Anita Pallenberg

Fille de Arnoldo Pallenberg, agent de tourisme italien, et de Paula Wiederhold, secrétaire à l’ambassade d’Allemagne, Anita Pallenberg naît le 6 avril 1942, à Rome en Italie (certaine sources mentionnent Hambourg en Allemagne comme lieu de naissance). La famille se sépare peu après sa naissance à cause de la Seconde Guerre mondiale, elle ne reverra son père que trois ans plus tard. Quand ils se retrouvent, celui-ci l’envoie dans un pensionnat en Allemagne. Expulsée de l’école à 16 ans, elle décide de tâter de la «Dolce Vita» à Rome, avant de partir à New York où elle fréquente la Factory de Andy Warhol. Elle commence ensuite une carrière de mannequin et devient un modèle très demandé dans les années 60. Elle acquiert bientôt la célébrité lorsqu’elle devient partie intégrante de l’univers des Rolling Stones, en étant d’abord la petite amie de Brian Jones de 1965 à 1967, puis la compagne de Keith Richards de 1967 à 1980, le père de ses trois enfants, Marlon, Dandelion Angela et Tara Jo Jo, décédé en juin 1976, quelques semaines après sa naissance. En 1979, Scott Cantrell, un jeune homme de 17 ans, amoureux d’Anita, se suicide par balle dans le lit de Keith et d’Anita. Cet évènement tragique sonne le glas du couple.

Le monde du cinéma s’intéresse à la jeune femme, dont le type de beauté est tout à fait dans le style de l’époque. Anita Pallenberg débute à l’écran dans le rôle principal de «Vivre à tout prix» (1966), du réalisateur Volker Schlöndorff, qui la dirige encore dans «Michael Kolhaas, le rebelle» (1969). Elle figure en outre au générique de «Barbarella» (1968) de Roder Vadim, où elle incarne la reine noire face à Jane Fonda dans le rôle-titre; «Candy» (1968) de Christian Marquand, une apparition où elle est entourée de quelques pointures du cinéma international comme Marlon Brando, Richard Burton et Charles Aznavour; «Dillinger est mort» (1969) de Marco Ferreri où elle est la femme de Michel Piccoli; et «Performance» (1970) de Nicolas Roeg, dans lequel elle joue aux côtés de Mick Jagger, avec qui elle aurait eu, selon certaines sources, une aventure, qu’elle-même a toujours démentie.

Après une interruption de plusieurs années, on retrouve Anita Pallenberg au cinéma dans une œuvre expérimentale de Philippe Garrel, «Le berceau de cristal» (1976) avec Dominique Sanda et Nico, figure mythique du Velvet Underground. De 1998 à 2011, elle fait à nouveau des apparitions dans plusieurs films, dont trois mis en scène par Abel Ferrara, cinéaste pour qui elle joue la mère de Shanyn Leigh dans «4h44 Dernier jour sur Terre» (2010), son dernier rôle à l’écran. Nous pouvons citer aussi ses apparitions dans «Mister Lonely» (2006) de Harmony Korine, et dans «Chéri» (2008), sous la direction de Stephen Frears, tiré du roman de Colette. Elle participe en outre en 2001 à la célèbre série télévisée britannique «Absolutely Fabulous» en incarnant le diable dans un épisode, alors que sa vieille amie Marianne Faithfull joue Dieu.

L’existence très rock’n roll de Anita Pallenberg est notamment marquée par de sévères addictions à la drogue et à l’alcool, desquelles elle mettra bien longtemps à se débarrasser complètement et qui lui laisseront en souvenir une hépatite C. C’est des complication de cette maladie qu’elle décède le 13 juin 2017, à Chichester en Angleterre.

© Marlène PILAETE & Philippe PELLETIER