![]() 1937 Le voleur de femmes – de Abel Gance avec Jules Berry, Jean Max, Suzanne Desprès & Blanchette Brunoy | ![]() 1940 Tempête – de Bernard-Deschamps avec Erich von Stroheim, Arletty, Marcel Dalio & Julien Carette | ![]() 1941 Dernière aventure – de Robert Péguy avec André Alerme, Blanchette Brunoy, Jean Max & Pierre Dux | ![]() 1944 Florence est folle – de Georges Lacombe avec André Luguet, Marcelle Praince & Roland Armontel | ||
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Cette belle et altière créature naît à Besançon le 10 septembre 1908 sous le patronyme d’Anne Marie Catherine Ducaux. Cette blonde aux yeux clairs, exceptionnellement grande pour son époque et pourvue d’une distinction innée doublée d’une élégance rare serait sans aucun doute devenue un mannequin haute couture si la passion du théâtre ne l’avait pas taraudée dès le plus jeune âge. Premier prix de conservatoire, la belle Annie Ducaux débute à l’écran dès 1932 dans «Coup de feu à l’aube», elle a vingt-quatre ans. Un tournage qui l’emmène dans les studios berlinois de l’UFA. Serge de Poligny, la dirige dans la version française du film «Schuss im morgengrauen» tourné simultanément en Allemand, procédé courant à l’époque où le doublage n’a pas encore fait son apparition.
Malgré l’insuccès de ce film, Annie Ducaux enchaine les tournages à un rythme régulier. C’est qu’il ne faut pas, voyez vous, qu’engagée sur un film elle rate un rôle au théâtre! Le paysage culturel français est, durant les années trente, baigné de la lumière éblouissante du nom de Annie Ducaux aux frontons des théâtres et des cinémas. Après ses piteux débuts, elle gagne en assurance et en abattage. Des cinéastes prestigieux aiment à s’assurer de sa radieuse présence dans leurs films: Jacques de Baroncelli pour «Cessez le feu» (1934), Abel Gance pour «Un grand amour de Beethoven» (1936), Jean-Paul Paulin pour «Les filles du Rhône» (1937), Henri Diamant-Berger pour «La vierge folle» (1938) ou Léonide Moguy pour «Conflit» (1938). Des ouvres où elle donne la réplique, entre autres, à Jean Galland, Harry Baur, Pierre Larquey, Victor Francen et Raymond Rouleau.
L’occupation Allemande trouve Annie Ducaux au sommet des affiches en compagnie de Arletty pour un film au titre de circonstances «Tempête sur Paris» (1940) de Bernard-Deschamps. L’actrice ralenti par la force des choses son travail durant les années guerre et le public la retrouve avec délectation, plus belle encore dès la paix revenue, dirigée par d’autres metteurs en scène, honorés de sa présence à leurs génériques dont Gilles Grangier, Pierre Billion, ou Georges Lacombe. À la fin des années quarante, Annie Ducaux prend ses distances avec le cinéma. C’est que voyez-vous la dame a fini par rejoindre le temple sacré qu’est à ses yeux la Comédie Française. Elle y entre en 1946 et y restera trente-cinq ans, allant de triomphe en triomphe.
On ne la revoit pour ainsi dire plus à l’écran si ce n’est dans «Les Grandes Familles» de Denys de La Patellière, dans un rôle qui n’empiète pas trop sur son emploi du temps et pour le plaisir qui ne se refuse pas d’être la femme de Jean Gabin. Si l’on excepte deux films, «La princesse de Clèves» (1960) de Jean Delannoy et «La belle Américaine» (1961) de Robert Dhéry, la carrière au cinéma de Annie Ducaux est bien morte avec les années quarante.
Elle tourne encore pour la télévision et un an avant sa fin elle est encore une saisissante «Folle de Chaillot». Annie Ducaux s’éteint la nuit de la Saint-Sylvestre 1996 à la maison de retraite de Champeaux en Seine-et-Marne, son souvenir demeure et avec lui les rôles marqués à jamais de son éblouissante personnalité, de sa technique impeccable et de son éclatante et digne beauté.
© Céline COLASSIN

1932 | Coup de feu à l’aube – de Serge de Poligny avec Jean Galland |
1933 | Le gendre de monsieur Poirier – de Marcel Pagnol
avec Fernand Charpin
Le fakir du Grand Hôtel – de Pierre Billon avec Armand Bernard L’agonie des aigles – de Roger Richebé avec Pierre Renoir CM Une rencontre – de René Guy-Grand avec Daniel Lecourtois |
1934 | Cessez le feu – de Jacques de Baroncelli
avec Jean Galland
Nuit de mai – de Gustav Ucicky & Henri Chomette avec Fernand Gravey Le petit Jacques – de Gaston Roudès avec Jacques Berlioz |
1935 | Un homme de trop à bord – de Gerhardt Lamprecht & Roger Le Bon avec Thomy Bourdelle |
1936 | Les deux gosses – de Fernand Rivers
avec Rolla Norman
Un grand amour de Beethoven / Beethoven – de Abel Gance avec Harry Baur |
1937 | Les filles du Rhône – de Jean-Paul Paulin
avec Denise Bosc
Le voleur de femmes – de Abel Gance avec Jean Max Prison sans barreaux – de Léonide Moguy avec Maximilienne |
1938 | La vierge folle – de Henri Diamant-Berger
avec Gabrielle Dorziat
Conflit – de Léonide Moguy avec Raymond Rouleau |
1939 | L’homme du Niger – de Jacques de Baroncelli avec Victor Francen |
1940 | Tempête / Tempête sur Paris – de Bernard-Deschamps
avec Erich von Stroheim
L’empreinte de dieu – de Léonide Moguy avec Pierre Larquey |
1941 | Dernière aventure – de Robert Péguy avec Pierre Dux |
1942 | L’inévitable monsieur Dubois – de Pierre Billon
avec Félicien Tramel
Pontcarral, colonel d’Empire – de Jean Delannoy avec Pierre Blanchar |
1943 | Le bal des passants – de Guillaume Radot avec Emile Drain |
1944 | Florence est folle – de Georges Lacombe avec Roland Armontel |
1946 | Rendez-vous à Paris – de Gilles Grangier
avec Claude Dauphin
Rêves d’amour – de Christian Stengel avec Pierre Richard-Willm |
1947 | Les requins de Gibraltar – de Emil Edwin Reinert avec Louis Salou |
1949 | La patronne – de Robert Dhéry
avec André Luguet
Le roi – de Marc-Gilbert Sauvajon avec Maurice Chevalier |
1958 | Les grandes familles – de Denys de La Patellière avec Jean Gabin |
1960 | La princesse de Clèves – de Jean Delannoy avec Jean Marais |
1961 | La belle américaine – de Robert Dhéry avec Michel Serrault |
1962 | Le chevalier de Maison Rouge – de Claude Barma
avec Michel Le Royer
Film en 2 parties (initialement mini-série en 4 épisodes) 1ère époque 2ème époque |