1957 La fureur d’aimer (Marjorie Morningstar) de Irving Rapper avec Gene Kelly & Natalie Wood | 1958 Bagarres au King Créole (King Creole) de Michael Curtiz avec Elvis Presley & Walter Matthau | 1959 Le dernier train de Gun Hill (last train from Gun Hill) de John Sturges avec Kirk Douglas & Anthony Quinn | 1968 Au paradis à coups de revolver (heaven with a gun) de Lee H. Katzin avec Glenn Ford & David Carradine | ||
Carolyn Jones est née le 28 avril 1930 à Amarillo, au Texas. Enfant, des crises d’asthme chronique l’empêchent de se mêler aux jeux de ses camarades. Pour se consoler, elle se réfugie dans la lecture des magazines de cinéma et rêve de devenir actrice. Et, bien que mineure, elle convainc ses parents de la laisser suivre les cours de théâtre de la «Pasadena Playhouse», en Californie. Et c’est là que l’un de ces indispensables «talent scouts» d’Hollywood la remarque et lui permet de signer un contrat avec la Paramount.
Coupe à la garçonne, grands yeux clairs, petit nez droit, aux narines sensuelles et pommettes un peu saillantes, Carolyn Jones a un physique étrange de vamp intemporelle. Trop typée, sans doute, elle aura du mal à trouver sa place à Hollywood et ne sera jamais une star, du moins au cinéma. Dans «House of wax» (1953) de André de Toth, elle est transformée en statue de Jeanne d’Arc par Vincent Price et son corps, comme celui des autres habitants de la petite ville de Santa Mira, lui est volé par des extra-terrestres dans «L’invasion des profanateurs de sépultures» (1955) de Don Siegel. Les producteurs voient en Carolyn Jones une femme émancipée, aux mœurs libérées, et, comme, pour Hollywood, il n’est que deux types de femmes, la ménagère et la garce, on lui propose souvent des rôles de femmes faciles. Elle n’est pas du genre (ni dans la vie d’ailleurs) à tricoter la layette du petit dernier et à mitonner de petits plats pour son mari. Elle est rarement la «légitime». Ainsi, dans «King créole» (1958) de Michael Curtiz, elle incarne la maîtresse de Walter Matthau et se laisse courtiser par Elvis Presley , avant de camper la petite amie de Frank Sinatra pour «Un trou dans la tête» (1959) de Frank Capra.
C’est de Anthony Quinn, patron de la ville de Gun Hill, qu’elle est l’ex maîtresse dans «Le dernier train de Gun Hill» (1959) de John Sturges; et, comme elle a bon cœur, elle n’hésite pas à secourir Kirk Douglas, assiégé dans un hôtel. Et la voilà encore en petite amie de Stuart Whitman, en qui Ethel Barrymore croit reconnaître son petit-fils, dans «Johnny trouble» (1956) de John H. Auer ou en «poule de gangster», qui s’amourache du fameux Baby Face Nelson, alias Mickey Rooney, dans «L’ennemi public» (1957) de Don Siegel. Et quand, pour une fois, elle interprète une femme au foyer, dans «L’homme dans le filet» (1958) de Michael Curtiz, c’est une mégère alcoolique, qui rend la vie impossible à Alan Ladd. Hollywood se méfie aussi des bas-bleus et ridiculise son existentialiste de «La nuit des maris» (1956) de Delbert Mann.
Déçue de ses rôles au cinéma, Carolyn Jones se réfugie sur le petit écran. On la voit ainsi dans des épisodes de «Dragnet» (1953/55), d’«Alfred Hitchcock présente» (1956), de «La grande caravane» (1957/63) ou encore de «Batman» (1966/67), où elle joue la reine des diamants. Mais c’est surtout son rôle de Morticcia Addams de la série «La famille Addams» (1964/66), qui la rend célèbre. Ses longs cheveux noirs, sa pâleur et son maquillage accusé en font, pour un temps, le monstre préféré des Américains. Son dernier rôle, celui de la matriarche Myrna Clegg, dans la série «Capitol» (1982), c’est sur un fauteuil roulant que, rongée par la maladie, elle l’interprète. Vaincue par un cancer généralisé, Carolyn Jones s’éteint le 3 août 1983 à West Hollywood, en Californie.
© Jean-Pascal LHARDY
1952 | Le cran d’arrêt ( the turning point / this is dynamite ! ) de William Dieterle
avec William Holden
Bal à Bali / En route vers Bali ( raod to Bali ) de Hal Walker avec Bing Crosby Les dégourdis de la MP ( off limits / military policemen ) de George Marshall avec Mickey Rooney |
1953 | L’homme au masque de cire ( house of wax ) de André De Toth
avec Vincent Price
Règlement de comptes ( the big heat ) de Fritz Lang avec Glenn Ford Géraldine ( Geraldine ) de R.G. Springsteen avec John Carroll Ultime sursis / Le gouffre sans fond ( make haste to live ) de William A. Seiter avec Stephen McNally |
1954 | L’épée des Sarrasins ( the Saracen blade ) de William Castle
avec Ricardo Montalban
Le bouclier du crime ( shield for murder ) de Edmond O’Brien & Howard W. Koch avec John Agar Trois heures pour tuer ( three hours to kill ) de Alfred Werker avec Dana Andrews Désirée ( Desiree ) de Henry Koster avec Marlon Brando |
1955 | Sept ans de réflexion ( the seven years itch ) de Billy Wilder
avec Marilyn Monroe
Le tendre piège ( the tender trap ) de Charles Walters avec Frank Sinatra L’invasion des profanateurs de sépultures ( invasion of the body snatchers / sleep no more ) de Don Siegel avec Dana Wynter |
1956 | L’homme qui en savait trop ( the man who knew to much ) de Alfred Hitchcock
avec James Stewart
Le sexe opposé ( the opposite sex ) de David Miller avec Leslie Nielsen + chansons La nuit des maris ( the bachelor party ) de Delbert Mann avec Don Murray Johnny la bagarre ( Johnny Trouble ) de John H. Auer avec Stuart Whitman |
1957 | L’ennemi public / La terreur du FBI ( Baby Face Nelson ) de Don Siegel
avec Mickey Rooney
La fureur d’aimer ( Marjorie Morningstar ) de Irving Rapper avec Gene Kelly Laurel d’Or du meilleur second rôle féminin, USA |
1958 | Bagarres au King Créole / Le roi Créole ( King Creole ) de Michael Curtiz
avec Elvis Presley
L’homme dans le filet ( the man in the net ) de Michael Curtiz avec Alan Ladd |
1959 | Un trou dans la tête ( a hole in the head ) de Frank Capra
avec Edward G. Robinson
+ chansons Le dernier train de Gun Hill ( last train from Gun Hill / one angry day ) de John Sturges avec Anthony Quinn En lettres de feu ( career ) de Joseph Anthony avec Dean Martin Les aventuriers ( Ice Palace ) de Vincent Sherman avec Robert Ryan |
1961 | Le gang prend la mer ( sail a crooked ship ) de Irving Brecher avec Robert Wagner |
1962 | La conquête de l’Ouest ( how the west was won ) de John Ford, Henry Hathaway & George
Marshall avec Lee J. Cobb
Segment « The outlaws » de Henry Hathaway |
1963 | Les astuces de la veuve ( a ticklish affair ) de George Sidney avec Gig Young |
1968 | Au paradis à coups de revolver ( heaven with a gun ) de Lee H. Katzin avec Glenn Ford |
1969 | Color me dead / D.O.A. II – de Eddie Davis avec Tom Tryon |
1976 | Le crocodile de la mort ( death trap / eaten alive / starlight slaughter / legend of the Bayou / horror hotel / murder on the Bayou / brutes and savages / horror hotel massacre ) de Tobe Hooper avec Mel Ferrer |
1979 | Good luck, miss Wyckoff / Secret yearnings / The shaming / The sin – de Marvin Chomsky avec Donald Pleasence |
AUTRES PRIX : | |
Golden Globe du meilleur espoir féminin, USA ( 1958 ) |