1959 La plus grande aventure de Tarzan (Tarzan’s greatest adventure) de John Guillermin avec Gordon Scott | 1965 Le crépuscule des aigles (the blue Max) de John Guillermin avec George Peppard & James Mason | 1974 La tour infernale (the towering inferno) de John Guillermin avec Steve McQueen & Paul Newman | 1978 Mort sur le Nil (death on the Nile) de John Guillermin avec Peter Ustinov, Jane Birkin & Bette Davis | ||
John Guillermin, né à Londres le 11 novembre 1925, est le spécialiste d’un cinéma du spectacle, attentif à la narration et à la conduite d’une action ample et maîtrisée, soucieux aussi de revisiter des personnages populaires. Ainsi, sa «Tour infernale» (1974) est, on s’en souvient, un des premiers films catastrophes et sans doute le plus abouti, même si, deux ans auparavant, il en a réalisé un autre, «Alerte à la bombe», plus routinier. De même a-t-il fait revivre des héros de fiction chers à la mémoire des cinéphiles ou des lecteurs de «comics»: on lui doit deux nouvelles versions de «King Kong», le personnage mythique de Merian Cooper et Ernest B. Schoedsack, l’une en 1976, et l’autre, «King Kong 2» dix ans plus tard, plus spectaculaires mais dépourvues de l’étrange poésie qui irriguait le film de 1933. Puis c’est Tarzan, qu’il met en scène à deux reprises: dans «La plus grande aventure de Tarzan» (1959), avec Gordon Scott, où l’homme singe secourt une aviatrice, et il sauve des éléphants de la noyade dans «Tarzan aux Indes» (1962), avec Jock Mahoney. Il y a encore «Sheena» (1984), avatar poussif des films de jungle, inspiré du personnage créé par Will Eisner et Jerry Iger. On se souvient aussi de «Mort sur le Nil» (1978), son adaptation méticuleuse d’Agatha Christie, portée par une pléiade de vedettes.
Débutant sa carrière en France, comme documentariste, John Guillermin part à Hollywood, à l’orée des années 50, pour étudier la réalisation, puis, de retour en Angleterre, il se fait la main avec des petites séries B souvent bien troussées. Il y montre déjà son perfectionnisme, son goût des cadrages insolites et, aussi, son tempérament rugueux, peu soucieux de ménager ses acteurs s’il désire obtenir un effet précis. Il apprend son métier en concoctant des thrillers policiers souvent bien faits, comme «Torment» (1950) , fondé sur le thème classique de la quête du «crime parfait», «The smart Aleck» (1950), où le héros, qui veut supprimer son oncle à héritage, cherche à se forger un alibi inattaquable, ou encore «Le crime était signé» (1958), un film où George Sanders veut faire endosser son crime par un autre.
John Guillermin excelle aussi dans le film de guerre, où il peut déployer à loisir son sens du spectaculaire. «Le crépuscule des aigles» (1965), avec George Peppard, retrace avec bonheur les combats aériens de la première guerre mondiale alors que «Le pont de Remagen» (1969), au rythme précis, illustre un épisode peu connu de la fin de la guerre de 1939-1945. Le genre du film de hold-up lui réussit aussi, comme le prouvent «Le jour où l’on dévalisa la banque d’Angleterre» (1960), avec Aldo Ray, ou encore «El Condor» (1970), avec Jim Brown, qui voit une bande de repris de justice et d’Indiens s’emparer d’un fort mexicain regorgeant d’or. Même ses films politiques gardent ce goût du spectacle et de l’action, et ce soin de la mise en scène. On s’en rend bien compte en regardant «Les canons de Batasi» (1964) ,où des sous-officiers britanniques en poste dans un pays africain sont confrontés à un coup d’Etat, ou encore «Un cri dans l’ombre» (1968), où une organisation d’extrême-droite cherche à instaurer le fascisme en Europe.
La rencontre de John Guillermin avec Jean Anouilh est par contre plus déroutante. «Les femmes du général» (1961), avec Peter Sellers, inspiré de la pièce «rose», «La valse des toréadors», montre pourtant une aisance inattendue dans le registre de la comédie et une direction d’acteurs sans faille. John Guillermin s’éteint le 27 septembre 2015, à Topanga, en Californie, des suites d’une crise cardiaque.
© Jean-Pascal LHARDY
1948 | Melody in the dark – de Robert Jordan Hill
avec Eunice Gayson
Seulement scénario & production |
1949 | High jinks in society – de John Guillermin & Robert Jordan Hill
avec Barbara Shaw
+ scénario & production |
1950 | Torment – de John Guillermin
avec Rona Anderson
+ scénario & production The smart Aleck – de John Guillermin avec Mercy Haystead |
1951 | Two on the tiles / School for brides – de John Guillermin
avec Brenda Bruce
Four days – de John Guillermin avec Kathleen Byron |
1952 | La chanson de Paris ( song of Paris / bachelor in Paris ) de John Guillermin
avec Anne Vernon
Miss Robin Hood – de John Guillermin avec Margaret Rutherford |
1953 | Operation diplomat – de John Guillermin
avec Lisa Daniely
+ scénario Strange stories – de Don Chaffey & John Guillermin avec John Laurie Segment « The strange Mr. Bartleby » TV Your favorite story – de John Guillermin avec Adolphe Menjou Série – Réalisation de 4 épisodes |
1954 | Adventure in the Hopfields – de John Guillermin
avec Hilda Fenemore
The crowded day / Shop spoiled – de John Guillermin avec Dora Bryan |
1955 | Tempête des passions ( thunderstorm ) de John Guillermin
avec Carlos Thompson
Tempête ( tormenta ) de Alfonso Acebal & John Guillermin avec Linda Christian Version espagnole de « Tormenta» |
1956 | Traqué par Scotland Yard ( town on trial ) de John Guillermin
avec Charles Coburn
TV The adventures of Aggie – de John Guillermin avec Joan Shawlee Série – Réalisation de 15 épisodes |
1957 | TV Sailor of fortune – de John Guillermin
avec Lorne Greene
Série – Réalisation de 13 épisodes |
1958 | Le crime était signé / Le crime ne paie pas ( the whole truth ) de John Guillermin & Dan
Cohen avec Donna Reed
Contre-espionnage à Gibraltar / J’étais le sosie de Montgomery ( I was Monty’s double / hell, heaven or hoboken) de John Guillermin avec John Mills |
1959 | La plus grande aventure de Tarzan ( Tarzan’s greatest adventure ) de John Guillermin
avec Gordon Scott
+ scénario Quand gronde la colère / Jusqu’au bout ( never let go ) de John Guillermin avec Peter Sellers + scénario |
1960 | Le jour ou l’on dévalisa la banque d’Angleterre ( the day they robbed the bank of England ) de John Guillermin avec Aldo Ray |
1961 | Les femmes du général / Mademoiselle et son dragon ( waltz of the toreadors / the amourous general ) de John Guillermin avec Dany Robin |
1962 | Tarzan aux Indes ( Tarzan goes to India ) de John Guillermin
avec Jock Mahoney
+ scénario |
1964 | Les canons de Batasi ( guns at Batasi ) de John Guillermin avec Richard Attenborough |
1965 | La fleur de l’âge ( rapture ) de John Guillermin
avec Gunnel Lindblom
Le crépuscule des aigles ( the blue Max ) de John Guillermin avec Ursula Andress |
1967 | Syndicat du meurtre / Syndicat du crime ( P.J. / new face in hell ) de John Guillermin avec George Peppard |
1968 | Un cri dans l’ombre ( house of cards ) de John Guillermin avec Inger Stevens |
1969 | Le pont de Remagen ( the bridge at Remagen ) de John Guillermin avec George Segal |
1970 | El Condor – de John Guillermin avec Jim Brown |
1971 | Alerte à la bombe ( skyjacked / sky terror ) de John Guillermin avec Charlton Heston |
1973 | Shaft contre les trafiquants d’hommes ( Shaft in Africa ) de John Guillermin avec Richard Roundtree |
1974 | La tour infernale ( the towering inferno ) de John Guillermin
avec Steve McQueen
Prix Kinema Junpo du meilleur film étranger aux Prix Kinema Junpo, Japon |
1976 | King Kong – de John Guillermin avec Jessica Lange |
1978 | Mort sur le Nil ( death on the Nile / Agatha Christie’s death on the Nile ) de John Guillermin
avec Bette Davis
Prix du meilleur film aux Evening Standard British Film Awards, Grande-Bretagne |
1980 | Mr. Patman ( crossover ) de John Guillermin avec James Coburn |
1983 | Sheena, reine de la jungle ( Sheena / Sheena: Queen of the jungle ) de John Guillermin avec Tanya Roberts |
1986 | King Kong 2 ( King Kong lives ) de John Guillermin avec Linda Hamilton |
1987 | TV Poursuite en Arizona ( the tracker ) de John Guillermin avec Kris Kristofferson |