denise Vernac, et en Angleterre «L’orphelin» (1946) de Harold French avec Madeleine Carroll, Ian Hunter et Michael Rennie. Désormais vedette internationale, l’actrice refuse les propositions hollywoodiennes pour se consacrer principalement à la scène dans son pays, mais également en Autriche et en Allemagne. En 1952, elle quitte le «Schauspielhaus» de Zurich et se lance dans une carrière théâtrale indépendante où ses choix, parfois risqués, primeront sur des sujets au succès évident. Elle est alors l’interprète de William Shakespeare, George Bernard Shaw et de bons nombres d’auteurs suisses et contemporains. À quatre-vingt-cinq ans, après plus de deux-cents pièces à son actif, elle revient au théâtre de Zurich et offre une dernière et magnifique prestation à son public dans «Savannah Bay» de Marguerite Duras.
Pour le cinéma, après avoir jouée dans une dizaine de productions allemandes dans les années cinquante, Anne-Marie Blanc se fait plus présente sur les écrans à partir de 1977 et sa participation au film de Daniel Schmid «Violenta» où elle a Lucia Bosé, Lou Castel, Maria Schneider et Gérard Depardieu pour partenaires. On l’aperçoit auprès de, entre autres, Serge Avedikian dans «L’allégement» (1983), Bruno Ganz dans «Le pendule» (1986) et Rüdiger Vogler dans «Anna Göldin, la dernière sorcière» (1990). Elle travaille aussi beaucoup pour la télévision et tourne son dernier film en 2002.
Veuve du producteur Heinrich Fueter (1911-1979), et mère de trois fils, Anne-Marie Blanc reçoit en 1986, l’«Anneau Hans Reinhart», illustre distinction théâtrale helvète. En 2001, Anne Cunéo réalise «La Petite Gilberte: Anne-Marie Blanc comédienne», un émouvant documentaire sur sa prestigieuse carrière. La Grande Dame de la scène et première star du cinéma suisse, meurt le jeudi 5 févier 2009, dans la maison de retraite zurichoise où elle résidait depuis quelques années.
© Philippe PELLETIER
1939 | Le brigadier Studer ( wachtmeister Studer ) de Leopold Lindtberg avec Heinrich Gretler |
1940 | Les lettres d’amour / Lettres d’amour perdues / Les lettres d’amour mal employées ( die mißbrauchten liebesbriefe ) de Leopold Lindtberg avec Paul Hubschmid |
1941 | Gilberte de Courgenay – de Franz Schnyder
avec Erwin Kohlund
Landammann Stauffacher – de Leopold Lindtberg avec Cäsar Allemanni Jeunes filles d’aujourd’hui ( Matura-Reise ) de Sigfrit Steiner avec Daniel Fillion |
1942 | Marie-Louise – de Leopold Lindtberg avec Pauline Carton |
1946 | On ne meurt pas comme ça – de Jean Boyer
avec Erich von Stroheim
L’orphelin ( White Cradle Inn / high fury ) de Harold French avec Michael Rennie |
1948 | Ma mère et moi / L’œuf de coucou ( das kuckucksei / kinder der liebe ) de Walter Firner avec Curd Jürgens |
1951 | Le mystère du Palace-Hotel ( Palace Hôtel ) de Emil Berna & Leonard Steckel
avec Käthe Gold
L’âme des pionniers ( gefangene seele / verbotene leidenschaft ) de Hans Wolff avec Attila Hörbiger |
1952 | Barbara ( ich warte auf dich ) de Volker von Collande avec Joachim Brennecke |
1953 | La vie commence à dix-sept ans ( mit 17 beginnt das leben ) de Paul Martin avec Paul Hartmann |
1954 | Reine de mon cœur ( hoheit lassen bitten ) de Paul Verhoeven
avec Hans Söhnker
Docteur de femmes / Docteur pour femmes ( roman eines frauenarztes ) de Falk Harnack avec Rudolf Prack La chanson du printemps ( frühlingslied / Heidi und ihre feunde ) de Hans Albin avec René Deltgen |
1958 | S.O.S. pilote des glaciers ( SOS Gletscherpilot ) de Victor Vicas avec Robert Freitag |
1959 | CM Le pilote m’a dit (auskunft im cockpit) de Nicolas Gessner avec Anne-Marie Blanc |
1961 | Via Mala – de Paul May avec Paul Henckels |
1965 | Au royaume des lions d’argent ( im reich des silbemen löwen / el ataque de los kurdos ) de Franz Josef Gottlieb avec Lex Barker |
1966 | La blonde de Pékin – de Nicolas Gessner avec Edward G. Robinson |
1975 | Riedland – de Wilfried Bolliger avec Robert Freitag |
1977 | Violenta – de Daniel Schmid avec Lou Castel |
1980 | Nestbruch – de Beat Kuert avec Michael Maassen |
1983 | L’allégement – de Marcel Schüpbach avec Serge Avedikian |
1985 | Concert pour Alice ( konzert für Alice ) de Thomas Koerfer avec Johannes Silberschneider |
1986 | Le pendule ( der pendler ) de Bernhard Giger avec Bruno Ganz |
1987 | Les souvenirs meurent toujours deux fois ( klassäzämekunft / klassentreffen / class reunion ) de Walter Deuber & Peter Stierlin avec Hannes Schmidhauser |
1988 | Zimmer 36 – de Markus Fischer avec Peter Cieslinski |
1990 | Anna Göldin, la dernière sorcière ( Anna Göldin, letzte hexe ) de Gertrud Pinkus avec Rüdiger Vogler |
1998 | Le volcan ( der vulkan ) de Ottokar Runze avec Boris Terral |
1999 | CM Timing – de Chris Niemeyer avec Pablo Aguilar |
2001 | DO La Petite Gilberte : Anne-Marie Blanc comédienne – de Anne Cuneo |
2002 | Cyrill trifft – de Stefan Jäger avec Cyrill Gehriger |