Fille de Pedro Xirgu Martí et de Pepeta Subirà Polls, Margarita Xirgu naît le 18 juin 1888 à Molins de Rei, en Catalogne Espagnole, dans une famille modeste ouvrière. Depuis l’enfance, elle joue sur scène avec des troupes d’amateurs. En 1900, elle commence à travailler dans un atelier de passementerie et se passionne plus assidument pour la comédie en fréquentant régulièrement l’Ateneo de Barcelone, où son père est un habitué et collabore à des productions. Elle débute professionnellement dans la compagnie de Josep Santpere et de se produire au Teatro Romea de Barcelone. Des pièces qui lui apportent une belle renommée dans sa région natale. En 1910, elle fonde sa propre troupe et épouse son amour d’adolescence, Josep Arnall qui la laissera veuve en 1936.
Sa réputation d’excellente comédienne lui permet de faire des apparitions au cinéma. On voit Margarita Xirgu dans quelques courts-métrages dès le début du XXème siècle. Elle est ensuite la principale protagoniste de cinq productions réalisées par Magni Murià entre 1915 et 1916, parmi lesquelles: «Nocturne de Chopin» (1915) avec José Rivero, «La reina joven» (1916) adaptée de la pièce de Àngel Guimerà ou «Le baiser de la mort» (1916) avec Joaquín Carrasco et Celia Ortiz. Jugeant cet art muet sans grand intérêt, elle délaisse le cinéma pour le théâtre. Pendant plus de soixante ans, Margarita Xirgu va consacrer sa vie à servir le théâtre. Après plusieurs triomphes sur les scènes barcelonaises, elle interprète les plus grands auteurs à travers l’Espagne et plus particulièrement à Madrid où elle devient très vite une des vedettes les plus célébrées. On la voit dans plusieurs pièces de Hermanos Álvarez Quintero et de Jacinto Benavente, mais aussi dans «Marianela» (1916) de Benito Pérez Galdós; «Sainte Jeanne» (1925) de George Bernard Shaw; «Mariana Pineda» (1927) et «La zapatera prodigiosa» (1930) de García Lorca; «El villano en su rincón» (1935) de Lope de Vega; «Comme tu me veux» (1937) de Luigi Pirandello ou «Hamlet» (1937) de Shakespeare.
Au début de la Guerre Civile Espagnole, ses engagements politiques plutôt à gauche lui valent les railleries d’un certain public et des critiques désastreuses par la presse nationaliste. Margarita Xirgu s’engage alors dans une tournée en Amérique du Sud. Fin 1937, elle joue à l’Odéon de Buenos Aires et tourne l’année suivante dans le film «Noces de sang» de Edmundo Guibourg, sa dernière apparition à l’écran et la seule production parlante de sa maigre filmographie. Après la victoire du Général Franco en 1939, ses biens espagnols sont confisqués. Elle décide alors de vivre en exil d’abord au Chili, puis en Uruguay et en Argentine. En 1945, elle créée au Teatro Avenida de Buenos Aires, la dernière pièce de Lorca, «La maison de Bernarda Alba». En 1949, elle prend la direction de l’Ecole Municipale d’Art Dramatique (EMAD) de Montevideo en Uruguay et devient citoyenne du pays. À ses côtés sont formés des acteurs comme Amelia de la Torre, Candida Losada, Enrique Diosdado et Alberto Closas. En 1957, elle quitte cette institution qui porte désormais son nom. En 1958, elle tourne pour la télévision argentine une adaptation de «La maison de Bernarda Alba». Margarita Xirgu se retire ensuite dans sa maison de la station balnéaire de Punta Bellena dans le sud de son pays d’adoption. Elle meurt le 25 avril 1969 pendant une opération chirurgicale dans un hôpital de Montevideo. Dix-neuf ans après sa mort, le gouvernement de Catalogne organise le rapatriement de ses restes. Elle repose depuis dans sa ville natale.
© Pascal DONALD
1907 | CM Violante ( Violante la coqueta ) de Narciso Cuyàs & Enrique Jiménez
avec Enrique Jiménez
CM La mort du tyran ( la muerte del tirano ) de Narciso Cuyàs avec Enrique Jiménez |
1909 | CM Guzmán el Bueno – de Fructuós Gelabert & Enrique Jiménez avec Enrique Guitart |
1915 | Nocturne de Chopin ( el nocturno de Chopin ) de Fructuós Gelabert, Adrià Gual & Magín
Murià avec José Rivero
El amor hace justicia – de Magín Murià avec Ricardo Puga |
1916 | La reina joven – de Magín Murià
avec Celia Ortiz
Le baiser de la mort ( el beso de la muerte ) de Fructuós Gelabert, Alberto Marro & Magín Murià avec Joaquín Carrasco Alma torturada – de Fructuós Gelabert & Magín Murià avec Ricardo Puga |
1922 | CM Epido – de ? |
1938 | Noces de sang ( bodas de sangre ) de Edmundo Guibourg avec Alberto Contreras |