Allene Ray

C’est à Devine, au Texas, que Allene Ray voit le jour le 2 janvier 1901. Elle grandit dans le ranch de son père avec ses quatre sœurs et ses deux frères. Elle apprend à monter à cheval dès l’âge de 3 ans plusieurs années plus tard, elle se distingue comme une cavalière accomplie. Son premier travail lié au 7ème Art consiste à vendre des billets dans une salle de cinéma. Lorsque l’acteur Harry Myers arrive au Texas pour honorer son contrat avec la société de production «Aywon Film», il remarque la belle blonde aux yeux clairs et l’a fait engager. Elle apparait ainsi dans quelques courts métrages de deux bobines auprès de la vedette.

En 1920, Allene Ray remporte un concours de beauté organisé par une maison d’édition après que sa sœur eut soumis sa photo en guise de candidature. Cette opportunité lui permet de signer avec une agence artistique. Pour l’occasion, elle abandonne son nom de famille à des fins professionnelles. Elle tourne une poignée de films au Texas pour la «Bert Lubin Pictures», firme qui devient la «Sawyer-Lubin Studios» lorsqu’elle s’installe à San Diego. C’est finalement pour les studios Pathé qu’elle devient une star des sérials des années 20. Elle se distingue particulièrement pour son audace dans les cascades, elle monte à cheval des journées entières, court de toits en toits sans aucune peur et n’hésite pas à plonger dans les lacs gelés sans se plaindre. Elle expliquera lors d’une interview en 1978 que l’entreprise n’embauchait pas de cascadeurs, chaque artiste devait réaliser ses cascades lui-même. Sa seule exigence est d’interdire aux membres de l’équipe de fumer ou de jurer sur le plateau lorsqu’elle est présente.

Chez Pathé, George B. Seitz lui fait tourner ses premiers sérials, notamment «The way of a man» (1923) et «Cheval X» (1924). Mais, c’est sous la direction de Spencer Gordon Bennet qu’elle devient une véritable star. Ensemble, ils travaillent sur 13 sérials de dix épisodes, essentiellement des films d’action et des westerns, avec Walter Miller comme partenaire, parmi lesquels: «L’archer vert» (1926), «La maison sans clé» (1926), «Le faucon des collines» (1927), «L’homme sans visage» (1927), «The terrible people» (1928) ou «The black book» (1929). Mais l’arrivée du cinéma parlant est fatale à la jeune actrice. Sa participation premier sérial parlant, «La révolte des Peaux-Rouges» (1930) réalisé par Henry MacRae, et où elle donne la réplique à Tim McCoy et Francis Ford, est une catastrophe. En effet le public découvre une voix aiguë et perçante qui ne correspond pas du tout au personnage d’aventurière casse-cou. Elle ne s’en sort pas mieux dans le premier western parlant «Westward bound» (1930) de Harry S. Webb. Elle tourne encore deux films, mais déjà elle sait qu’elle est devenue indésirable pour cette nouvelle industrie.

Le 20 juillet 1925, Allene Ray épouse le producteur Larry Wheeler à Tijuana, au Mexique. Après avoir quitté ses activités cinématographique, en 1931, l’actrice travaille comme couturière et ajusteuse à Temple City, en Californie. Elle s’inscrit dans une école immobilière, réussit l’examen et devient courtière. Elle s’associe avec son mari, qui a également quitté le cinéma pour se lancer lui aussi dans l’immobilier. En 1940, le couple s’installe définitivement à Temple City et reste marié jusqu’à la mort de Larry en 1958. Allene Ray poursuit ses activités au sein de l’agence immobilière jusqu’à sa retraite en 1965. Un cancer l’emporte le 5 mai 1978, à l’âge de 78 ans.

© Philippe PELLETIER – Remerciements à Venicy MOUNDAYA